Le ministre du Commerce, Porte-parole du gouvernement, Abdel Karim Konaté, a animé le jeudi 9 novembre 2017 sa 20e conférence de presse sur le compte rendu du Conseil des ministres. Il avait comme invités le ministre des Mines, Pr. Tiémoko Sangaré et sa collègue de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Nina Walett Intallou qui ont échangé respectivement sur la tenue de la 7e édition des Journées minières et pétrolières 2017 et la 1ère édition du Salon international de l’artisanat du Mali (Siama).
Dans son intervention, le ministre des Mines, Pr. Tiémoko Sangaré, a expliqué que les Journées minières et pétrolières du Mali (organisées tous les deux ans) ont commencé en 2005 et depuis lors elles ont été régulièrement organisées. L’édition de cette année se tiendra du 21 au 23 novembre 2017 à l’Hôtel de l’Amitié autour de la thématique relative à l’exploitation des ressources minérales intégrées à l’économie nationale comme facteur de développement durable. Aux dires du ministre Sangaré, ces journées seront l’occasion d’échanges sur les activités liées à l’exploitation des ressources minérales et l’occasion pour les acteurs miniers et pétroliers de favoriser les échanges et la mise en place de partenariats entre les opérateurs nationaux et ceux d’autres pays.
L’édition de cette année sera organisée en deux dimensions. La 1ère dimension sera des conférences-débats sur une palette de thématiques et la 2e sera l’animation des stands. En termes de participation, 17 pays miniers africains, européens et américains (dont le Canada, l’Australie, la France et l’Allemagne) sont annoncés à ces journées. “A travers ces journées, nous cherchons à valoriser notre potentiel minier et surtout pétrolier parce que le Mali est connu pour être un grand pays minier en puissance, mais peu de gens savent cela. Notre territoire comporte pour 4/5 de sa superficie des bassins sédimentaires. Nous avons près de 900 000 Km2 de bassins sédimentaires. Nous voulons donc valoriser cette dimension de notre potentiel. Et c’est pour cette raison que nous avons estimé que ces journées minières et pétrolières offrent une occasion de faire valoir ces potentiels. L’objectif de ces journées est de faire connaître ces potentiels”, a annoncé le ministre Sangaré, avant de solliciter l’implication à hauteur de souhait des hommes de médias.
Le Siama pour la valorisation de l’artisanat malien
Après Tiémoko Sangaré, la ministre Mme Nina Walett Intallou est intervenue sur la tenue de la 1ère édition du Salon international de l’artisanat du Mali (Siama) qui se tiendra du 18 au 26 novembre 2017 au Parc des expositions de Bamako avec comme invité d’honneur le Royaume du Maroc. Ce salon, aux dires de la Ministre, sera important pour les artisans maliens. Il permettra d’insuffler une dynamique à l’artisanat malien.
Dédié à la promotion de l’artisanat au Mali, le Salon est une initiative du ministère de l’Artisanat et du Tourisme. Le thème de cette première édition est “Artisanat, lieu de développement et de cohésion sociale“. Il va enregistrer la présence des artisans de toutes les régions du Mali et des pays voisins. Le salon offrira un cadre d’expression aux artisans du Mali qui participent beaucoup à l’économie nationale avec plus de 50 milliards par an en taxes et impôts. “Ce qui n’est pas négligeable dans le budget d’Etat. Ensuite, l’artisanat est pourvoyeur d’emplois et contribue à lutte contre le chômage et la pauvreté. Le Salon sera donc l’occasion de valoriser l’artisanat. En plus, il favorisera le tourisme d’affaire. Le salon donnera espoir aux artisans qui ont souffert à cause de la crise”, a dit la ministre de l’Artisanat et du Tourisme.
Au programme du Salon, il y a des formations, des expositions, des démonstrations, des défilés de mode, des concerts et un Top Etoiles sur le site du Salon et des journées dédiées aux acheteurs professionnels. Des prix seront décernés aux meilleurs stylistes qui travailleront sur le coton et le Bogolan. “Tout cela, pour valoriser le coton et encourager le consommer local malien”, a dit la Ministre, avant d’appeler les Maliens à s’intéresser au tourisme intérieur du Mali pour mieux connaître leur pays.
Le ministre du Commerce, Porte-parole du gouvernement, a mis fin à la conférence avec les informations sur la visite du Premier ministre qui était parti en contact avec les populations de Mopti, Youwarou, Bankass (où il a inauguré la route reliant le Mali au Burkina Faso), Nianfunké, Kanadrou. Cette dernière localité était coupée du reste du pays à cause de l’insécurité créée par des bandits armés.
Siaka DOUMBIA
Le ministre Abdel Karim Konaté dit Empé
“L’or du Mali brille pour les Maliens”
le ministre du Commerce d’ajouter que l’or du Mali brille pour tous les Maliens parce que l’Etat est actionnaire dans toutes les sociétés minières organisées. “S’il y a des dividendes, l’Etat a sa part des dividendes. Au-delà de tout, les sociétés minières versent au Trésor public diverses formes d’impôts”, a ajouté le ministre Konaté.
La diversification des produits miniers comme axe stratégique
Sur la diversification des produits miniers, le ministre des Mines a dit que son département est en train de travailler sur la diversification des produits miniers. Ce qui fait que le cap est mis sur la recherche pétrolière et l’approfondissement des connaissances à propos de beaucoup de substances comme le lithium, la bauxite, le fer, le manganèse. “Le lithium est une substance stratégique dans le monde parce qu’il rentre dans la fabrication des batteries. Et avec le développement du solaire, le lithium devient de plus en plus important. Et le Mali a un potentiel très important en lithium. Déjà une société a un permis en lithium dans la zone de Bougouni qui va bientôt commencer le travail. Donc, nous sommes en train de travailleur pour approfondir la connaissance de ces substances afin d’intéresser les investisseurs potentiels”, a-t-il souligné, avant d’ajouter que le Mali a des terres rares. “Les terres rares sont des substances stratégiques dont la Chine détient le quasi-monopole dans le monde. La Chine contrôle à elle seule 98 % des terres rares”, a-t-il dit.
Concernant le pétrole, le ministre des Mines affirmera que le Mali a 900 000 Km2 de bassins sédimentaires à Taoudénit, Tammasinat, Gao, Nara. Sur ces 900 000 Km2, il n’y a eu que 5 forages de l’indépendance du Mali à aujourd’hui. “Alors que pour conclure qu’un bassin est vide ou ne contient rien, il faut y avoir foré un puits pour les 10 Km2. Donc, pour qu’on puisse dire que le Mali n’a pas de pétrole, il faut forer près de 90 000 puits. Nous estimons que le potentiel en pétrole est là. En Afrique du Sud, au cours des rencontres, on m’a fait des révélations. Et j’ai compris que beaucoup de gens sont intéressés par le Mali pétrolier. Donc, nous avons décidé d’amplifier les recherches pour qu’on puisse avoir un puits positif. Si on fore un puits positif, cela va changer beaucoup de choses dans l’avenir”, a-t-il estimé.
Siaka DOUMBIA
Le ministre des mines, Pr Tiémoko Sangaré :
“Qui sait si une partie de l’or du Mali ne sert pas à financer le terrorisme dans notre pays ?”
Au cours de la 20e conférence de presse du ministre Porte-parole du gouvernement, le ministre des Mines, Pr. Tiémoko Sangaré, répondant à des questions relatives au contrôle de l’Etat sur les productions d’or et si cet brille-t-il pour les Maliens, ne s’est pas arrêté à des éclaircissements. Il a fait des révélations.
Dans ses réponses, le Ministre dira que les productions d’or au Mali ne sont pas cernées comme il se doit de l’être. Les estimations de productions sont celles de production des 10 mines industrielles d’or qui opèrent au Mali. Ce sont les productions de ces mines qui sont communiquées chaque mois au ministère des Mines et suivies par la Direction nationale de la Géologie et des Mines. Il confirmera que le Mali a un contrôle réel sur ces productions. Et l’or produit est sorti du Mali en présence des agents de l’Etat. Il a révélé que la quantité de minerais qui rentre dans l’usine et sa teneur d’or sont connues.
“D’après les statistiques que j’ai reçues, cette année (au 30 septembre 2017), 37 tonnes d’or ont été produites par les sociétés minières. Nous attendons les statistiques d’octobre, novembre et décembre pour boucler la quantité annuelle d’or produite. Certaines années, en moyenne, les sociétés minières ont produit 50 tonnes d’or. Pour les productions artisanales, nous n’avons pas pu avoir de statistiques réelles. Depuis plus de dix ans, il est dit que la production artisanale est de 4 tonnes d’or par an. Et c’est ce qui est intégré aux statistiques. C’est pour cette raison que nous avons décidé, sous l’instruction du gouvernement, d’organiser et d’encadrer ce secteur parce qu’il nous est revenu qu’au moment où notre production nationale était de 50 tonnes, aux Emirats Arabes, il y avait des gens qui avaient acheté pour près de 60 tonnes d’or en provenance du Mali, alors que sur nos 50 tonnes de production nationale, aucun gramme ne va vers les Emirats Arabes. Cela veut dire que, quelque part, il y a quelque chose qui cloche. Donc, pour changer cela, le département des Mines a décidé d’organiser et d’encadrer des mines artisanales. C’est pour cette raison que l’orpaillage est fermé durant les périodes d’hivernage. De nouvelles dispositions seront mises en place à l’ouverture de l’orpaillage, à savoir l’institution des cartes d’accès aux sites d’orpaillage, l’institution des registres de vente et d’achat d’or sur les sites d’orpaillage”, a-t-il affirmé.
Le ministre des Mines a laissé entendre qu’il urge d’organiser et d’encadrer le secteur qui, à ses dires, présente quatre défis : le défi économique parce que l’Etat ne contrôlant pas la production du secteur artisanal ne peut pas prélever ses impôts et taxes; un défi socio sanitaire parce qu’il y a beaucoup de localités où les écoles se vident au profit des sites d’orpaillage ; un défi environnemental parce que des dommages sont faits aux environnements des sites d’orpaillage ; un défi sécuritaire “parce que ne sachant pas qui est sur ces sites, personne ne sait ce qui se passe là-bas. Et qui sait si une partie de l’or extrait sur ces sites d’orpaillage ne sert pas à financer le terrorisme dans notre pays ? Donc, l’organisation et l’encadrement de l’orpaillage traditionnel est une urgence pour le gouvernement. Et c’est le département qui est en train de faire ce travail. C’est le devoir de l’Etat de faire des cartes d’accès pour les sites d’orpaillage pour répertorier tous ceux qui sont sur ces sites. Et celui qui ne veut pas être connu n’aura pas accès aux sites d’orpaillage.
L’orpaillage est aujourd’hui pour le ministère des Mines un axe clé parce que nous tenons à ce que le secteur soit organisé. Le 2e axe est la petite mine parce que nous voulons que les Maliens deviennent des miniers. Et les Maliens ne peuvent pas devenir des miniers qu’à partir des petites mines qui sont à la portée des Maliens. Donc, en investissant un peu dans le secteur des petites mines, on pourra tout changer dans notre pays”, a précisé le ministre Sangaré.
Siaka DOUMBIA