1 189 engins des Etats-majors, des services militaires et paramilitaires et des avions de l’Armée de l’air ont effectué des parades
A l’occasion de la célébration du 58ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, un défilé des services militaires et paramilitaires a été organisé, le samedi 22 septembre dernier, sur le boulevard de l’Avenue du Mali. C’était sous le regard vigilant du président IBK et plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement invités pour la circonstance. Au total, des milliers d’hommes composés des forces de défense et de sécurité maliennes, des détachements militaires des pays amis, des forces partenaires, du Mécanisme opérationnel (MOC) ont pris part au défilé militaire, ainsi que 1 189 engins des troupes portées et motorisées de tous les Etats-majors, des services militaires et paramilitaires de notre pays.
Après la fanfare nationale, un bataillon des anciens combattants sous le commandement du Lieutenant-Colonel à la retraite, Niatimé Diarra, a ouvert le bal du défilé des troupes. L’Office national des anciens combattants, militaires retraités et victimes de guerre est un Etablissement public à caractère administratif (EPA). Il a pour mission d’assurer la gestion administrative des anciens combattants, militaires retraités et victime de guerre. A ce titre, l’office est chargé de suivre le traitement des dossiers de pension des militaires, d’assurer le suivi des effectifs au niveau des différentes régions et du district de Bamako et enfin participer à la préparation et à la mobilisation de la réserve militaire.
Selon les spécialistes, compte tenu de l’importance du volume des forces et pour la toute première fois, le commandement des troupes a été confié au chef d’état-major général de l’Armée de terre, la composante principale des forces armées et de sécurité du Mali, le Général de Brigade Abdramane Baby.
Présence du personnel
féminin parmi les officiers
de l’Etat-major interarmes
Le commandant des troupes a été suivi de l’Etat-major interarmes composé de 28 officiers supérieurs émanant de tous les Etats-majors et services militaires et paramilitaires. Il faut également noter la présence du personnel féminin parmi ces officiers.
Nos pays voisins et amis ne sont pas restés en marge des défilés du 58 anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. En effet, l’Etat-major interarmées a été suivi d’un détachement militaire du Burkina Faso placé sous le commandement du chef d’Escadron Tapsoba Éric. Ce détachement est issu du 24ème régiment, un corps de troupe placé sous l’autorité du commandant de la 2ème région militaire. Il a pour mission la préparation opérationnelle des personnels en mesure de participer aux missions dévolues à l’Armée de terre, la préservation et la perpétuation des traditions au sein des forces armées nationales. Sa devise est : “Vaincre par le fer et le choc”.
Après le détachement burkinabé, celui de la Côte d’Ivoire a effectué son passage commandé par le Colonel Chérif Ousmane. Ce détachement est issu du 1er Bataillon des commandos et de parachutistes, une unité d’élite de l’Armée de l’Air ivoirienne. Il est composé d’hommes et de femmes. Le 1er Bataillon compte en son sein cinq personnels féminins qui ont subi les mêmes tests de sélection que les hommes. Il a comme devise : “L’honneur à tout prix”.
Ce dernier a été suivi par le détachement guinéen commandé par le Capitaine Billy Nacouma Condé. Il était composé de 47 membres et relève essentiellement du Bataillon guinéen dédié à la Force africaine en attente de la Cedeao, dont la mission principale est le maintien de la paix internationale et continentale. Multidisciplinaire, la Force africaine en attente agit sous la direction de l’Union Africaine et est déployée en Afrique en temps de crise. Sa devise est : “Honneur, discipline, courage”.
La troupe guinéenne a été suivie par un détachement mauritanien commandé par le Commandant Mohamed Saleh. Il est issu du 2ème Bataillon commandos positionné au nord de Nouakchott et sa création remonte à deux décennies. De sources militaires, les hommes de ce Bataillon ont toujours fait preuve d’abnégation face aux dangers et ont sans cesse assumé leur mission sans esprit de recul. Sa devise est : “Toujours prêt à intervenir quels que soient les lieux et les circonstances”.
Ensuite, le détachement militaire du Niger. Placé sous le commandement du Lieutenant-Colonel Sany Sahaby, ce détachement est issu du Bataillon parachutiste de Niamey. Il a pour mission d’intervenir partout où le besoin se fait sentir aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Il est spécialement organisé pour être engagé dans des missions d’intervention rapide et de renfort au profit des zones de défenses ainsi que dans des missions de sauvetage aéroterrestre, de lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et de maintien de la paix ou tout autre mission internationale, conformément aux engagements auxquels le Niger a souscrit. Il a pour devise : “Mieux que les autres”.
Solide réputation du détachement militaire du Sénégal
Après, le détachement du Sénégal a emboité le pas, commandé par le Lieutenant-Colonel Simon Sarr, ce détachement est issu du Bataillon des commandos du Sénégal. En sa qualité d’unité de réserve générale, le Bataillon des commandos est une unité d’élite de l’Armée sénégalaise. Il s’est fait une solide réputation de formation aguerrie et bâtie sur une riche expérience opérationnelle. Il a été forgé à travers ses multiples engagements au Moyen-Orient notamment au Sinaï, au Liban, en Gambie, en Guinée Bissau, au Liberia, en République démocratique du Congo (Rdc), au Soudan, en Côte d’Ivoire et au Mali. Sa devise est : “Un peuple, Un but, Une foi”.
A la suite des soldats sénégalais, une section de la Force conjointe du G5 Sahel placée sous le commandement du Lieutenant-Colonel Moussa Mahamadou Garba du Niger. Cette force a pour mandat de lutter contre le terrorisme, les crimes organisés transfrontaliers et les trafics d’êtres humains dans l”espace G5 Sahel. Créée à Bamako, dans la capitale malienne, en février 2017 par les chefs d’Etat du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, elle est commandée actuellement par le Général du Division Anane Ould Sidi de la Mauritanie. La force sous régionale a été suivie d’une section de l’Eutem, une force non-opérationnelle qui appuie les forces armées et de sécurité maliennes dans le cadre de la formation.
Ce défilé n’a pas été épargné aux forces présentes sur notre sol. C’est ainsi que la Mission onusienne au Mali communément appelée la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) a participé au défilé militaire à l’occasion du 22 septembre, à travers l’envoi d’un détachement militaire. La Mission a été créée le 25 avril 2013 par la résolution du Conseil de paix et de la sécurité des Nations Unies. Précisons que ce dernier a prolongé le mandat de la Minusma jusqu’au 30 juin 2019. Aussi, elle a maintenu sa priorité stratégique de soutenir l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Elle compte à ce jour 12 169 soldats, 1 145 membres de la police et 1 180 civils dont 662 nationaux et 159 volontaires des Nations Unies. Les pays contributeurs au sein de la Minusma sont au nombre de 56.
Une section de la force Barkhane commandée par le Lieutenant François Azac. Cette section appartient à la 4ème Compagnie du 3ème Régiment des parachutistes et d’infanterie de Marine. Elle a pour mission la saisie d’une plateforme aéroportuaire par aérolargage. Elle est spécialisée dans l’évacuation des ressortissants français.
Après une section du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) placée sous le commandement du Lieutenant-Colonel Abdoulaye Tamboura a défilé. Le MOC est une structure prévue par l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger dans le but de renforcer la confiance entre les parties signataires. Il est composé des militaires des forces de défenses et sécurité malienne, des ex-combattants des groupes armés notamment la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme. Le Mécanisme a pour mission de planifier et effectuer les patrouilles mixtes, sécuriser les sites de cantonnement, assister à la sécurisation des autorités intérimaires. Il est effectif à Gao, Kidal et Toumbouctou.
Le Prytanée militaire de Kati reçoit ses premières filles en 1998
De côté des forces armées et de sécurité, le commandant des troupes maliennes, le Colonel Philip Sangaré, a ouvert le bal des défilés suivi du Prytanée militaire commandé par le Lieutenant-Colonel Sadio Camara. Hérité de l’école des enfants de troupe de Kati qui avait été créée en 1923, le Prytanée militaire a rouvert en novembre 1985 avec 30 garçons maliens. Il a reçu les premiers élèves étrangers en 1994 et les premières filles en 1998. Le Prytanée a pour mission de dispenser aux élèves de nationalité malienne et étrangère un enseignement fondamental et secondaire. En plus, il offre à ses pensionnaires une instruction militaire à travers une formation physique et morale les prédisposant à la carrière militaire. Sa devise est : “S’instruire pour servir”, soutenue par neuf valeurs cardinales, entre autres, le Travail, la Rigueur, la Discipline, la Sportivité, l’Objectivité, la Camaraderie, le Courage, le Patriotisme et la tolérance.
Le Prytanée a été suivi par deux sections de l’Ecole des sous-officiers (ESO) de Banankoro placées sous le commandement du chef d’Escadron Mahamadou Kanouté. Cette école a pour mission d’assurer la formation initiale des sous-officiers des forces armées et sécurité malienne et les sous-officiers de réserve. L’ESO a déjà formé 2 000 sous-officiers dont cinq Ivoiriens.
Les deux sections de l’Eso ont été suivies par une section de l’Ecole militaire interarmes (Emia) commandée par le Commandant Mamary Samaké. Installée dans l’ancienne école des enfants de troupe (Prytanée militaire), transférée ensuite en octobre 1980 à Koulikoro, cette école a pour mission d’assurer la formation initiale des officiers actifs des forces armées et de sécurité. Elle a été ouverte au reste du Continent africain en 1993. Ainsi, une douzaine de pays y envoient des élèves à savoir le Burkina Faso, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Conakry, la Mauritanie, le Niger, la République Centrafricaine, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Elle constitue un creuset important de la coopération militaire entre les armées africaines.
A la suite de l’EMIA, c’était le tour de l’Amicale des anciens du Service national des jeunes (SNJ) avec à sa tête le Colonel Seydou Cissé. L’Amicale a pour mission de consolider les liens d’amitié et de fraternité entre les jeunes. Interrompu en 1991, le Service national des jeunes a été rétabli en 2016. Les nouvelles recrues du SNJ nouvelle formule sont entrées en caserne pour leur formation militaire en août 2018.
59 établissements pénitenciers
à travers tout le Mali
Après le SNJ, l’Administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée a défilé avec une compagnie placée sous le commandement du Commandant Ibrahim Coulibaly. Elle a une direction dans toutes les capitales régionales. Aussi, elle compte 59 établissements pénitenciers sur l’ensemble du territoire national. C’est un service du ministère de Justice. L’Administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée a pour mission d’élaborer la politique nationale en matière de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée. Ensuite tour à tour, les éléments de la Douane malienne, des Eaux et Forêts, de la Protection civile, de la Police nationale, de la Gendarmerie nationale, de la Garde nationale, du Génie militaire, de l’Armée de l’air, de l’Armée de terre, du Sport militaire et d’une section de l’Armée tchadienne ont défilé devant le président IBK et ses invités de marque.Après le passage des différentes troupes à pieds, le commandant des troupes portées et motorisées, le Colonel Seydou Sogoba a ouvert le bal des défilés. Ainsi, 1 189 engins de toutes les composantes des services militaires et paramilitaires ont effectué des parades.
Des démonstrations d’avion suivies des sauts de quatre éléments du 33ème Régiment des Commandos parachutistes ont mis fin au défilé militaire à l’occasion de la célébration du 58ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale.
Boubacar PAÏTAO