1er conseil des ministres du son second quinquennat : IBK dévoile les cinq axes prioritaires de sa feuille de route

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IBK et Soumeylou Boubeye Maiga

Lors du tout premier Conseil des ministres après la proclamation définitive des résultats du second tour de la présidentielle, tenu le vendredi 14 septembre dernier, le président de la République, IBK, a dévoilé le contenu de sa lettre de mission qui s’articule autour de cinq axes majeurs principaux, à savoir la gouvernance et les réformes politiques et institutionnelles ; la promotion d’une croissance inclusive ; le développement du capital humain et de l’inclusion sociale ; l’environnement, le changement climatique et le développement durable ; la diplomatie, la coopération internationale et le partenariat. Pour la circonstance, il était entouré du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et de l’ensemble des membres du gouvernement.

 

 

Dans son discours, le président IBK a rappelé qu’au sortir de la proclamation définitive des résultats de l’élection présidentielle ayant consacré sa victoire sur la base du projet de société « Notre Gand Mali avance », « Anw ka Maliba bé ka Taa Gné » et conformément à la tradition républicaine et à l’article 38 de la Constitution, il a renouvelé sa confiance à Soumeylou Boubèye Maïga pour la conduite de l’action gouvernementale par décret n°2018-0711/P-RM du 04 septembre 2018.

« Je voudrais, ici, vous réitérer mes vives et chaleureuses félicitations, Monsieur le Premier ministre, tout en vous déclinant par la même occasion les grandes lignes de votre mission qui commence dans un contexte socio-politique et économique difficile. Ladite mission s’articule autour de cinq (05) points essentiels, à savoir la gouvernance et les réformes politiques et institutionnelles, la promotion d’une croissance inclusive, le développement du capital humain et de l’inclusion sociale, l’environnement, le changement climatique et le développement durable, la diplomatie, la coopération internationale et le partenariat », a-t-il ajouté.

Renforcement qualitatif et quantitatif des forces de défense et de sécurité

En ce qui concerne la gouvernance et les réformes politiques et institutionnelles, il dira que nonobstant les valeurs et les principes qu’il entend imprimer à l’action publique, il instruit le gouvernement à poursuivre avec célérité la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, avec comme seul souci la promotion du développement global de notre cher Mali. Selon lui, ceci participe du nécessaire renforcement de la cohésion nationale par la prise en charge des défis sécuritaires.

Aussi, le président IBK a engagé la toute nouvelle équipe gouvernementale à la poursuite et au renforcement qualitatif et quantitatif des forces de défense et de sécurité, ainsi qu’à l’optimisation des moyens opérationnels pour un maillage cohérent et dissuasif faisant ainsi de notre force de défense l’outil de décision politique souhaité.

Par rapport à l’axe de la promotion d’une croissance inclusive, le chef de l’Etat a laissé entendre qu’il attend du gouvernement une démarche prompte et efficace à travers des réformes pertinentes et ambitieuses, par la transformation structurelle de notre économie, la rendant plus inclusive pour une répartition équitable des fruits de la croissance. « Il faudra relever le défi de la promotion de la finance islamique comme mode de financement alternatif à travers le renforcement et l’accélération de sa mise en œuvre. Par ailleurs, vous devrez procéder à un diagnostic approfondi et sans complaisance de notre tissu économique afin d’améliorer significativement le niveau de vie de nos populations et les recettes de l’Etat », a-t-il martelé.

Relever les défis liés à la préservation de l’écosystème et des ressources naturelles

Il a saisi l’occasion pour inviter le chef du gouvernement et l’ensemble des membres du gouvernement à relever les défis liés à la préservation de l’écosystème et des ressources naturelles pour les générations futures ainsi qu’à la modernisation des systèmes de productions afin d’accroitre la productivité dans le respect de l’environnement socio-économique et culturel des acteurs concernés.

A ses dires, un accent particulier devra être mis sur la filière coton qui doit nécessairement être réorientée vers la satisfaction des besoins nationaux et sous régionaux. Aussi, poursuit-il, des actions efficaces et efficientes devront-elles être adoptées pour la maîtrise et la gestion rationnelle de l’eau et des surfaces cultivables. « Dans cette veine, la prise en compte de la diversification de la production agricole, la poursuite de la mécanisation de l’agriculture basée sur une typologie des exploitations agricoles et la sécurisation foncière sur la base d’immatriculation des exploitations agricoles, sont à mon sens des mesures appropriées à envisager pour atteindre nos objectifs », a précisé le président IBK.

De son point de vue, le développement de l’agro-industrie pour la transformation et la valorisation des produits agricoles permettra sans nul doute la création de valeur ajoutée dans le monde rural. « Ceci nous incite à créer des centres ruraux de prestation de service pour l’amélioration des conditions de vie en milieu rural. Par ailleurs, la problématique de la gestion de l’habitat et du foncier doit être réglée par l’amélioration du cadre de vie des populations à travers le développement de l’offre de logements décents pour les revenus faibles et intermédiaires, en partenariat avec les promoteurs immobiliers », a renchéri le chef de l’Etat.

Identification des espaces urbains, pastoraux et agricoles désormais de rigueur

Pour cela, IBK dira qu’il met aussi un accent particulier sur l’accès équitable au foncier, sur le renforcement de la gouvernance foncière et domaniale par l’amélioration de la législation en matière domaniale et foncière, du cadre institutionnel et surtout la gestion opérationnelle en matière domaniale et foncière par la mise en place d’un cadastre fonctionnel, à travers un guichet unique dans chaque commune de la République. Il a également rassuré que l’identification des espaces urbains, pastoraux et agricoles sera désormais de rigueur.

S’agissant du développement du capital humain et de l’inclusion sociale, le chef de l’Etat compte mettre un accent particulier sur le développement du capital humain et l’inclusion sociale qui sont, selon lui, la clé de voute de la réalisation de son ambition pour le Mali. Aussi, précise-t-il, les défis liés à la problématique de la santé de nos concitoyens, du développement social, de l’efficience de l’action humanitaire, de la place de la famille, de la femme et l’enfant, occupent une place prioritaire dans son projet de société.

A ce titre, il exhorte le gouvernement à adopter une réforme visant à améliorer l’offre de soins de qualité par le relèvement du plateau technique des services sanitaires sur l’ensemble du territoire national. « Cette réforme devra nécessairement passer par l’adoption et la mise en place d’un régime d’assurance maladie universelle, chose des plus urgentes pour le bien-être de nos compatriotes. La prise en charge des besoins des femmes, des adolescents et des groupes vulnérables en matière de santé reproductive et de protection de l’intégrité physique et morale devra être assurée », a-t-il indiqué.

Pour lui, le développement du capital humain est entendu par une bonne formation. Pour cela, dit-il, il y a lieu d’envisager la réalisation et le renforcement d’une éducation de qualité pour tous, en privilégiant la formation, technique et professionnelle, qui ouvrira plus de perspectives d’emplois pour les jeunes.

Création d’un Conseil supérieur de la jeunesse et d’un Centre national de promotion des adolescents et des jeunes

« Je vous engage à la promotion de la jeunesse par l’émergence d’un citoyen nouveau ancré dans les valeurs maliennes et ouvert à l’idéal universel. Pour ce faire, la création d’un Conseil supérieur de la jeunesse et d’un Centre national de promotion des adolescents et des jeunes devra être envisagée. Dans ce cadre, l’employabilité des jeunes doit mériter toute votre attention », a souligné le président IBK.

En ce qui concerne l’environnement, le changement climatique et le développement durable, le président de la République ajoutera qu’il y a lieu de retenir que notre pays a connu une pluviométrie très variable et des ressources en eau irrégulièrement réparties sur l’ensemble du territoire national.

A cet égard, dit-il, le binôme eau/environnement sera au cœur de l’approche du gouvernement. « C‘est la raison pour laquelle je fais de ce quatrième point de mon programme présidentiel un souci majeur au regard du changement climatique et ses conséquences néfastes sur le développement durable » a rassuré IBK.

A ses dires, dans ce contexte de raréfaction des ressources due au changement climatique, d’inviter le gouvernement à veiller à l’optimisation et à l’amélioration de la gestion de la subvention des intrants agricoles, par une bonne orientation desdites subventions vers les maillons de la chaine de valeur agricole, afin d’assurer leur efficience et leur durabilité.

Pour ce faire, le président de la République a laissé entendre qu’il y a lieu de recommander une étude sur l’impact des 15% des ressources du budget national, allouées aux secteurs agricoles pour une meilleure orientation des actions d’investissements, de promotion de l’emploi et de l’habitat en milieu rural.

Poursuite de la certification des produits « Made in Mali »

A le croire, en matière d’industrialisation, des défis relatifs à l’industrie, à la promotion des investissements et du secteur privé, au commerce, à l’artisanat et au tourisme par des actions d’amélioration de l’environnement des Petites et moyennes entreprises (PME) et du climat des affaires devront faire l’objet d’une attention particulière.

Selon lui, les efforts quant à l’accroissement de l’appui de l’Etat aux PME, la restructuration et la mise à niveau des entreprises industrielles durant la période 2018-2023, l’appui à la promotion du commerce par l’accréditation des laboratoires nationaux et la promotion de la certification des produits « Made in Mali », devront être poursuivis.

En matière d’infrastructures, le président a fait savoir qu’il attache une importance particulière à la poursuite du vaste chantier de désenclavement intérieur et extérieur du pays, ainsi qu’au renforcement et à la réhabilitation des infrastructures et des équipements, à l’accroissement de l’offre énergétique, au développement du sous-secteur minier porté essentiellement par les nationaux formés au métier des mines.

En matière de communication, l’orateur a souligné que la mise en œuvre de la politique nationale de l’économie numérique ne doit pas être en reste, dans la mesure où le processus de transition numérique mérite d’être parachevé.

Concernant la question de la diplomatie, la coopération internationale et le partenariat, le chef de l’Etat a martelé qu’il est inutile de rappeler que notre pays ne peut pas évoluer en vase clos en cette ère de mondialisation et de globalisation. Par conséquent, poursuit-il, le Mali doit s’ouvrir au monde de mieux en mieux. « C’est pourquoi, la diplomatie, la coopération et le partenariat devront faire l’objet d’une attention particulière telle que déclinée dans mon projet de société. Cinq défis sont à relever à savoir la défense des intérêts de notre pays et la protection des Maliens à l’étranger, la mobilisation des ressources financières en faveur du développement du pays, la promotion de l’intégration africaine, l’orientation des fonds de la diaspora en faveur du développement économique du pays, la capitalisation des bonnes pratiques en matière de gestion de la migration », a fait savoir le président IBK.

Renforcer la visibilité et l’image du Mali à l’extérieur à travers l’actualisation de la carte diplomatique du Mali

Pour ce faire, il a invité les membres du gouvernement à renforcer la visibilité et l’image du Mali à l’extérieur par l’adoption de la politique nationale de coopération et de développement à travers l’actualisation de la carte diplomatique et consulaire de la République du Mali.

Aussi, il a beaucoup insisté sur le renforcement la promotion et la performance des cadres par l’établissement des lettres de mission pour permettre l’évaluation individuelle du personnel diplomatique et la mise en place d’un mécanisme approprié de promotion.

Selon IBK, il attache du prix à la réorganisation et au renforcement de la présence du Mali à l’étranger et dans les instances internationales.

Quant à l’’intégration africaine, dit-il, elle passera par plus de visibilité dans la conception et la mise œuvre des politiques publiques en matière d’intégration par les structures instituées à cet effet.

Aux dires président IBK, l’amélioration de la politique migratoire passera nécessairement par une politique nationale courageuse et son plan d’action. Ainsi, la protection de nos compatriotes résidant à l’étranger et de leurs biens doit être au cœur des actions du gouvernement.

« J’ose espérer que vous et votre gouvernement attacherez la plus haute importance à cette feuille de route que je viens de décliner. Nul besoin pour moi de souligner que vous traduirez dans les faits et ce dans les meilleurs délais le contenu de cette lettre de mission en actions concrètes pour le bonheur de nos concitoyens. En ce qui me concerne, j’entends mettre en place un mécanisme de coordination et de suivi – évaluation permettant d’analyser les progrès accomplis, de déterminer les obstacles et les contraintes dans la mise en œuvre de mon programme présidentiel 2018-2023. Tout en vous réitérant mes vœux de plein succès dans votre mission et en vous assurant de mon total soutien », a conclu le chef de l’Etat.

Boubacar PAÏTAO

 

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