Dans la grave crise qu’a connue notre football, le président de la Fémafoot, Boubacar Baba Diarra, a été victime d’une cabale sans précédent. Présenté comme le fossoyeur du football malien, l’homme a su éviter les provocations. Il a fait profil bas face aux graves accusations de ses détracteurs. Au bout du fil, il a été rétabli grâce à son sens élevé de responsabilité.
Boubacar Baba Diarra fait partie de cette génération de policiers envoyés dans les années 1977 pour apprendre le renseignement. C’était dans le but de redonner un nouveau visage à la corporation dont le symbole Tiécoro Bagayoko défrayait la chronique à l’époque. Avant leur retour, les choses ont pris d’autres tournures. Mais ils sont demeurés des policiers modèles pour faire face aux grands défis qu’ils devaient rencontrer. Plus actif dans l’administration générale que dans la police, Boubacar Baba Diarra s’est toujours dit fier d’être policier. C’est cette étiquette de policier qui lui a permis de résister contre vents et marées. Comment ?
Nous faisons l’économie de toutes ces agressions verbales à son égard, et surtout devant un ancien président de la République. Dommage ! Mais toujours est-il qu’en dissolvant la Fédération malienne de football (Fémafoot), son président a été présenté comme l’homme qui a posé les jalons de la division du football malien, comme un délinquant financier, comme celui qui a défié l’autorité de l’Etat. Bref, toutes les ramifications négatives de la crise c’est lui. Boubacar Baba Diarra, en sa qualité de président de la Fémafoot, a été humilié, persécuté et jeté en pâture. Tous les moyens ont été mis en œuvre pour le déstabiliser, montrer à l’opinion qu’il est un cancer qu’il faut amputer afin que notre football sorte du gouffre. Mieux, on a tenté d’exploiter les relations d’un autre ministre du gouvernement avec Fatma Samoura.
Malheureusement, un des sms échangés entre les deux personnalités s’est retrouvé dans d’autres téléphones. Chose que la secrétaire générale de la Fifa n’a pas appréciée. Donc elle s’est méfiée. Mais Boubacar Baba Diarra est resté imperturbable, serein. D’abord, quand la dissolution de son bureau lui a été notifiée, et pour le respect de la notion de hiérarchie, Baba n’a plus mis pied à la Fédération pour quoi que ce soit. Il organisa un point de presse à son domicile pour donner sa version des faits sur l’évolution de la situation. Ensuite, il s’est contenté de prendre un bureau dans l’A.C.I pour se requinquer le moral.
Entre temps, on le menace de prison, de poursuites judiciaires. Aujourd’hui, la crise a pris fin grâce à son sens élevé de responsabilité, contrairement à d’autres qui ont brillé par leur manque d’inspiration. Pour ne rien arranger et fort du soutien de la Fifa, Boubacar Baba Diarra pouvait purement et simplement rejeter les concessions, notamment son départ dans quelques semaines, à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire. Parce que rien ne justifie son départ avant la fin de son mandat.
En acceptant dans le protocole d’accord la mise en place d’un comité de normalisation qui consacrera son retrait (ce qui est d’ailleurs laissé à l’appréciation de la Fifa), le président de la Fémafoot a fait preuve d’homme d’Etat qui a mis les intérêts du pays au dessus de ses intérêts personnels. Le football malien reprendra ses droits et retrouvera sa quiétude, mais l’histoire retiendra l’échec d’un ministre des Sports, Housseyni Amion Guindo, et la réhabilitation du président de la Femafoot, Boubacar Baba Diarra.
A.B. Haïdara