Le jeune talent Tialé Arby fait partie de cette race d’artistes que le sens de la créativité place indiscutablement parmi les portes-flambeaux de la musique malienne. Né sur la ceinture de jonction entre le désert et la limite de la bande Sahélienne, où le rythme musical est inspiré du souffle du vent qui caresse l’atmosphère sableuse dont les effets conditionnent le quotidien, Tialé Arby dès le début, fut fortement influencé par de grandes postures comme Haïra Arby, Oumou Sangaré, Salif Keita…
Il n’hésite pas de faire transparaître leurs traces dans ses différents morceaux. En écoutant la musique de Tialé Arby, on a l’impression de parcourir tous les horizons de la musique malienne tant ce brassage lui réussit. Initialement, la musique de Tialé est ostensiblement basée sur un mélange quasiment réussi de tous les rythmes traditionnels du terroir de la partie nord du Mali, notamment le Takamba et ses dérivés, mélés au son d’instruments modernes, dont lui seul détient les astuces nécessaires pour réussir.
Son côté scénique, Tialé l’exprime par la majestueuse danse aristocratique des rois du septentrion malien. Sulfureux et souvent lancinant, il envoûte la foule par l’articulation de gestes et mouvements à la manière d’une tornade. Il sautille sur un pied pendant que l’autre est maintenu à l’horizontal jusqu’au niveau du genou, balançant la plante du pied dans un mouvement de va-et- vient au rythme d’une pendule, les deux bras pointés devant lui dans la posture d’un conducteur de moto. Parfois, il dandine dans tous les sens. D’autres diraient que c’est une position d’un avion en décollage, dans lequel Tialé Arby embarque les spectateurs. Il excite sur scène. Avec un timbre vocal d’une sonorité peine et riche, notre artiste séduit merveilleusement les mélomanes par la saveur de sa voie.
Autant de qualités pour un artiste qui constitue une valeur sure de la musique malienne et qu’il faut suivre de près tant pour son talent que la valeur artistique qu’il incarne. Certes des talents et valeurs sures, mais l’artiste manque de qualité financière en terme de moyens adéquats comme la majorité des artistes maliens de son rang, pour exprimer les qualités artistiques qu’il englobe. Car ce sortant de l’IPR de Katibougou en sa qualité de cadre National Agro Pastoraliste qui préféra la musique à l’arène des champs agricole ou des seringues dans un parc à bétail, a encore du mal à s’imposer sur l’échiquier musical du Mali. Pour arriver à certaines fins, il s’engage dans les rangs du SUMU pour joindre les deux bouts. Avec la rigueur du mur du showbiz, Tialé Arby a sérieusement besoin du soutien du peuple malien et la participation de tous les acteurs de l’industrie musicale malienne pour la valorisation de son talent d’artiste musicien dont il a la fervente intention de pousser plus loin au-delà des frontières maliennes.
Zoumana NAYTE