Le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Porte-parole du gouvernement, Amadou Koïta, a tenu son 4e briefing le mercredi 7 mars 2018 au siège du Centre d’information gouvernementale du Mali (Cigma). Il avait comme invité le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré. Le Briefing a porté sur la désignation de l’Autorité de coordination de l’évaluation nationale des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ; la construction de la liaison double terne de 225 Kv Sikasso-Bougouni-Sanankoroba-Bamako ; l’approbation du document de politique nationale des frontières et son plan d’actions 2018-2022 et le Conseil des ministres sans papiers.
Avant de commencer son intervention, le ministre Porte-parole du gouvernement, le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Amadou Koïta, pour la fête du 8 mars, Journée internationale de la femme, a souhaité une bonne fête aux femmes du Mali, d’Afrique et du monde et singulièrement aux femmes du monde de la presse pour leur combat, leur dévouement pour faire de la presse le 4e pouvoir.
Désignation d’une autorité de coordination de l’évaluation nationale des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme
Ensuite, il a entretenu la presse sur trois projets examinés et adoptés par le Conseil des ministres du mercredi 7 mars 2018 tenu sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita. Le premier projet, présenté par le ministre de l’Economie et des Finances, concernait le Décret portant désignation de l’Autorité de coordination de l’évaluation nationale des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
Le présent projet de décret est initié en application de la Loi n°2016-008 du 17 mars 2016 portant loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. La Cellule nationale de traitement des Informations financières (Centif) est désignée comme l’Autorité nationale chargée de la coordination de l’évaluation des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. La désignation de cette Autorité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du Groupe d’action financière de l’Union économique et monétaire ouest africaine. “Nous sommes dans la sous région, le projet de texte est inscrit pour transposer les recommandations du Groupe d’action financière (Gafi) pour renforcer l’arsenal existant afin de pouvoir mieux lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme”, a indiqué le ministre Koïta.
Des projets d’électrification des localités adoptés
Le 2e projet présenté au Conseil des ministres par le ministre de l’Economie et des finances portait sur trois projets de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de construction de la liaison double terne 225 KV Sikasso-Bougouni-Sanankoroba-Bamako réparti en trois (3) lots. Le 1er Lot global concerne la construction des lignes HTB, pour un montant hors taxe de 26 631 397 017 Fcfa et un délai d’exécution de 24 mois, conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et l’Entreprise EMC Limited. Le 2e Lot global comprend la construction de postes, pour un montant hors taxe de 22 873 933 755,8 Fcfa et un délai d’exécution de 24 mois, conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et l’Entreprise Tata Projects Limited. Le 3e Lot global porte sur la distribution et le raccordement de Dialakorobougou, Sanankoroba, Bougouni, Zantièbougou, Koumantou, Kolondiéba, Sido, Kéléya et Niéna, pour un montant d’environ 7 212 872 79,1 Fcfa et un délai d’exécution de 24 mois, conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et l’Entreprise Mohan Energy Corporation Private Limited. Aux dires du ministre Koïta, l’exécution du présent marché s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Interconnexion Ghana-Burkina-Mali, initié par le Système d’échanges d’énergies électrique ouest-africain. Elle permettra notamment d’aider l’Edm d’augmenter l’offre en ressources énergétiques, d’améliorer la qualité du service public de l’électricité et de contribuer au développement socio-économique des zones bénéficiaires. Le financement est assuré par Exim Bank de l’Inde.
La politique nationale des frontières et son plan d’actions 2018-2022 adoptés
Le 3e projet présenté au Conseil des ministres par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation portait sur l’approbation du document de politique nationale des frontières et son plan d’actions 2018-2022. La politique nationale des frontières et son plan d’actions 2018-2022 ont été examinés par le Conseil des ministres en sa séance du 22 décembre 2017. Le projet de décret adopté consacre l’adoption formelle de la politique nationale des frontières et ouvre la voie à la mise en œuvre de son plan d’actions. D’après le ministre Porte-parole du gouvernement, la politique nationale des frontières et son plan d’actions 2018-2022 sont basés sur 6 axes stratégiques et 6 objectifs stratégiques. Cette politique nationale des frontières et son plan d’actions 2018-2022 a pour but d’assurer la souveraineté nationale, sauvegarder l’intégrité territoriale, l’exercice de l’autorité de l’Etat. “Il s’agit aussi de faire des zones de frontière des espaces de sécurité, d’échanges, de développement économique. Toutes choses qui participent également au renforcement de l’intégration sous régionale et de l’union africaine. Le montant du plan d’action est de 10 375 000 000 Fcfa”, a précisé le Porte-parole du gouvernement.
Désormais le Conseil des ministres sans papiers
Le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré, qui était l’invité du Briefing est intervenu sur la solution innovante qui est une application de traitement informatisé des mesures individuelles (actes de nomination) du Conseil des ministres. Le ministre Arouna Modibo Touré expliquera que son département a initié un certain nombre de projets pour rendre effectif le processus de dématérialisation de l’Administration. D’où cette innovation sur la transformation de l’écosystème numérique du Mali. Le projet important de cette dématérialisation se nomme e-conseil qui sert à aider le conseil des ministres avec zéro papier.
Selon le ministre Touré, le 1er module a été lancé au cours du Conseil des ministres du mercredi 7 mars 2018. “Ce module consiste à rendre les préparations du Conseil des ministres plus simples. La première expérience concerne les mesures individuelles de nomination au cours du Conseil des ministres. Ce qui est important à souligner, c’est que cette solution a des avantages importants comme l’économie de temps et l’efficacité des traitements des dossiers, la réduction des charges en termes de papiers et de fournitures de bureau, synonyme d’économie, tracer tous les traitements qui sont faits dans le système en détectant ceux qui ont fait des opérations au moment et au temps T. La solution permettra de rendre les nominations plus confidentielles. Il s’agit aussi de faciliter la recherche documentaire par un système d’archives électroniques”, a expliqué le ministre Touré, qui a salué cette initiative.
Il a précisé que l’application a été conçue et développée par des compétences locales. Il s’agit des ingénieurs de l’Agence de gestion des technologique de l’information et de la communication (Agétic) et ceux du Secrétariat général du gouvernement à qui, le ministre a fait une mention spéciale. L’application est installée sur serveur au niveau du Secrétariat général du gouvernement. Pour assurer la bonne formation, le suivi et la maintenance, il a été mis en place un Comité de veille composé des ingénieurs qui ont participé à sa conception et à son élaboration. Le département de l’Economie numérique et de la Communication a pris en charge tous les frais afférents à la conception et à la mise en place de l’application. “C’est un début. Après les mesures individuelles, nous allons passer à d’autres étapes des dossiers du Conseil des ministres. D’ici quelques mois, nous souhaiterons venir en Conseil des ministres sans être surchargés en papiers, chaque ministre avec sa tablette, pour travailler et aller vite dans la transparence, dans la confidentialité, dans la traçabilité des actes du Conseil des ministres”, a souligné le ministre Touré.
Sur la confidentialité des nominations au Conseil des ministres, le ministre de l’Economie numérique et de la Communication a indiqué qu’il y avait des fuites dans ces nominations. Des fuites au niveau des points du secrétariat de saisie, de la photocopie et de la transmission des actes de nomination par des plantons. Le Ministre dira qu’il a vécu un cas il n’y a pas longtemps. Un planton chargé de la transmission d’un acte de nomination d’un directeur national a ouvert l’enveloppe pour lire le dossier. Et il y a eu fuite dans cette nomination.
“Avec le système informatisé, il n’y a que deux personnes dans chaque département ministériel chargées de préparer le formulaire. Ça peut être le Secrétaire général ou le chef de Cabinet. Et quand ils préparent, leur rôle s’arrête là. Le ministre, en recevant le formulaire ou la demande de nomination reçoit un Sms d’alerte. Une démonstration a été faite devant le président de la République lors du Conseil des ministres du mercredi 7 mars 2018. Lorsque le ministre saisit le Code de validation que le formulaire peut être transmis au Secrétaire général du gouvernement qui a à son niveau des agents connus qui traitent et corrigent les documents qu’ils reçoivent. C’est après cela que, si le document n’est pas bon, il est renvoyé à son initiateur et s’il est bon le Secrétariat général du gouvernement décide de sa programmation et de sa programmation publique du document devant permettre de nommer X ou Y. Les ministres, en montant à Koulouba pour la session du Conseil des ministres peuvent ne pas se charger de la pile de papiers. Ils peuvent tout lire sur leur tablette en cliquant sur détail et ils ont toutes les données dans leur document. Voilà comment on arrive à préserver la confidentialité des documents. On peut tracer tous les traitements. Le système peut détecter qui est entré dans le système à chaque moment. Donc, ceux qui utilisent le système sont connus. Il est très simple de les détecter. La technologie n’est pas difficile. Il suffit d’appliquer les règles de la technologie”, a expliqué le ministre Touré, avant d’inviter les journalistes à prendre leurs nouvelles cartes de presse.
Le ministre Porte-parole du gouvernement a informé la presse de la visite du président Turc pour renforcer la coopération entre la Turquie et le Mali. Au cours du séjour du président turc, des accords ont été signés. Le président turc a promis une contribution de 5 millions de dollars dans le financement du G5 Sahel en plus de la construction d’une Centrale électrique de 100 à 150 Mégawatt et d’autres projets. Le ministre Koïta a rappelé la visite du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga dans la 4e région pour s’imprégner des préoccupations des populations et des fonctionnaires des localités de cette région. Le Premier ministre a promis un appui alimentaire, des doses de vaccins pour bétail et des aliments bétail. En rencontrant les fonctionnaires, il les a rassurés de la tenue des élections et la lutte contre le terrorisme. Il a aussi promis le rétablissement des postes de sécurité de Diabaly, Sokolon et de Nampala. Le Premier ministre a exprimé sa volonté de transformer les écoles communautaires en écoles publiques.
Siaka DOUMBIA