Après le scrutin du 11 aout : IBK face aux incohérences de la classe politique

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L’avenir du Mali est désormais suspendu au glaive d’IBK.  Il a pour mission de répondre aux attentes des Maliennes et des Maliens qui l’ont élu président de la République, faute d’autre candidat incarnant l’autorité dont le pays a besoin et par nostalgie. Pour ce faire, il devra absolument se démarquer des jeux politiciens d’une classe politique sans entrain. Comme il l’a fait, dans les dernières heures de sa campagne avec les militaires et les religieux.

 

L'ancien Premier ministre malien, Ibrahim Boubacar Keïta -IBK) à Bamako le 7 juillet 2013. AFP
L’ancien Premier ministre malien, Ibrahim Boubacar Keïta -IBK) à Bamako le 7 juillet 2013. AFP

D’abord, concernant ses rapports avec les militaires, particulièrement avec l’ex-junte, IBK a été on ne peut plus clair : «Sanogo ? On a voulu me faire passer pour un proche. Mais je ne suis pas stupide pour me laisser compromettre avec les militaires putschistes !», a-t-il déclaré à la presse. Pour ce qui est de ses affinités avec la sphère des religieux, il reconnait en eux un électorat d’une grande influence mais jure cependant que  le «bonheur des Maliens se trouve dans la laïcité».

 

 

Le nouveau président de la République ne doit, en aucun cas, tomber dans le piège de la classe politique malienne. Laquelle ne représente en rien la possibilité d’une alternance politique: elle n’envisagera jamais l’existence du pluralisme politique qui est une des bases de la démocratie. Ainsi, les politiciens maliens, pour n’avoir pas pu proposer un nouveau cours à la politique nationale ont hissé IBK au sommet. C’est à lui, pour le bien du Mali, de se méfier de tous ces partis et leaders politiques qui, soudainement l’aiment, l’adorent et le soutiennent dans ses actions. Il devra faire attention à cette classe politique qui, du jour au lendemain, dans sa quasi-totalité, s’est ralliée à lui. Il va falloir qu’il évite à tout prix d’être le pantin de cette classe politique, qui a pris ses racines et mûri dans la facilité, l’entraine dans un pilotage à vue d’un pays fragilisé. IBK doit être prudent face à ses opportunistes qu’il appelle lui-même «des politiciens à la petite semaine». Ces politiciens qui ont dit de lui, à la veille du second tour, que« les Maliens ne voudront sûrement pas d’un président islamiste (…), IBK venait chez nous et on lui donnait des livres pour qu’il aille s’instruire. On se connait trop.  On sait qui est l’ennemi de la démocratie, on sait qui connait la bouteille de whisky… » Et qui, 72 heures après, créent l’embouteillage devant le pont de Woyowayankô à 21heures pour se rendre chez IBK, avec clic et clac, pour le proclamer président de la République, avant l’annonce officielle des résultats ; et pour tourner un reality-show qui sert de bande annonce à une chaine de télévision. C’est aussi eux qui ont dit, au lendemain du putsch : « Tout leader politique malien qui n’a pas condamné ce coup d’Etat est un anti constitutionnaliste » ; et qui, récemment sur RFI, déclaraient  que «la composante militaire dont l’administration est un avatar, aussi certainement était partagée entre les deux camps. Mais tout ça, ce sont des Maliens. Vous pensez vraiment que nous allions rejeter un vote parce qu’il serait religieux ou qu’il serait militaire ? Si l’ordre militaire de notre nation a manifesté sa sympathie pour un candidat, il n’y a pas de honte ou de faux-fuyant à avoir là-dessus».  Où est la cohérence ? Bon Dieu !pour redémarrer, le Mali a besoin d’une bonne démocratie avec une opposition digne de ce nom.

Rokia DIABATE

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6 COMMENTAIRES

  1. l’opposition va dans l’opposition
    Mandemassa gouverne
    On a essayé plusieurs fois les gouvernements d union, de consensus, de large ouverture et rien rien rien n a marché si ce n est la proliferation de partis politiques car pour manger il faut etre president de partis politiques.on en est a 160 partis politiques, la corruption et la mal gouvernance avec le beni oui oui.
    Pour la 1ere fois au mali avec l instauration de la democratie, un président est elu avec 49% de participation au 2e tour , 53% au 1er tour soit une moyenne sup a 50% alors laissons lui le choix de gouverner et qu aucun cadre ne lui soit imposer ou recommander par un parti politique..ceux ou celles qu il choisira seront des maliens c est tout..

  2. Nasser vous n avez rien compris.
    Soumaila sait ce qu il a fait et il l a fait ni pour l intérêt du mali, ni de l urd mais pour sa personne.
    Qui avez vius vu de l urd derrière lui, le minimum de respect pour son partil aurait incité a se caire accompagner de son suiveur younouss toure ou de son direteur de campagne mais rien de tout cela.
    Ou sont ils ceux qui ont envoyé dramane dembele au diable quand il s est allié a KBK pour le 2e tour sans attendre le parti?
    Lenmali est in tombé si as pour eefaire appel a soumaila et devenir son 1er ministre? Pourquoi n avoir pas voter pour lui en meme temps au lieu de le mettre au pouvoir par ibk interposé?
    Reconnaissez a mandemassa sa victoire, au peuple malien sa clairvoyance et ne souillons pas la memoire de ceux qui sont tombés pour lhonneur du mali.
    Quelle contestation autait il pu faire avec 22%? Surtout que tous les observateurs presents ont certifié excellent et même d elections propres de référence surtout au 2e tour.VIVE IBK

  3. belle analyse! la politique malienne c du n’importe quoi… ils se foutent des gens. IBK doit etre prudent.

  4. Bonjour,
    Après le beau geste de Soumaïla Cissé, les mêmes raisons que le Niger à savoir renforcer la stabilité politique, la sécurité interne et externe (dans la zone sahel) et la cohésion nationale, doivent pousser le Président IBK à opter pour un GOUVERNEMENT d’OUVERTURE au Mali dont le Premier Ministre pourrait être Soumaïla Cissé (c’est ma proposition).

    Ce gouvernement doit intégrer toutes les sensibilités.

    C’est ainsi que le slogan le Mali d’abord sera une réalité.

    En plus, il permettra de résoudre la difficile question de l’intégration dans le gouvernement de CERTAINS présidentiables du premier tour après leur ralliement à IBK au deuxième tour.

    On est loin de MARS 2011 où j’avais proposé à travers une lettre et sur internet, pour les mêmes raisons, au Président Nigérien et à son opposition ARN d’accepter de former un tel gouvernement d’ouverture et d’union nationale.

    Ne perdons pas le temps.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC/GOUVERNANCE
    [email protected]

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