Samedi 20 janvier, l’armée malienne a fêté son 63e anniversaire. Après quelques années de rupture, elle a été observée dans toutes garnisons des capitales régionales, notamment par des prises d’armes et défilés militaires. Fidèle à la tradition, le Colonel Assimi Goita s’est adressé à la nation avec le sentiment d’une mission accomplie et l’affirmation d’une ferme volonté de poursuivre le renforcement de la capacité opérationnelle des FAMAs jusqu’à la reprise de la dernière portion du territoire à l’ennemi.
En effet, selon le chef suprême des armées, cette fête intervient cette année sous le signe d’une mission accomplie, avec en toile de fond la reconquête de l’intégrité territoriale du pays et le plein exercice de la souveraineté sur l’ensemble du territoire comme priorités affichées par le peuple lors des lors des Assisses Nationales de la Refondation.
«Cette mission, souvent considérée comme au-dessus de nos moyens, a été entièrement accomplie par nos forces de défense et de sécurité, avec nos ressources propres et dans le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire», a ainsi martelé le président de la Transition, en mentionnant que l’Exécutif est dans l’application rigoureuse du
Programme d’action du gouvernement de la Transition qu’une partie de l’opinion jugeait caduc.
Le président de la Transition a mis l’accent, par ailleurs, sur les acquis défensifs et sécuritaires des autorités de transition en brandissant notamment l’augmentation des capacités opérationnelles ainsi que des effectifs, l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires, l’acquisition d’équipements au profit des armées, entre autres exploits. L’année écoulée aura été marquée, en outre, par la poursuite des recrutements ordinaires et spéciaux ainsi que le lancement de nouvelles vagues de recrutements dans toutes les branches des forces de défense et de sécurité. Parallèlement, les problèmes de formation, d’entraînement et de préparation opérationnelle des forces furent adaptés au contexte.
Assimi Goita ne se félicite guère moins du renforcement des capacités aériennes et terrestres par la dotation des FAMa en plusieurs véhicules tactiques de combat, engins blindés, avions, hélicoptères et drones. Des moyens logistiques qui leur permettent d’opérer de façon autonome et libre, relève-t-il au passage, évoquant au passage la réussite de la sécurisation du référendum et de la biennale artistique à Mopti comme preuves de la montée en puissance des forces armées.
Le président de la transition tout en réaffirmant sa fierté, sa satisfaction et son soutien totales aux FAMAs pour leurs patriotisme et engagement au service de la nation a engagé le gouvernement à maintenir à niveau élevée les efforts engagées en faveur de la défense et de la sécurité.
En tant qu’opportunité d’entretenir le peuple sur le coût des exploits revendiqués, l’adresse à la nation s’est singularisée par une curieuse posture mutique d’Assimi Goita devant son devoir de restitution des implications de la lutte contre le terrorisme. Mot n’a été pipé notamment sur l’ampleur des pertes civiles, matérielles et militaires ainsi que sur les conséquences humanitaires de l’insécurité avec sa cohorte de personnes déplacées, de villages détruits, d’écoles fermées et d’innocentes victimes de bavures, etc. Bref, la moindre allusion à la résilience des populations qui en paient pourtant le plus lourd tribut, tant par les proportions de victimes collatérales que par l’austérité budgétaire imposée au peuple nom des priorités militaires
I KEÏTA