Accord sur fond de désaccord : Le MNLA et ses alliés ne lâchent pas Kidal !

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L’Algérie médiateur du dialogue inter-malien ?Le principal point de désaccord, selon une source digne de foi, concerne encore et toujours l’épineuse question de l’autonomie de l’Azawad. Malgré que la partie gouvernementale ait reconnu cette appellation contre son gré, les représentants de la coordination des mouvements de l’Azawad n’ont pas eu de satisfaction. Un vice président du Mouvement national de libération de l’azawad (MNLA) Mohamed Djéry Maïga a même eu le culot de déclarer que le document n’a donné qu’une idée philosophique sur le territoire pour lequel ils revendiquent un statut institutionnel et juridique à part.

Ce qui veut dire qu’ils n’ont jusque là abandonné l’idée de la partition du pays. Et pour défier le pouvoir de Bamako, ils ont, dès le lendemain de leur refus de parapher le document, organisé une mise en scène médiatique à Kidal avec un comité d’accueil censé représenter la population locale. Cette saynète a marché avec l’aide de certaines presses occidentales qui n’ont pas lésiné sur les moyens pour en faire des commentaires pompeux.

Elles ont raconté qu’avec un tel accueil triomphal réservé aux membres de la coordination des mouvements de l’Azawad, la population de Kidal manifesterait sa volonté d’autonomie. Les bandits armés ayant l’art de manipuler les gens mentent aux yeux du monde afin de discréditer les autorités maliennes. À preuve, à quelques jours de la signature de l’accord, le Premier ministre Modibo Kéita a fait beaucoup d’éloges à l’endroit de Bilal Ag Charif en faisant croire que ce séparatiste et bandit de grand chemin se dit favorable à une négociation sur la base de la restauration de l’intégrité territoriale du Mali.

Au lendemain de ces louanges le contraire s’est produit à Alger. À présent, le gouvernement du vieillot Premier ministre tente d’expliquer son optimisme aux Maliens. Il affiche son souci de parvenir à un accord de paix durable. Quant à la France qui force les mains du Mali, elle se limite à inviter sans pression, les groupes armés à parapher. Il faut retenir que cette situation fait l’affaire de cette «ancienne» puissance coloniale. En outre, l’attentat du 06 mars 2015 à Bamako est une coïncidence douteuse même si on dit qu’il a été revendiqué par le groupe Al Mourabitoun de Moctar Ben Moctar.

D’ailleurs, certains membres de ce groupe ont été libérés il n’y a pas longtemps contre un seul otage français. Est-ce un complot pour montrer que le gouvernement n’est pas capable de sécuriser même Bamako? Est-ce un moyen de donner un sens à l’amalgame que certains occidentaux font par rapport à la pratique de l’islam au Mali? En tout cas en février dernier, des représentants des différentes confessions religieuses du pays ont sillonné le monde pour prouver qu’il n’y a pas de querelle religieuse au Mali contrairement aux rumeurs déstabilisatrices qui ont circulé avec stupéfaction.

Le Mali restera sous la tutelle de la France par le biais de l’Organisation des nations unies (ONU) même si le Mouvement national de libération de l’azawad (MNLA) et ses alliés acceptent de signer. En effet dans les discours officiels à Bamako, on fait croire que les Maliens seront chargés de la mise en œuvre de l’accord alors qu’en réalité nos autorités ne seront que des exécutants. Il ne faut pas leurrer, le MNLA et ses acolytes ont été clairs sur ce point au cours des négociations en affirmant qu’ils ne font pas confiance à Bamako. Ils ont entre autres cité le mensonge, la corruption et tant d’autres fléaux qui gangrènent le pays. Quelle honte!

Ainsi, le gouvernement sera mis sous assistance et diktat durant tout le processus. Comme d’habitude, la vraie décision appartient à ceux qui donnent les sous. Le président IBK en a appris à ses dépens lorsqu’il s’est attiré tous les problèmes du monde pour n’avoir pas écouté les argentiers. Ces derniers ont proposé que les marchés exécutés sur le fameux don des 3,5 milliards d’euros doivent passer par des ONG et des entreprises de leur choix. C’est pour cela que la brouille avec le FMI et d’autres accusations de mauvaise gestion ont ébranlé, un moment, tout le Mali. Et dès qu’il a pu décrypter le message les ramdams ont cessé.

Dans ce contexte, rien n’est gagné d’avance. Déjà les organisations de la société civile posent plein de questions sur le fameux Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR). Le gouvernement n’arrive pas à donner une réponse claire à ces sujets à part la mise en place d’une commission dont les missions restent floues. Des problèmes et non les moindres subsistent aussi concernant les projets proposés dans le cadre du développement du nord.

Tant que la peur liée à la perte de Kidal reste dans la tête des Maliens comme une psychose la France tire son épingle du jeu. C’est pourquoi elle a fait installer le Mouvement national de libération de l’azawad (MNLA) dans la ville de Kidal. Cette organisation terroriste qui y contrôle presque tout s’adonne aux trafics de toutes sortes de marchandises tandis que d’autres parties de la région font l’objet de convoitises par d’autres groupes armés.

Enfin, à rappeler que tous ces phénomènes sont aggravés par la crise politique qui a longtemps fragilisé le pays. Tant que celle-ci n’est pas réglée les ennemis de notre pays ont quartier libre. Les politiques doivent enterrer les haches de guerre pour faire face à la paix et à la reconstruction.

Issa Santara

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2 COMMENTAIRES

  1. DE TOUTE FACON, voici ce que kidal les dit aujourd’hui malgré tous leurs efforts mais bêtes qu’ils sont, ils ne peuvent pas écouter: ECOUTONS KIDAL ET MERCI A SIDIBE QUI A BIEN VU
    UN POEME : KIDAL PARLE AU MALI
    (Kidal si triste parle enfin au Mali mais pour qui ?)
    « Plongée dans la nuit noire, nuit noire, aussi noire comme l’obscurité de la tombe,
    Ma tombe qu’ils veulent m’y enfoncer par leurs cœurs de méchants et d’opportunistes,
    Grelottant si lourdement, pas par ce froid aigri mais, mais par leur volonté malsaine,
    Leur volonté si bien animée par cette haine sans fondement contre toi
    Pour les rendre si aveugle par le fait de leur orgueil exacerbé, irrationnel
    Je suis ta Kidal, ta région si lointaine aujourd’hui de ta chaleur maternelle,
    Ta fille de moi Kidal qui te pleure, qui te pleure ma chère mère, mon Mali !

    Je suis Kidal, ta région du fonds de ce désert, ce désert chaotique qui te réclame,
    Qui te réclame tes camions remplis de vivre et de tes enfants du Sud
    Sans lesquels, je ne saurai exister ou tenir jusqu’à cette date qu’ils ont voulu,
    Qu’ils ont voulu me jeter dans cette nuit noire pour que je te réclame aujourd’hui
    Haut et fort puisque me voyant vider de mes fils, tes fils,
    Ces dignes fils de toi, tout comme moi, qui ne savent où aller ou que faire
    Puisque ne sachant comment se défaire d’eux puisque armés contre eux.

    Je suis ta Kidal, l’orpheline abandonnée dans ce désert brulant par ce soleil révolté
    Qui vagit comme cet enfant affamé, assoiffé, aux lèvres sèches, les yeux hagards
    Devant les seins flasques, sans lait de sa mère mourante sur ce désert !
    Kidal, je le suis ! Kidal, je le serai de toi, chère mère « Maliba »,
    Toi qui as toujours su me dompter, toi qui m’a tant nourri de tes seins si doux !
    Je suis ta ville de Kidal qui veut tes enfants travailleurs pour moi
    Pour que je vive encore sous le rythme de mon takamba et du tinden non aigris.

    Je ne suis pas cette Kidal de la haine pour la couleur de la peau
    Sinon, je n’allais pas être ce mélange salué par la Culture Universelle
    Où j’ai des Coulibaly, des Keita, des Soumahoro….. issus de mon brassage !
    Je ne suis pas cette Kidal du contre Dieu, l’Unique, l’Absolu
    Pour s’anéantir avec ces bombes, tuant de surcroit ces innocents qui n’ont rien fait
    Au nom de l’extrémisme jamais dictée par le Prophète, le Dernier paraclet de Lui Dieu,
    Non, je ne suis pas ces Kidal chantées par eux pour leurs buts personnels malsains.

    Je suis cette Kidal de Toi, mon Mali Unique et envié du Monde entier par ce cousinage inégalé,
    Ce Mali du Peulhs sur le dos du bwa, du sonrhaï sur la tète du dogon,
    Du bellah ami du touareg, du senoufou esclave du Minianka, du, du ……..
    Hum ! Du coulibaly et ses Keïta, du Maiga et ses Touré, du Diarra et ses Traoré,
    Du Monékata et ses Diabaté, du Diallo et ses Fané et Ballo et vis-versa, du, du……
    Oui, Je suis cette Kidal de tes biennales où le brassage m’a permis
    La connexion aux autres, les autres à moi où l’on ne parlait que toi, Mali !

    Ils ont dit ! Oui, ils ont dit : « Azawad ! Azawad ! Azawad ! » Hum !
    Que sera moi, si je suis Azawad et que Sikasso n’était pas kénédougou,
    Si Ségou n’était balanzan, Si Kayes n’était pas kasso,
    Si, si, si ce Mali n’était pas unique et indivisible devant le Monde entier,
    Ce Monde entier qui me rie, moi Kidal et non toi, Mali
    Puisque sachant que je ne serai rien sans toi Mali, toi ce Mali des grands empires
    Pour que je dise aujourd’hui à qui veut l’attendre : je ne te quitterai jamais, toi Maliba, ma mère »
    ADAMA SIDIBE « Je veux ce Mali »

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