Balai diplomatique gouvernemental : Qu’est ce qui fait courir Modibo ?

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Cheick Modibo Diarra, le PM de la transition, est habitué d’Aidjan, Ouaga ou Cotonou, depuis qu’il a pris ses fonctions; mais aujourd’hui, il élargit l’horizon à partir d’Alger, de Paris. Un balai diplomatique qui n’est pas sans conséquence sur la situation au nord -Mali qui reste toujours entre les mains des groupes armés et qui oppose les pays voisins quant à l’option militaire. Cheick Modibo Diarra va-t-il réussir à obtenir le soutien auquel il a besoin pour faire face au péril ?

 

Cheick Modibo Diarra

Cheick Modibo Diarra, le PM, est depuis quelques jours sur le chemin de la diplomatie qui l’a amené en Alger, à Paris et dans deux capitales des pays du proche voisinage. A Alger, il a rencontré, fait diplomatique majeur, le président Bouteflika. Cet homme et son pays ont beaucoup apporté à la résolution de la crise malienne. Il se dit dans les arcanes diplomatiques que ce pays n’est pas tout à fait favorable à une intervention militaire dans la région et qu’il est plutôt prêt à s’investir pour une amorce de dialogue.
A Paris, Cheick Modibo Diarra, aux larmes, a rencontré le président Dioncounda Traoré, en convalescence, avec lequel il a échangé sur l’évolution de la crise malienne. En prenant la défense du président intérimaire qui l’a assuré que le Mali est devant tout, y compris sa vie, Cheick Modibo Diarra a déclaré que si le Mali avait deux comme cet homme, tout irait au mieux. Parole de sagesse.
Mais, à Paris, c’est l’entretien avec le patron de la diplomatie française qui a été le plat de résistance de son séjour hexagonal. Après, ce fut le cap sur le Niger et la Mauritanie où le PM devait discuter avec les deux dirigeants de ces deux pays. Objectif affiché ? Cheick Modibo Diarra est à la recherche de soutien pour son pays pour le règlement de la crise du nord qui elle-même présente beaucoup de contraintes politiques, selon qu’il s’agit de l’appréciation des pays sur la question.
Si au Mali, l’opinion la plus nombreuse est favorable à une intervention militaire (le prix du sang doit être payé par les Maliens eux-mêmes), certains pays voisins, comme l’Algérie, ne sont pas favorables à une telle option. D’autres pays (Niger et Mauritanie) sont pour l’option militaire.
Autant dire que le problème est complexe. Le PM, pressé de tous les côtés, pour n’avoir pas encore mis en place un plan de reconquête pour le nord- Mali, est décidément déterminé à faire quelque chose sur ce terrain. On l’a vu, dans le passé, il n’est pas lui-même favorable à l’envoi des troupes étrangères dans le pays, même si aujourd’hui les Maliens, dans leur majorité, ont déclaré que sans cette intervention étrangère, le pays ne sera pas seul à même de régler cette crise.
Le PM a donc besoin de soutien. A Paris, on nous rapporte qu’il veut des soutiens politiques en faveur de son gouvernement qui est de plus en plus contesté dans le pays à cause d’un certain immobilisme. Depuis sa prise de fonction, le PM n’arrive pas encore à se doter d’une feuille de route conséquente garantissant aux uns et aux autres sa capacité à maîtriser le terrain. Le séjour à Paris et le contact avec les autorités de ce pays visent à lui permettre d’avoir des assurances françaises pour l’épauler dans la conduite des affaires de la transition. Dans les pays voisins, il a besoin d’harmoniser les positions, déjà divergentes, sur la gestion de cette crise du nord, aggravée par le péril islamique qui menace toute la région.
Après tout, il aura besoin également du quitus de la société malienne qui s’impatiente de plus en plus d’une léthargie de son équipe à s’attaquer pleinement aux vrais défis qui se posent au pays.
C’est pour cela que le PM ne se tient plus tranquille, car le soutien des uns et des autres, en Europe et dans le proche voisinage de son pays, lui permet de se montrer plus apte à gérer la situation.
Pour combien de temps encore ?
F.M  

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