L’agression du président de la République par intérim, le Pr. Dioncounda Traoré, par une foule de manifestants opposée à sa désignation par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest comme le président de la transition, est le résultat d’un long processus qui a commencé depuis le 26 mars 1991.
Cet acte ignoble, que nous condamnons fermement et avec la dernière rigueur, est de loin une de nos valeurs sociétales. Personne ne peut trouver de raisons justes à la bastonnade d’un homme tout court à plus forte raison d’un homme d’Etat. Sauf ceux qui se sont rendus coupables de cet acte barbare et déshonorant. Plus jamais ça dans l’histoire de notre pays !
Mais à y regarder de près, il n’est pas surprenant qu’une telle chose se produise dans notre pays. Toutes les conditions ont été préparées par les autorités de la 3ème République pour qu’on arrive un jour à l’irréparable.
De mars 1991 à nos jours, au nom de la démocratie, décrétée ailleurs et imposée à notre pays, les dirigeants maliens ont mis sous les boisseaux non seulement les principes démocratiques, mais aussi les vertus cardinales sur lesquelles notre société tire sa fierté légendaire, son courage, sa bravoure. La liste est loin d’être exhaustive.
C’est désormais au nom des valeurs importées, mais mal appliquées, qu’on a géré le pays, reléguant au second rang tout ce qui est cher à notre peuple. Et c’est ATT qui a ouvert la boîte de pandore pendant la transition. Il a fait croire aux élèves et étudiants qu’ils sont les tombeurs du général Moussa Traoré. Cette petite phrase de ATT n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Ces derniers s’en sont servis avec la manière forte.
Le président Alpha procédera à une promotion sans mesure des droits des enfants, jusqu’à mettre en place un Parlement des enfants et des gouvernements des enfants dans l’espace scolaire. Tout ce qui a poussé Moussa Balla Coulibaly, président du Conseil économique, social et culturel, a levé le ton devant le président ATT au palais de Koulouba.
Ainsi, nous avons assisté progressivement à la perte de l’autorité des enseignants, pourtant leurs éducateurs, sans que les Autorités ne réagissent par rapport aux dérives : cas du professeur Djibonding Dembélé battu par ses propres étudiants et bien tant d’autres enseignants.
Agressions et bastonnades ont commencé par les éducateurs. Porter la main sur un maître était devenu une banalité dans notre pays. Le dérapage a commencé là. Aucune décision des autorités ou des déclarations de la société civile n’ont condamné ces actes pourtant inimaginables qui ne cessaient de se répéter.
Les policiers subiront le même sort que les enseignants. Ils seront à leur tour insultés, agressés par la population et même giflés par des élus de la nation, tout comme certains douaniers dans l’exercice de leur fonction.
Aucun doute que, lorsque des députés en toute impunité portent la main sur des agents qui incarnent l’Etat, le citoyen lambda ne verra pas d’interdit dans le respect des institutions de la République.
Les responsables de nos institutions doivent se convaincre que ce qu’ils feront du respect des lois et règlements du pays n’est et ne peut être qu’un porteur d’enseignement pour le peuple.
Que cela ne se reproduise plus !
Yoro SOW
Accueil Nation
excellent article ,bonne génèse.C’est qui a cultivé l’impunité au Mali,lélève frappe le maître.
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