Affaire Babani Sissoko- Me Mountaga Tall : Que la lumière éclate au grand jour !

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Babani Sissoko
Babani Sissoko

 Lorsque  des hommes de droit  se servent du Droit pour escroquer leur client, l’Etat doit sévir. L’affaire dite  Babani Sissoko qui oppose le propriétaire de l’hôtel Mariétou Palace à maître Mountaga Tall est une escroquerie de grande envergure. Tous deux sont  députés à l’Assemblée nationale du Mali.  La justice demande au Parlement la levée de l’immunité  du second, car quelque part l’Etat a été spolié de ses droits.

 

 

Sur cette liste de déshonorables, figurent d’autres parlementaires et pas des moindres, tous issus des rangs du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie te la République (FDR). Des  honorables  indélicats qui ne font plus honneur à notre pays et à la CEDEAO.

 

 

En toute bonne foi, l’ancien milliardaire malien s’est confié à maître Mountaga Tall pour vendre «Mariétou Palace». Mais au lieu d’une vente simple, Me Tall, s’appuie sur diverses complicités dont celle d’un notaire de la place et de «son ministre N’Diaye Bah» pour monter une escroquerie de grande envergure.

 

 

Le prix de l’hôtel (3 000 000 000 FCFA) est déposé dans un premier temps à la Banque commerciale du Sahel (BCS) puis dans un compte de l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie (OMATHO), un service relevant du ministre N’Diaye Bah et dont le directeur Oumar Balla Touré est un militant du parti CNID.

 

 

Les faits

Maître Alassane T. Sangaré est dessaisi du dossier par le ministre de l’Artisanat et du Tourisme de l’époque, N’Diaye Bah, au profit du notaire Amadou Diop, militant du CNID. D’où la connexion CNID/Mariétou Palace par la naissance d’une relation secrète entre Me Tall et Foutanga Babani Sissoko.

 

 

Babani Sissoko aujourd’hui député à l’Assemblée nationale du Mali, est un homme criblé de dettes. Il ne doit actuellement son salut que parce qu’il a pu s’offrir une vigoureuse immunité parlementaire. Mais pendant combien de temps encore. Sa villa de l’hippodrome a été vendue pour des raisons de dettes.

 

 

Assailli, harcelé, traqué et surtout voulant se donner un bol d’air, Babani pose son problème à ses autres collègues. Il n’est pas à la recherche d’une quelconque charité, précise-t-il mais veut vendre son infrastructure hotelière, juchée majestueusement sur les rives du fleuve Niger, à Bamako, entre l’hôtel Kempesky et l’hôtel de l’Amitié : le bien nommé Mariétou Palace dont le titre foncier est en son nom.

 

 

Aussitôt, mis au courant de cette intention, le député Mountaga Tall, à qui Babani devrait  une trentaine de briques (30 millions de FCFA), saute sur le coup fumant et promet à Babani de lui trouver un acquéreur des plus sérieux dans des délais raisonnables.

 

 

Quelques jours après, Me Tall met en contact Babani avec des Libyens agissant pour le compte de la Libyan Arab Investment Company (LAAICO), la même structure devenue propriétaire de presque tous les hôtels moribonds du Mali. L’affaire qui est jugée d’emblée bonne sera conclue pour la rondelette somme de trois milliards de francs CFA.

 

 

A partir de cet instant que Babani, dont on se demande bien quel type d’homme d’affaires il peut être perdu le sommeil. Il n’a vu que de la fumée, lui dont on  dit pourtant qu’il a réussi des exploits inqualifiables de part le monde.

 

 

En effet, le dossier de la transaction sera confié à un notaire  de la place, maître Amadou Diop. Contre toute attente, le notaire Alassane T. Sangaré a été dessaisi cavalièrement. Me Diop établira une «copie authentique», de vente immobilière portant, non  pas sur Mariétou Palace, mais sur le Titre foncier (TF) l’abritant. Cette copie, si elle est bien jugée authentique, ne comporte aucun numéro et est intitulée : «Vente immobilière du TF N0 4020 entre Babani Sissoko et la Société Libyan Arab Foreign Investment Company-Mali (LAFICO-Mali).»

 

 

 

 Que dit l’acte de vente ?

«La présente vente est consentie et acceptée, moyennant le prix de 3.000.000.000 de francs CFA qui sera versé sur un compte d’attente à la BCS à Bamako. Ladite somme ne sera remise à la disposition de Babani Sissoko qu’après avoir radié toutes les charges grevant le titre foncier et procédé à la mutation définitive au nom de la Société Libyan Arab Foreign Investment Compagny-Mali (LAFIC-MALI) dans un délai de 60 jours».

 

 

L’acte précise que l’acquéreur délivrera une attestation au notaire instrumentaire, «Me Amadou Diop afin de retirer les fonds et les mettre à la disposition du vendeur».Comme pour dire que cette mention est essentielle, elle sera faite en caractère gras d’insistance. Il faut noter que la BCS est une banque aux capitaux majoritairement libyens

 

 

L’acte fait ressortir une déclaration par laquelle Babani s’engage et reconnait «qu’en dehors de l’hypothèque d’un montant de 43.000.000 FCFA qui grève le bien présentement vendu, qu’il est libre de toutes autres charges quelconques au profit des tiers, de telle sorte qu’il ne fera l’objet d’aucune action judiciaire après le présent acte 3» Voilà pour l’acte de vente.

 

 

L’entrée en action de N’Diaye Bah

En principe, la transaction ainsi faite ne pose pas de problèmes. Seulement voilà : Babani déclare, avoir reçu 1.200.000.000 FCFA dont 450.000.000 pour l’achat de véhicules offerts à des dignitaires du régime (ATT) et des cantatrices. Il a en effet perdu tout contact. Et avec  le notaire supposé lui reverser l’argent et avec Me Tall.

 

 

A la suite de ces personnes, le Mariétou Palace a pris une toute autre direction, dans une pure tradition des «affaires juteuses». Et le ministre N’Diaye Bah en fait son affaire personnelle.

Par une lettre confidentielle, à la date du 02 janvier 2007, il informe le notaire Me Diop en ces termes : «Il me plait par la présente de vous faire parvenir ci-joint, pour toute fin utile, la lettre N°1187/MEF-SG du 28 décembre 2006 par laquelle monsieur le ministre de l’Economie et des Finances nous accorde ,à titre exceptionnel, la dispense de paiement des droits d’enregistrement (450.000.000) francs CFA dus sur la transaction immobilière entre le promoteur du projet «Mariétou Palace» et la Société Libyan Arab Afrian Investment Company( LAAICO). Dès lors, l’amitié est éteinte entre Me Tall et Foutanga Babani Sissoko

 

 

 Safounè KOUMBA

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5 COMMENTAIRES

  1. Article intéressant mais le journaliste pourrait-il achever le fonds du dossier? Cela apporterait beaucoup d’éclairages à notre lanterne.

    Qu’est-ce qu’est devenue la différence de 3 milliards moins 1,2 milliards (soit 1,8 milliards) ? A-t-elle servi à payer des dettes de BABA ou bien les frais de procédures et autres? les 450 millions abandonnés par le Gouvernement font-ils partie de la différence non reversée ou bien correspondent-ils à la somme qui a servi à payer les véhicules? Des questions intéressantes pour un dossier tout aussi très intéressant surtout pour les amateurs du droit.

    Merci de nous éclairer davantage, Monsieur le Journaliste! A bientôt pour la suite, je l’espère!

  2. Le bon Dieu , le tout puissant , le misereucordieux , le juge des juges est a le controle , a en croire ou pas , une chose mal acquise ne peut servir la persone .
    Peine perdue , il faut seulement croire en DIEU Baba sora .

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