Après près de 4 ans d’hibernation : la mort de l’Accord d’Alger finalement proclamée par les autorités

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Les autorités de la Transition ont annoncé, le jeudi, la “fin, avec effet immédiat”, de l’Accord d’Alger signé en 2015. Un outil considéré jusqu’ici comme essentiel pour stabiliser le pays en mettant fin à la rébellion de 2012. Ce qui n’a pas été du goût de l’Algérie, parrain de cet accord, qui a déploré l'”option militaire” privilégiée par le Mali.

Pour justifier leur décision, les autorités de transition ont évoqué “le changement de posture de certains groupes signataires“, mais aussi “les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation“.

Déjà considéré comme « mort cliniquement », l’Accord avait été quasiment enterré depuis la reprise en août 2023 des hostilités entre l’armée malienne et les groupes armés du nord rassemblés au sein du Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-PSD) dans le sillage du retrait de la mission des Nations unies (Minusma) demandé par les autorités de Transition après 10 ans de présence.

Cette situation était tout de même prévisible avec le discours de nouvel an du président de la Transition qui a annoncé la mise en place d’un “dialogue direct inter-Maliens“. D’ailleurs, le comité stratégique devant préparer et organiser cet événement a été mis en place le 28 janvier sans que ses membres ne soient encore désignés. Pour annoncer la fin de l’Accord, le gouvernement dit avoir constaté son “ inapplicabilité absolue“.

Cette annonce intervient dans un climat de profonde dégradation des relations entre le Mali et son grand voisin algérien, avec lequel il partage plus de 1000 kilomètres de frontière. De plus, d’après le gouvernement, il a constaté « avec une vive préoccupation une multiplication d’actes inamicaux, de cas d’hostilité et d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali par les autorités algériennes“.

Il a également dénoncé “une perception erronée des autorités algériennes qui considèrent le Mali comme leur arrière-cour ou un État paillasson, sur fond de mépris et de condescendance“.

Autre reproche fait à Alger, c’est celui « d’héberger des bureaux de représentation de certains groupes signataires de l’Accord de 2015 et devenus des acteurs terroristes ». D’où son exigence aux autorités maliennes de « cesser immédiatement leur hostilité ».

Cheick B. CISSE

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