Abdoulaye Idrissa Maïga face à une montagne de problèmes : La déclaration de politique générale très attendue

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Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a démarré très fort en parvenant dès sa nomination à mettre fin à la bravade des syndicats de la santé. Avant de s’attaquer aux autres crises qui secouent le front social. En plus, le président IBK le charge lourdement, en attendant de l’équipe gouvernementale des réponses adéquates aux multiples facettes de la demande sociale persistante, notamment par la mise en œuvre du programme d’urgence sociale. D’ores et déjà l’on se demande comment le Premier ministre procédera-t-il pour dégager cette montagne de problèmes qui se dresse devant lui. La déclaration de politique générale en donne des indications.

Selon les dispositions légales, notamment celles prévues à l’article 54 de la Constitution: “Le Gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 78 et 79 “. C’est donc plus qu’une tradition, mais un devoir constitutionnel que le Premier ministre doit accomplir en soumettant à la sanction des députés de l’Assemblée nationale sa déclaration de politique générale.

En effet, l’article 78 de la Constitution est sans équivoque: “Le Premier Ministre, après délibération du Conseil des Ministres engage devant l’Assemblée la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale. L’Assemblée Nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée Nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adaptée qu’à la majorité des deux tiers des membres composant l’Assemblée. Si la motion de censure est rejetée, les signataires ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la même session. Le Premier Ministre peut, après délibération du Conseil des Ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée Nationale sur le vote d’un texte. Dans ce cas, ce texte est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent est votée “.

Et l’article 79 de préciser : “Lorsque l’Assemblée Nationale adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier Ministre doit remettre au Président de la République la démission du Gouvernement”.

Ce rappel vaut son peson d’or car même si tous les premiers qui sont passés ont sacrifié à la tradition, le cas de l’actuel locataire de la Primature, Abdoulaye Idrissa Maïga, suscite à la fois beaucoup de curiosité, d’intérêt et d’attention. En effet, nommé dans un contexte particulièrement difficile au plan socioéconomique avec de multiples attentes des populations qui commencent à s’impatienter de voir les retombées du choix de leur champion, IBK, élu par un score de quasi plébiscite, Abdoulaye Idrissa Maïga a, dès les premières heures de son installation à la Primature, donné un signal fort en posant des actes qui interpellent tout le monde sur son ambition de réussir la mission à lui confiée par le chef de l’Etat.

S’y ajoute que l’actuel Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, est arrivé au poste de chef du gouvernement à un moment où la majorité des Maliens était pressé de voir son prédécesseur partir car symbolisant finalement la léthargie de l’action gouvernementale dans un pays où tout semblait bloqué. Mais était-ce réellement de sa faute ? L’histoire jugera bien avec les actes que posera son successeur qui jouit pour le moment de préjugés favorables parce qu’étant parvenu dès sa nomination à s’attaquer à des problèmes cruciaux dont des grèves intempestives, la crise du football, la rationalisation des dépenses publiques pour plus d’efficacité de l’action gouvernementale, entre autres, sans compter le programme d’urgence sociale du président de la République qu’il doit mener à bien pour juguler les difficultés quotidiennes des populations.

C’est donc un programme comparable à des travaux de titan qu’il doit réaliser. Raison pour laquelle les gens sont à la fois curieux et pressés de connaître le contenu de sa déclaration de politique générale pour juger de la pertinence des solutions d’ensemble qu’il aura à proposer au nom de son gouvernement.

On imagine déjà que ce ne sera pas facile à l’Assemblée nationale qui risque d’être envahie, ce jour-là, par une atmosphère de campagne électorale en vue des toutes prochaines élections régionales et du district de Bamako, sans compter la présidentielle de 2018, échéance que tous les états-majors politiques ont déjà bien consignée dans leur agenda comme étant très proche.

De toute façon, Abdoulaye Idrissa Maïga, en bon stratège, a pu réussir une entrée fracassante dans sa fonction de Premier ministre. Cela donne bien l’image du champion qui entre dans l’arène sous les ovations du public. Mais attention, mieux vaut sortir de l’arène, victorieux, que de l’être seulement à l’entrée.

Amadou Bamba NIANG

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6 COMMENTAIRES

  1. En bon malien, soucieux du devenir du pays, je demande aux députés d’accorder au nouveau PM, leur confiance afin qu’il puisse s’attaquer aux vrais problèmes du pays. Le temps restant est court, personne n’a intérêt d’empêcher cet homme à agir dans l’intérêt du Mali. Laissons IBK, laissons toutes ses promesses, l’heure est à l’union pour débarrasser le pays de la vermine qu’est la CMA.

  2. qt depuis quel moment un regine qui domine l’assemblee ,la presidence et la primature a eu de difficulte a presenter a l’ass Nat sa declaration de politique general .?
    Cela va s’en dire il passera les hautes les mains.

  3. Gérer le Mali est extrêmement difficile… vu que l’État est constamment dans la faiblesse chronique…il n’a rien pour se défendre, pour se faire écouter et respecter. Voila comment l’État malien actuel fonctionne essentiellement: il a une population (grosse vache laitière) contribuable extraordinaire…elle tient a 90% les efforts de l’économie du pays… elle contribue annuellement:
    — Plus 800 milliards via sa diaspora (faisant vivre des centaines des milliers des familles, boostant l’économie, épargnant le pays plusieurs tensions sociales, créant des milliers des PMEs et des emplois). Cette manne ne passant pas directement dans les mains de l’état est vraisemblablement plus utile que les impôts et les droits des douanes qui passent dans ses mains (dont la moitie est éventuellement détournée entre ses administrateurs et leurs clients affairistes a travers surfacturations et gaspillages). Cette manne est donc comme l’assistance sociale qui nous épargne tas des problèmes sociaux dans un état qui est nulle part pour assister !
    — Plus de 500 milliards de droits des douanes avec un manque a gagner d’un autre 500 milliards a juste titre (quel est ce douanier qui va tout prendre du commerçant pour aller remettre a un tel état… au lieu de partager 50/50 et puis 25/25 entre lui et le commerçant….la où on doit payer 10 million pour l’état, le douanier découvre l’intelligence de demander seulement 5 million au commerçant…et le reste des 5 millions seront divisés par deux: 2.5 million pour lui et 2.5 million pour le commerçant! N’est ce pas parfaitement logique? L’État qui paye son douanier a 200 000 f et par ailleurs qui ne fait que prendre du commerçant nuit et jour (taxe, impôt, douane) sans jamais réinvestir quoi ce soit pour optimiser son commerce ( ex., système de crédit appuyé, bonnes routes, bonnes règles et bon mécanisme pour l’éviter des tracasseries douanières etc..).
    — Plus de 600 milliards en impôts et taxe
    — Près de 200 milliards en dividende de l’or etc. (seul effort économique de l’état)
    — Près de 400 milliards en mendicité (bailleurs, ONGs etc.)
    Ces ressources devraient largement suffire à résoudre nos problèmes socio-économiques, réinvestir pour optimiser les sources des revenus (a travers la construction de bonne infrastructures, développement d’une ressource humaine efficace etc..), investir dans la sécurité nationale (une armée forte et équipée en moyen aérien, une police professionnelle et équipée et bien payée)…

    Mais hélas que est ce que l’état fait en réalité avec toutes ces ressources? Enrichir les ses administrateurs et leurs partenaires affairistes, vivre dans luxe et gaspillage (députés, ministres, DGs, Koulouba), d’où plus 50% de ces ressources part en FUMÉE D’INCOMPÉTENCE NATIONALE (FIN). L’ÉTAT malien n’aura jamais de moyens tant qu’on ne fermera pas ses TROUS NOIRS de surfacturations et de gaspillage et autres dépenses inutiles!!! Il est temps qu’on arrête de faire semblant! On ne peut pas gaspiller et réaliser a la fois! Il faut qu’on respecte chaque centime de nos ressources comme une pièce précieuse!

  4. Je suis un opposant au régime d’IBK depuis avant qu’il ne soit élu à la magistrature suprême pour diverses raisons. Avec la nomination d’AIM comme Premier Ministre, même si cela est venue tard comme on aurait souhaité, il y a un peu d’espoir. Le temps étant relativement court, à moins de 2 ans de l’élection présidentielle , sa marge de manœuvre est limitée . Néanmoins , il fera ce qu’il peut. Pour preuve, en si peu de temps , il vient de résoudre deux (02) problèmes : la grève illimitée du syndicat de la santé et la crise de la FEMAFOOT . Si le gouvernement de Modibo KEITA avait fait comme lui, on en sera pas plongé dans des crises à multiples facettes. Le peuple doit comprendre et aider le gouvernement d’AIM, pour éviter le pays de sombrer dans l’abîme . L’avenir du Mali est vraiment incertain , seule l’union au tour de l’essentiel pour le sauver. C’est à travers le Gvt d’AIM que l’après IBK se prépare dans la douceur. Ce qui éviterait le Mali de connaître son effondrement . Alors aidons le PM, pas IBK encore moins sa famille, mais le Mali qui est notre mère patrie.

    • Le Mali est en danger, l’insécurité généralisée partout même Bamako la capitale n’est pas épargné, le front social en constance ébullition , la vie chère , la mal gouvernance etc…. Durant plus de 2 ans à la Primature, SE Modibo KEITA n’a obtenu aucun résultat satisfaisant. Pourtant, son patron comptait sur lui pour au moins trouver une solution à la crise du Nord et cela compte tenu qu’il était censé connaître ce dossier pour avoir être son Haut Représentant pour l’accord de paix d’Alger. Malheureusement son arrivée n’a fait qu’enfoncer le Mali dans le gouffre. Maintenant qu’il a été forcé de partir, remplacé par AIM, celui-ci travaillera d’abord toujours avec les anciens collaborateurs de Modibo KEITA sur certains dossiers sensibles, tel que l’accord de paix et autres. Dans lesquels dossiers , sa tâche ne sera pas facile pour diverses raisons. Avec les partenaires internationaux et la CMA, ils s’imposaient et le gouvernement à toujours cédé à ses pressions. Toute autre démarche d’AIM allant dans le sens contraire serait un motif de blocage. Le temps est relativement court, c’est pourquoi, j’ai souhaité qu’AIM devrait venir après Moussa MARA. MODIBO KEITA et ses différentes équipes ont enterré le Mali. Ils ont offert le pays a ses ennemis sur un plateau d’argent. L’après MODIBO KEITA ne sera pas chose aisée . Les maliens doivent faire preuve de patriotisme, de patience et de compréhension . Sans tenir compte de quoi que ce soit, nous devons ensemble la main dans la main, aider cet homme qui a conscience du travail qui l’attend. L’aider serait une œuvre utile pour l’avenir du Mali. Qu’Allah le tout puissant sauve le Mali, amen ! L’heure est grave, ne regardons pas en direction d’IBK qui a pris fait et cause pour la CMA. Aujourd’hui le destin du Mali est entre ses mains, demain sera un autre.

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