Les dossiers brûlants ne manquent pas pour notre pays qui est économiquement paralysé depuis le coup d’État militaire du 22 mars 2012 qui a renversé le président Amadou Toumani Touré. La corruption endémique, l’indocilité de l’armée, les soubresauts indépendantistes de certains Touareg du Nord et la menace djihadiste sont autant de défis que les Maliens demandent à Ibrahima Boubacar Keïta et à son gouvernement de relever.
Ce sont les rênes d’une nation tout juste sortie de la guerre dont a hérité Ibrahima Boubacar Keïta. Avant la crise, le Mali était classé 175e sur 187 pays au classement élaboré par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Au même moment, le Mali a vu son PIB se contracter de 1,5 % lors des événements de 2012. Un recul qui aurait été encore plus conséquent sans les revenus issus, notamment, de l’exploitation des mines d’or, le coton et la bonne pluviométrie de l’année dernière. La reconstruction concerne tout le pays mais en particulier le Nord, où l’insurrection islamiste et l’intervention française ont détruit l’ensemble des infrastructures administratives des trois grandes villes que sont Gao, Tombouctou et Kidal.
Mais après la reconstruction viendra le temps du développement et la lutte contre la corruption. Puisque depuis l’indépendance, ce sont des centaines de milliards de FCFA qui se sont éparpillés dans les sables de la corruption. ” Les Maliens attendent d’Ibrahima Boubacar Keïta une bonne répartition des richesses sur l’ensemble du pays. C’est-à-dire du nord au Sud. Le nouveau gouvernement devra œuvrer à la mise en valeur du sous-sol malien, désigner les entreprises qui peuvent l’exploiter et répartir ensuite la manne financière entre l’ensemble des fils du pays “, déclare, Allaye Karabenta, un diplômé en économie.
Consciente que les inégalités de développement entre les régions sont source d’instabilité, la communauté internationale a d’ailleurs conditionné l’octroi de ses 3 milliards d’euros d’aide au fait qu’ils soient équitablement redistribués sur l’ensemble du territoire. En vue de gérer cette manne, les responsables du MNLA ont déclaré qu’ils vont négocier une autonomie pour Kidal. Face à cela, Fousseyni Coulibaly diplômé en droit articule que ” la relance économique passe par la restauration de l’autorité de l’Etat sur tout le territoire. C’est l’un des défis majeurs qui attendent Ibrahima Boubacar Keïta”.
Dans le nord du pays, l’occupation des djihadistes et des séparatistes du MNLA a contribué à détruire le tissu social déjà fragile. Surtout dans la région de Kidal où le MNLA et le HCUA continuent de demander l’autonomie de la région, malgré qu’ils soient affaiblis et divisés. Mahamadou Cissé, censeur dans un lycée déclare ” qu’il n’est pas question pour Ibrahima Boubacar Keïta d’accorder une quelconque autonomie au MNLA. Surtout que le peuple a placé sa confiance à cause du problème du nord. Ce qu’il peut faire pour résoudre définitivement ce problème c’est de procéder au transfert des compétences et veiller à ce que ça soit effectif “.
Mais pour Mariam Sanogo le problème des touaregs du MNLA ne constitue qu’une infirme partie de la réconciliation nationale. Pour la diplômée en sociologie, Ibrahima Boubacar Keïta doit appuyer les efforts déjà lancés par la commission dialogue et réconciliation pour élargir la réconciliation à l’ensemble des populations maliennes et pas seulement aux touareg du MNLA.
D’un point de vue politique, Oumar Traoré déclare qu’IBK doit associer le perdant Soumaïla Cissé à la gestion du pouvoir. Surtout que, poursuit le coiffeur diplômé sans emploi, celui-ci est entouré d’hommes capables et crédibles. Mais Allaye Karabenta a jugé cette stratégie risquée. ” Si Ibrahima Boubacar Keïta fonde son pouvoir sur le consensus, il va aller dans la même ligne politique que son prédécesseur, ATT “, juge t-il. Allaye Karabenta a insisté sur la restauration de l’armée. ” Le vrai défi pour le nouveau gouvernement d’IBK, c’est de rappeler à l’armée ses obligations et devoirs, à savoir protéger la souveraineté du Mali “.
Toutes les personnes que nous avons rencontrées dans la capitale malienne ont demandé à Ibrahima Boubacar Keïta de mettre en place des institutions fortes capables, de combattre la corruption. Or cela ne se fait pas sur du mégotage politique.
Moussa Sidibé
Bonjour,
Après le beau geste de Soumaïla Cissé, les mêmes raisons que le Niger à savoir renforcer la stabilité politique, la sécurité interne et externe (dans la zone sahel) et la cohésion nationale, doivent pousser le Président IBK à opter pour un GOUVERNEMENT d’OUVERTURE au Mali dont le Premier Ministre pourrait être Soumaïla Cissé (c’est ma proposition).
Ce gouvernement doit intégrer toutes les sensibilités.
C’est ainsi que le slogan le Mali d’abord sera une réalité.
En plus, il permettra de résoudre la difficile question de l’intégration dans le gouvernement de certains présidentiables du premier tour après leur ralliement à IBK au deuxième tour.
On est loin de MARS 2011 où j’avais proposé à travers une lettre et sur internet, pour les mêmes raisons, au Président Nigérien et à son opposition ARN d’accepter de former un tel gouvernement d’ouverture et d’union nationale.
Ne perdons pas le temps.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC/GOUVERNANCE
Webanassane@yahoo.com
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