Le ministre de la Défense Tiénan Coulibaly et son homologue des Droits de l’homme Madame Coulibaly, Me Kadiatou Sangaré éclairentles lanternes des journalistes sur la situation
La porte parole du gouvernement a rencontré les journalistes au siège du Centre d’information du Gouvernement du Mali, le jeudi dernier, pour faire point sur les dossiers du Conseil des ministres tenu le même jour à Koulouba, sous la présidence du chef d’Etat Ibrahim Boubacar Keita.
Pour la circonstance, Amadou Koita était accompagné par deux collègues du gouvernement, notamment, le ministre de la Défense, Tiénan Coulibaly et celui en charge des Droits de l’Homme, Madame Coulibaly, Me Kadiatou Sangaré.
L’ordre du jour de la rencontre a porté essentiellement sur les accusations de violation de droit de l’homme colportées dans le dernier rapport de Human Right Watch contre l’Armée malienne à Diouara et le premier rapport de 2017.
Les deux membres du gouvernement ont profité de l’occasion pour éclairer les lanternes des hommes de médias sur la situation.
D’abord, c’est ministre de la Défense qui s’est prêté le premier aux questions des journalistes. Ce dernier était visiblement agacé par « les rumeurs et autres contres vérités » qui se racontent sur nos forces armées. C’est pourquoi, il a rappelé que notre Armée nationale s’acquitte bien de sa mission régalienne, celle de protéger les populations maliennes et les amis du Mali ainsi que leurs biens, conformément aux règles de la guerre et aux enseignements reçus sur le Droit international humanitaire.
Selon Tiénan Coulibaly, à chaque fois que nos soldats vont sur le terrain, ils reçoivent des cours de renforcement sur le Droit international humanitaire et les règles de protections des populations civiles. Mieux, le ministre de la Défense a indiqué qu’il est conseillé aux FAMAs de se rapprocher davantage des populations locales, afin de les impliquer directement dans leur propre sécurité. Il a souligné qu’à l’heure actuelle, des enquêtes ont été ouvertes par le procureur militaire pour déterminer ce qui s’est véritablement passé dans la localité. Le ministre de rassurer que si toutefois les enquêtes prouvent que des éléments incontrôlés ont commis des fautes évoquées par l’ONG,ils seront retirés du groupe et punis conformément à la loi. Tiènan Coulibaly a cependant dénoncé le comportement qui consiste à accuser sans preuve « le sacrifice que les FAMAs font pour sécuriser les Maliens». A en croire Tiénan Coulibaly la presse malienne doit se montrer extrêmement vigilante sur ce point. Il a par ailleurs profité de cette tribune pour couper cours aux allégations qui font croire que des exactions sont orchestrées contre des peuls dans certaines localités du centre du pays. « Il n’en est rien. D’ailleurs, notre armée nationale regroupe toutes les ethnies du Mali. De Kayes à Kidal, on retrouve des peuls partout sur le territoire malien. Il ne peut donc y avoir d’exactions visées contre une ethnie»a-t-il déclaré.
A la suite du ministre de la Défense, ce fut au tour de Me Kadiatou Sangaré de révéler le contenu du rapport de la commission d’enquête sur les premières allégations de violations de droits de l’homme et d’exactions de civil de Human Wright Watch portées contre l’Armée malienne à Boulkessi. Selon les explications du ministre des Droits de l’Homme, le rapport de la Commission n’atteste pas que les investigations menées sur le terrain n’ont pas permis de corroborer les «allégations» de l’ONG accusatrice. «Surtout quand ont sais que l’auteur de ces accusations ne se fonde que sur des témoignages qu’elle aurait recueillis au cours d’un petit séjour de dix jours à Bamako. » «J’ai personnellement fait le déplacement en tant qu’observatrice indépendante avec la commission d’enquête sur les sites. A mon retour, j’ai demandé à la Dame qui a écrit ce rapport, la preuve de ce qu’elle avance. Elle m’a confirmé que ce sont des allégations, car reconnait-elle qu’elle n’a pas pu faire le déplacement pour rencontrer les témoins.».
Selon le rapport de la commission, toutes les personnes interrogées sur place disent ne rien savoir de ces exactions. Cependant, par souci de transparence, le gouvernement a décidé de poursuivre l’enquête.
Mohamed Naman Keita