27eme Sommet Afrique France : Les adieux de Hollande, l’hommage d’IBK et l’appel de Deby contre le terrorisme

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C’est une grande  salle refait du Centre Internationale de Conférence de Bamako (CICB) qui a abrité, le samedi 14 janvier,  l’ouverture officielle des travaux du 27 eme sommet Afrique France.

Ils étaient près d’une quarantaine de chefs d’Etats et de chefs de gouvernements a assisté à cette cérémonie.

Autres que les ministres et chefs d’Etat, plusieurs responsables d’institutions internationales ont pris part à ce rendez-vous. Il s’agit, entre autres,  d’Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, de Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine. Le FMI, la Banque mondiale ou encore la Banque africaine de développement étaient aussi représentés

Cette cérémonie inaugurale a été dominé par  les interventions des Présidents, Malien, Ibrahim Boubacar Keita, Français, François  Hollande, et le président en exercice de l’Union Africaine, le Tchadien, Idriss Deby Itno.

Il faut dire que la rencontre  marque  l’entrer dans le vif du sujet des chefs d’Etats et de gouvernements. Deux réunions à huis clos étaient au programme. Une première séance de travail sur le thème « Paix et sécurité » où il a été question de la Gambie, mais aussi de la RDC. Et enfin, un autre huis clos sur l’économie et le développement.

Au chapitre des interventions, c’est le président IBK  qui a ouvert le bal des discours de ce sommet Afrique-France. Il a rendu  un hommage  appuyé au président Français,  François Hollande, pour les services qu’il a rendus à l’Afrique en général, et au Mali en particulier. « De tous les chefs d’Etat français, c’est celui qui a eu les relations les plus sincères et loyales avec le continent ». Pour IBK, le choix porté sur la capitale malienne ouvre  les portes de l’espoir. « En laissant Bamako accueillir ce sommet Afrique-France, vous avez fait le choix de l’optimiste ».

A sa suite, c’est le président Français, François Hollande, qui, dans un discours d’adieu, a d’abord rappelé les enjeux de la rencontre« J’ai été très sensible aux mots que tu a  bien voulu prononcer à mon égard, mais je veux ici te retourner l’hommage que tu viens de m’adresser. C’est une grande fierté pour le président du Mali, pour le peuple du Mali que d’organiser le sommet Afrique France  aujourd’hui. Ici sont réunis 60 délégations, 35 conduites par des chefs d’Etats et de gouvernements, de chefs d’entreprises, de responsables internationaux et nous sommes tous conscients de l’enjeu que peut représenter l’organisation d’un tel événement ici au Mali. il ya 4 ans, presque jour pour jour, les forces maliennes, françaises et africaines étaient engagées pour reconquérir le nord du Mali, mais la ville de Bamako était sous la menace d’une offensive terroriste de grande ampleur. Le peuple malien tremblait, les Africains partageaient cette inquiétude et l’Europe pouvait regarder parfois avec distance ce qui se passait au Mali ne saisissant pas l’enjeu. Et aujourd’hui que nous sommes réunis, nous devons prendre toute la dimension de ce qui a été engagé ici en quatre ans. Les terroristes ne contrôle plus aucun territoire, la démocratie a repris son cours, les élections ont eu lieu, présidentielle, législatives.  IBK est l’élu du peuple malien, l’économie repart, et la réconciliation avec les accords d’Alger est en cours. Voilà ce qui a été fait en 4 ans ».  Il a ensuite souligné que le Mali a été à la hauteur du défi qui s’était imposé à lui. « Il y’a  peu d’exemples au monde où un pays déchiré, menacé par le terrorisme divisé en son sein et qui pouvait douter de son propre avenir. Oui il  y’a peu d’exemples au monde. Ce  même pays a été capable de se redresser aussi vite. Et de se tenir debout aujourd’hui devant  nous », a martelé Hollande. Selon lui, le cas Malien doit servir d’école pour les autres zones du monde où se vit la crise : «  Nous devons dire à ces peuples martyrs, à ces réfugiés et déplacés, qu’il y a de l’espoir. Regardez vers le Mali. C’est une leçon que vous adressez à l’ensemble  de la communauté internationale. Il n’y a pas de fatalité. Il n’y a pas de processus qui serait irréversible dès lors que nous sommes unis, dès lors que nous sommes solidaires, dès lors que nous sommes ensemble pour relever le   défi de la paix, il est donc possible de réussir. Il est possible de réussir là où l’on pense que l’horreur s’est installé ». Il a fini par rassurer son homologue malien que son pays  accompagnera le Mali jusqu’au bout. : « La France restera toujours au côté du Mali, jusqu’à l’aboutissement du processus de paix. C’est pour la France la preuve de sa solidarité pour un peuple ami et l’accomplissement de son devoir ».

Pour sa part, le président tchadien, Idriss Deby, annonçant le dernier discours de la cérémonie, a appelé de ses vœux à l’union sacré pour faire face aux défis du moment «  Aujourd’hui plus qu’hier, les destins des peuples sont liés. Aucun pays ne peut se targuer d’être à l’abri du terrorisme et de l’insécurité. Le désordre et l’instabilité qui affectent une région se répercuteront tôt ou tard dans d’autres régions. Le monde est un et la mondialisation est terriblement totalisante. Le devoir de mutualisation des forces et de conjugaison des efforts en vue de contenir la poussée du terrorisme et du radicalisme s’impose à tous les segments de la communauté internationale. A cet égard, la France et l’Afrique qui partagent tant de profondeurs sont intensément interpelées à faire bloc et à fédérer leurs actions ».

En sa qualité de président en exercice de l’Union Africaine, il a en outre   rappelé avec fierté que le continent est aujourd’hui, malgré ses difficultés, résolument engagé sur la voie de son irréversible émergence. « Notre grande ambition d’émergence mise en exergue dans l’agenda 2063 est centrée sur la transformation structurelle de nos économies. Et le  président Déby d’énumérer les zones d’instabilité sur le continent : la Libye, le Sahel, la corne de l’Afrique, le Soudan du Sud et certains pays de la région des Grands Lacs et d’Afrique centrale. « Tout cela nous rappelle sans cesse l’ampleur des défis à relever. A ce tableau sombre s’ajoute le terrorisme, la criminalité, le trafic d’être humain…. Tous ces vecteurs de la mort et de la désolation appellent à une solidarité forte et confiante ».

Mohamed Naman Keita

 

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