Pour sa première prestation au Mali, l’artiste international tibétain, Tashi Dhondup Sharzur connu sous le nom de Techung, et son groupe Chaksampa, se sont produits sur scène au Festival international du Wassulu (Fiwa). Selon le musicien traditionnaliste, chanteur et compositeur tibétain, le Mali et son Tibet natal partagent plusieurs valeurs culturelles dont la paix, l’hospitalité et le vivre ensemble. Après cette première visite au Mali, il promet de mieux vendre la destination Mali partout à travers le monde.
Mali Tribune : Comment êtes-vous arrivés au Mali ?
Techung : Nous sommes venus en Afrique il y a deux ans de cela et ma femme s’intéresse beaucoup à l’histoire, la culture, les peuples et la musique africaine. C’est elle qui m’a inspiré à venir avec elle pour que nous puissions partager notre musique en Afrique avec Oumou Sangaré dont elle est fan. Nous sommes aussi des artistes musiciens jouant de la musique traditionnelle.
Nous avons commencé à préparer cette tournée depuis 2020 au début de la pandémie à Covid-19. Pour une première tournée en Afrique de l’Ouest avec notre groupe Chaksampa. J’ai été approchée par l’équipe d’Oumou Sangaré pour participer au Fiwa et nous sommes très contents d’être là pour partager avec les Maliens la musique et la danse Tibétaine.
Mali Tribune : Comment avez-vous rencontré Oumou ?
Techung : J’ai rencontré Oumou Sangaré pour la première fois en France grâce à un de ses amis proches. C’est depuis lors qu’elle a souhaité que je prenne part à ce festival. Nous avons préparé un single sur whatsapp en featuring. C’est la première fois qu’un groupe de musique tibétain se produit au Mali.
Mali Tribune : Quel sentiment vous anime pour cette première prestation au Mali ?
Techung : Nous apprenons l’histoire de l’Afrique bien que je vis actuellement en Amérique avec ma femme. Je n’avais jamais imaginé venir en Afrique bien avant aujourd’hui. Le monde aujourd’hui est devenu un village planétaire facilitant l’interaction entre les peuples. Nous apprenons les uns des autres à travers la musique. Pour moi en tant que musicien traditionnel, j’ai appris de ma femme que la culture malienne est très profonde avec une longue histoire. Vous l’avez remarqué, j’ai joué avec un instrument de musique connu au Mali. Nous avons beaucoup d’instruments de musique similaires avec ceux des Maliens.
La similarité instrumentale et musicale que nous partageons nous inspire les uns des autres.
Mali Tribune : Vous n’avez pas peur d’être au Mali surtout en cette période de terrorisme ?
Techung : Je pense que nous ne pouvons pas tout régler à la fois. Mais nous pensons que chacun doit cultiver la paix intérieure. La paix ne vient pas de l’extérieur, elle vient du fin fond de chacun de nous. Un pays ne peut pas instaurer la paix, mais la paix se lit à l’intérieur de chaque citoyen. Nous devons certes avoir des lois fortes pour faire face aux cas de violences, mais la paix vient avant tout du fond de chacun. C’est pourquoi je pense que chacun doit cultiver la paix. La musique tibétaine est similaire à la musique du Wassulu. Elle raconte les faits sociaux, culturels, traditionnels, de la communauté et de la famille. Il s’agit là de privilégier le vivre ensemble et la non-violence. C’est ce message que nous sommes venus partager avec les Maliens.
Propos recueillis à la Fiwa du Wassulu par
A K. K.