Depuis le mercredi passé la Cour constitutionnelle a donné les résultats définitifs du 1er tour de l’élection du président de la république confirmant le duel au second tour entre deux vétérans de la classe politique : IBK et Soumi.
Une simple observation permet de se rendre à l’évidence que derrière ces deux visages connus de la classe politique malienne un affrontement rude oppose deux clans : celui de Soumi est essentiellement composé d’intellectuels que le citoyen lambda malien n’hésite pas à qualifier de “petite bourgeoisie” tandis que le 2e clan, celui de IBK, essentiellement constitué de plusieurs catégories sociales.
Chaque classe a son idéologie et pense que son mentor est le seul détenteur des solutions pouvant sortir le pays et les citoyens du pétrin dans lequel ils se trouvent depuis son attaque en début de l’année 2012 par des bandits armés. La situation est telle que même une longue campagne pour le 2 e tour et un débat télévisé pourraient difficilement la changer aux yeux de l’électorat.
Dans certains milieux, on soutient que le camp Soumi mise sur les bonnes relations que leur candidat entretient avec l’extérieur notamment les grandes puissances. Une fois élu Soumi n’aura pas de difficulté pour relancer l’économie du Mali qui est beaucoup éprouvé ces dernières années par une crise multiforme. Ainsi les “Soumïstes” n’hésitent pas à trouver des similitudes entre le candidat de l’Urd et le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara qui, en un an a pu relancer l’économie de son pays.
Le 2e clan a plus d’arguments et se montre très agressif verbalement envers ceux qui tentent de soutenir que IBK n’a pas de projet de société. Pour beaucoup d’entre eux, ce n’est pas le projet qui compte mais l’homme car IBK n’est pas corrompu et il peut faire l’affaire des Maliens. D’autres considèrent le candidat du RPM comme celui qui peut sortir le Mali de ses multiples crises qu’il traverse. Ainsi, la classe “du commun du mortel” espère voir IBK prendre les armes pour aller nettoyer la région de Kidal de ces rebelles Touaregs, combattre la corruption sous toutes ses formes, partager équitablement les richesses du pays entre tous les Maliens, s’opposer catégoriquement à la communauté internationale…
Ce qui est sûr, depuis hier soir, la bataille était très rude entre les deux candidats dans les urnes. Cependant elle sera encore plus rude dans les jours à venir entre le vainqueur et le peuple qui n’est plus prêt à tolérer le moindre égarement de ses dirigeants. Certains jeunes s’amusent à dire que le nouveau locateur de Koulouba ne peut plus se permettre de se jouer de la misère du peuple.
Yaou Kawélé (stagiaire)
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