Les assistants parlementaires et autres personnels de l’Assemblée nationale ont exposé les difficultés liées à leur travail. Manque de statut régissant leurs emplois, conditions de travail peu reluisantes, bref, tout n’est pas rose dans le travail parlementaire.
C’était au cours du séminaire de formation continue du personnel de l’Assemblée nationale, tenu du 4 au 7 novembre dernier à Sélingué. Ce fut une rencontre riche en enseignements concernant les conditions de travail des gens qui constituent l’épine dorsale de l’Hémicycle.
En effet, le personnel de l’Assemblée nationale constitue la cheville ouvrière de l’institution parlementaire. C’est lui dresse les rapports et les procès-verbaux dans les différentes commissions de travail et prend note de toutes les réunions. Curieusement, ce personnel n’est régi par aucun statut qui déterminerait ses modalités de recrutement ou l’évolution de sa carrière.
C’est pourquoi cette raison l’un des points saillants de ce séminaire a été la nécessité d’élaborer un statut pour régir ce personnel ou, encore mieux, la création d’une Fonction publique parlementaire, pour le mettre à l’abri et sécuriser les emplois.
Pour rappel, trois types de personnel travaillent à l’Assemblée nationale. Il s’agit des contractuels et des conventionnaires, recrutés directement par l’Hémicycle et des fonctionnaires de l’Etat mis à la disposition de l’Hémicycle. Ce sont ces trois catégories de personnel qui concourent au travail parlementaire à l’Assemblée nationale. D’où leur plaidoirie pro domo, au cours de ce séminaire, pour l’adoption d’un statut par l’Assemblée nationale pour la création d’une Fonction publique parlementaire, qui existe déjà dans certains pays africains.
A défaut de l’adoption de ce statut par la voie législative, les assistants et autres travailleurs de l’Assemblée nationale ont plaidé pour que ce statut soit adopté par voie règlementaire par le Président par intérim de l’Assemblée nationale, avant son départ dans quelques semaines. La création de cette Fonction publique permettra de sécuriser davantage la situation du personnel parlementaire et de résoudre une fois pour toute la question de la permanence du travail.
Car, jusqu’à présent, au cas où l’Assemblée nationale est dissoute (ce qui est arrivé quelques fois) la question de la gestion de ce personnel se pose avec acuité. Si le personnel fonctionnaire est mis à la disposition du ministre du Travail, qui les renvoie dans leurs corps d’origine, quid des contractuels et des conventionnaires?
Ce qui explique encore la nécessité de cette Fonction parlementaire, l’une des principales recommandations du séminaire de formation continue du personnel de l’Assemblée nationale. Outre celle-ci, les participants à cette rencontre ont également formulé plusieurs autres recommandations allant dans le sens du renforcement des capacités en ressources humaines et matérielles de l’Assemblée nationale.
Ils ont, entre autres, recommandé d’étoffer les Commissions permanentes en Assistants, en personnel d’appui (secrétaire et garçon de bureau) et en matériel, de publier dans les délais requis les Procès-verbaux des séances plénières au Journal officiel, conformément aux dispositions constitutionnelles, de relire le Règlement administratif de l’Assemblée nationale et d’améliorer le cadre de travail du personnel parlementaire.
Ce séminaire, qui était initié le projet RECAN de l’Assemblée nationale, était financé par le PNUD. Il visait à renforcer les capacités du personnel parlementaire afin de lui permettre de mieux remplir ses missions et a démontré la nécessité d’outiller davantage l’Assemblée nationale en ressources humaines qualifiées, pour qu’elle soit en mesure de bien jouer son rôle.
Youssouf Diallo