Tiken Jah Fakoly met sur orbite “l’Africain”

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Après  ses albums Mangecratie (1996), cours d’Histoire (1999), le caméléon (2000), Françafrique (2002) et coup de Gueule (2004), Tiken Jah Fakoly, la méga stars du reggae africain vient de mettre son dernier opus sur le marché discographique. Intitulé « l’africain » , l’album de 16 titres, sorti le 24 septembre 2007 simultanément en Afrique et en Europe, était au centre d’une conférence de presse le 30 septembre 2007.

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Le 30 septembre 2007, Tiken Jah Fakoly a choisi les locaux du studio H. Camara pour présenter son dernier album à la presse malienne. Composé de 16 titres pour le marché africain et de 12 titres pour le marché européen, l’album, selon l’artiste, a été en grande partie réalisé dans le studio H. Camara à Bamako. Il a expliqué la différence dans le nombre de titres entre l’album vendu en Afrique et celui vendu en Europe par le simple fait qu’il y a quatre titres qui portent sur des sujets qui n’intéressent que les africains.

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La méga stars du reggae a déclaré que l’album « africain » est différent en plusieurs points de ses précédentes productions. Selon lui, dans l’africain, il y a eu l’utilisation de plusieurs instruments traditionnels: Kora, Kambélé N’goni, Balafon, Sokou et Djembé. Tiken a estimé que la présence de grands maîtres d’instruments traditionnels au Mali est un grand avantage pour y enregistrer des albums. Il a aussi indiqué que son dernier album est beaucoup plus ouvert sur l’international que les précédents quant aux thématiques abordées. Selon l’artiste, cela s’imposait.

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«  Avec mes nombreux voyages à travers le monde, j’ai compris que l’Afrique n’est pas le seul continent où l’injustice a pion sur rue. Et, je suis de plus en plus solliciter par des fans sur d’autres continents par rapport à leurs problèmes » a-t-il déclaré. Ces précisions faites, la stars du reggae a levé le voile sur quelques titres de son nouvel opus. Selon lui, le titre « l’africain » est une invitation aux africains et aux jeunes en particulier à penser à l’unité de l’Afrique. « Au moment où l’Europe est en train de suivre l’exemple des Etats-Unis d’Amérique, je pense que l’Afrique, au risque de rester à la traîne du développement, ne doit pas perdre le temps et travailler rapidement pour son unité » a-t-il déclaré.

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Tiken est convaincu que l’Afrique a été divisée par le colonisateur pour faciliter son exploitation. Loin d’être naïf, l’artiste a conscience de toutes les difficultés qui pavent la voie de l’unité du continent, mais, il est convaincu qu’avec un peu de volonté, l’Afrique peut déclencher le processus de son unification. Le deuxième titre intitulé « Ouvrez les frontières », est une contestation de toutes les barrières que l’Europe met en place pour empêcher aux jeunes africains d’accéder au vieux continent.

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« Il est temps que les européens songent à humaniser les politiques mises en place pour gérer les migrants. Il est aujourd’hui inadmissible qu’ils viennent chez nous sans coup férir et que nous soyons obliger d’emprunter des labyrinthes sans issus le plus souvent pour tenter d’aller chez eux » a-t-il regretté. Que ce soit « Ouvrez les frontières » ou que ce soit « Où allez vous » et « L’africain à Paris », tous ces titres portent sur l’émigration des jeunes africains qui fuient par milliers le continent qui n’a aucune perspective à leur offrir. Cependant, Tiken pense qu’il faut aussi tenir un discours de vérité aux candidats à l’exil. « Il est important pour moi de défendre les droits des jeunes africains, mais, je dois aussi leur dire la vérité, car en Europe tout n’est pas rose comme ils peuvent le croire » a-t-il indiqué.

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« Bla bla », est une chanson d’humeur où le rasta venu d’odiénné (ville natale de l’artiste au nord de la Côte d’Ivoire) accuse les autorités africaines d’être les responsables de tout ce qui arrive aujourd’hui à la jeunesse africainne. « Après 40 ans d’indépendance, aucun pays africain n’a la capacité d’offrir des perspectives crédibles à sa jeunesse » a-t-il dénoncé. Avant de déclaré que cela explique en partie, la tendance affichée par les jeunes à fuir le continent dans l’espoir de se construire un avenir radieux en Europe.

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En plus du sujet de l’immigration, le Jah du reggae africain a décidé de s’attaquer à deux sujets tabous qui font encore des malheurs en dans certaines contrées africaines: l’excision et le mariage forcé. Dans « Non à l’excision » et dans « Ayebada », Tiken s’insurge contre des coutumes moyenâgeux que sont le mariage forcé et les mutilations sexuelles. « Malgré que je me suis toujours affiché comme un vervant défenseur des traditions et cultures africaines, j’ai décidé de donner un coup de main à toutes les femmes engagées dans la lutte contre le fléau de l’excision depuis de nombreuses années. Je suis aujourd’hui convaincu que ces pratiques sont plus adaptées à notre époque », a-t-il déclaré.

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Comme à son habitude, la Côte d’Ivoire, son pays d’origine à eu une place de choix sur ce dernier album. Dans un titre intitulé « Ma Côte d’Ivoire », Fakoly nostalgique regrette ce qu’est devenu son pays. Engagé dans la réconciliation, Tiken, accuse les hommes politiques de la Côte d’Ivoire d’avoir détruit le pays. Mais, tout compte fait, réconciliation oblige. La méga stars du reggae africain ne veut pas rester sur le quai et regarder le train de la réconciliation dans son pays partir. Dans un refrain pathétique, accompagné par la cora du virtuose Toumani Diabaté du Mali, Tiken chante: « Ma Côte d’Ivoire, je ne veux plus te voir en larmes. Ma Côte d’Ivoire, je ne veux plus te voir dans les armes… ».

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                                             Assane Koné

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