Vie d’artistes : Fantani Touré au-delà des préjugés

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Née à Bamako dans une famille noble, la carrière d’artiste griotte de Fantani Touré semblait de ce fait compromise. Alors que ses parents n’avaient de cesse de la ramener à la raison, elle a persévéré et suivi les enseignements de l’école de “l’Empire de la sagesse divine”.

 

Fantani Touré, directrice du Festival « Les Voix de Bamako ». La guerre au Nord absorbe la 6ème édition
Fantani Touré

Formée à l’école des griottes de l’Empire de la sagesse divine, Fantani découvre la musique et la danse à travers des activités artistiques et culturelles de son quartier.

A 10 ans, elle reçoit le titre de “meilleure soliste et danseuse” lors d’une Biennale artistique et culturelle du Mali. Elle grandit. Ses parents finissent par s’opposer à sa carrière de chanteuse. Selon le système de castes en vigueur au Mali, il n’est en effet pas permis à un Touré de chanter, du moins pas en public. Mais la voix de Fantani résonne comme un cri. Celui d’une femme qui a remporté une victoire, contre les préjugés, contre le silence, contre le découragement.

Lors du Marché des arts du spectacle africain (Masa) en 1995, elle chante en solo accompagnée par Toumani Diabaté, virtuose de la kora. C’est la révélation au grand public. En 1997, elle participe de nouveau au Masa avec son propre groupe. Elle sort peu de temps après son premier album “N’tin Naari” qui est élu meilleur album et meilleure vente. Fantani est élue meilleure artiste au Mali, elle participe au Festival d’Angoulême, au Festival des Francophonies de Limoges, au Festival de l’Hippodrome de Douai, et fait la première partie de Salif Kéita à la Cité de la musique.

Elle chante au Festival paroles d’hiver en Bretagne en 1998.  En 1999, elle revient au Festival international des Francophonies de Limoges et participe au Festival le Mali en scène à Paris. Elle chante dans Fura, opéra mandingue, aux Pays-Bas. En 2000, sort son deuxième album “Bosola” qu’elle chante au Théâtre 71 à Malakoff et au Théâtre du Kremlin-Bicêtre. Elle participe au cabaret Maliba à New York et tourne durant deux mois au Mali et en 2001, elle prépare le spectacle d’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations.

Son troisième album “Benkan” sort en 2002 et fait l’objet d’une grande tournée au Mali. Elle est élue meilleure artiste au Mali et en 2003, elle participe au Festival du désert et au Festival Yelenau Mali. De plus, elle a composé la musique du film “Sia” et du feuilleton “les Aventures de Séko” et elle a joué dans deux films, “Sia” et “La Genèse” de Cheick Omar Sissoko.

Bref, Fantani Touré est avant tout cette belle voix vibrante. Ses morceaux sont des chansons populaires, des prières traditionnelles, des chansons d’amour, mais aussi des appels à l’unité des femmes africaines.

Selon elle, il est du devoir de tout artiste, griot ou autre, de valoriser l’image de son pays à extérieur, sur le plan vestimentaire et instrumental. C’est pourquoi, elle se dit fière d’être toujours une Africaine et une Malienne tant dans ses clips que sur scène.

Rokya Berthé

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2 COMMENTAIRES

  1. cette dame est très brave et courageuse.
    les artistes du Mali doivent prendre l’exemple sur elle.
    Bon courage la princesse de BOZOLA.
    Zabou.

  2. On s’en fou de sa biographie .ksk elle a posé concrètement. Maintenant c’est ça kon veut savoir?.pour votre information moi je l’ai à l’œuvre à Paris .merci fantani

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