Acquis au cours du premier mandat (2002-2007) de l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT), l’avion présidentiel du Mali a toujours fait l’objet d’une gestion obscure.
L’acquisition de l’engin sous le mandat du président déchu Amadou Toumani Touré a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Si les conditions de son acquisition ont défrayé la chronique, sa gestion demeure des plus obscure. L’ancien conseiller spécial du chef de l’État en charge des transports aériens, Banny Kanté, maladroitement repris au sein du cabinet du président de la République par intérim, est au centre de cette affaire. Aujourd’hui encore, il est bien difficile de percer les mystères de cette gestion clanique et patrimoniale de l’appareil… malgré le départ d’ATT. L’ex-allié d’ATT en connaît seul les secrets.
Une propriété malienne ?
Au sein de l’opinion nationale, l’on se demande toujours si cet avion est une propriété malienne. Si Banny Kanté, que nous avons joint au téléphone, défie quiconque d’apporter la moindre preuve que le Boeing 727 présidentiel a été acheté par l’argent du contribuable, des voix s’élèvent pour dire le contraire. Nos sources parlent de six millions d’euros, soit près de quatre milliards de francs CFA, « alors qu’il pouvait être obtenu à la moitié du prix », remarque un spécialiste du secteur. Toutefois, il se murmure que les fonds qui ont servi à l’achat de l’engin seraient venus des recettes du PMU Mali et de la Régie autonome d’assistance en escale sous le gouvernement d’Ousmane Issoufi Maïga, ancien premier ministre d’ATT. Peut-on alors parler de surfacturation ?
La question que continuent de se poser bien des professionnels et des spécialistes est de savoir si l’appareil présidentiel a un certificat de propriété, ou encore un certificat d’immatriculation et de navigabilité. Banny Kanté indique que l’avion présidentiel a été octroyé au Mali par l’ancien chef de cabinet de Mouammar Kadhafi, Béchir Salah, à qui le lie une amitié vieille de plus de quarante ans. La question que tout le monde se pose donc est de savoir si Béchir Salah a donné ce Boeing au Mali. Et rien n’explique la passivité criante des élus maliens sur ce dossier.
Une gestion sournoise
Nos investigations ne nous ont pas permis de cerner les contours de la gestion jugée mystérieuse de l’engin. « Cette histoire est trop compliquée à découvrir », laisse entendre un ex conseiller à la Présidence sous ATT. Mais certains faits restent tout de même très révélateurs. Au lieu d’être géré par l’Agence nationale pour l’aviation civile (ANAC), seule structure habilitée par l’État pour ce faire, l’avion immatriculé TZ001 est confié aux soins d’une structure fantôme montée de toutes pièces. En outre, il ressort qu’il a été immatriculé selon la formule dédiée aux appareils de l’armée de l’Air. Pourquoi cette accointance du bureau de Banny Kanté avec l’armée de l’Air ?
À présent encore, un an après le coup d’État qui a mis fin au règne d’ATT, l’ANAC n’a aucun contrôle sur cet appareil qui est géré par le bureau dirigé par Banny Kanté. Mieux, celui-ci « a sollicité les services de pilotes yougoslaves au lieu de maliens dont le professionnalisme n’est plus à démontrer », nous indique une source proche de la présidence de la République.
Selon nos informations, d’autres avions (des avions de chasse notamment) ont été octroyés au Mali dans le cadre du fameux défilé militaire du cinquantenaire du Mali. Mais où sont-ils passés ? s’interrogent plus d’un Malien, qui estiment qu’ils auraient surtout été utiles en ces temps de guerre que vit le Mali.
Par David Dembélé
Depechesdumali.com
Regardez moi lui là.Il denonce,juge ou informe?On doit le lui demandé.Monsieur Banny Kanté ta fais quoi.
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