Absent de la scène musique musicale, il y a deux ans, surtout après la célébration des dix ans de leur carrière musicale, les membres du groupe Tata Pound de Badalabougou sont à pied d’œuvre pour la préparation de leur nouvel album. C’est dans le studio Cabral de Ramsès que tout le travail est en train de se faire. Nous y avons fait un tour, afin de discuter un peu avec eux pour savoir ce que cet album va donner, surtout en terme de qualité.
Après dix ans de carrière musicale, deux ans de carrière individuelle pour chacun marquée par des albums solo, la récréation semble terminée. Djodama, Dixon et Ramsès sont actuellement en studio pour concocter un nouvel album. Comme les précédents, le nouvel album est autoproduction. Raison pour laquelle le studio Cabral de Ramsès a été choisi. Les travaux ont bien débuté. Ils restent concentrés. Sur les 12 titres que doit compter l’opus, 8 sont déjà sur la platine de mixage. Ramsès, Djodama et Dixon sont pressés par le temps. Ils veulent finir les travaux de studio avant novembre car l’album sera mixé aux Etats-Unis où ils ont des connaissances qui ont souhaité intervenir sur la finition du produit.
L’album, aux dires des artistes, sera un bon produit de la world music. Ils ont tiré les leçons des dernières années, surtout sur la qualité des morceaux : " Nous allons faire des morceaux dansants. C’est vrai que les textes seront durs, mais nous allons permettre au public, surtout les jeunes, de pouvoir danser. Cependant chacun trouvera son goût dans ce nouvel album ". En plus de cet aspect, l’engagement, le ton et les verbes vont connaître des améliorations : " Nous n’allons pas changer, pour changer, mais c’est pour être à l’écoute de nos fans. Que les gens sachent que le ton du message ne varie pas. Nous allons dénoncer les tares de la société, les voleurs, les corrompus. Nous ne ferons pas de cadeaux aux dirigeants malhonnêtes et corrompus, ceux qui sucent le sang de notre peuple. Que cela soit clair pour tout le monde. C’est pour rassurer que Tata Pound reste égal à lui-même. Notre engagement restera intacte. Nous n’allons jamais chanter pour faire plaisir aux pillards de notre pays”.
Sans rentrer dans les détails en ce qui concerne l’album, on peut deviner ce qu’il va donner. A la question de savoir si cet album sera un cadeau du Cinquantenaire, Dixon, Ramsès et Djodama répondent : " Nous ne sommes pas contre le Cinquantenaire, mais nous n’allons pas soutenir les festivités, parce que notre pays peut faire beaucoup de choses avec 7 milliards plutôt que de les dépenser en festoyant . Alors que nos ventres sont vides, alors que l’école est malade, la santé pour tous n’est pas assurée, alors qu’à Bamako tout le monde n’a pas accès à l’eau potable, à plus forte raison dans nos régions. Nous ne pouvons pas dédier notre album à un Cinquantenaire de ce genre. Tout le monde sait qu’on a des problèmes, tout le monde sait que le Mali ne doit pas jeter de l’argent pas la fenêtre, parce que l’avenir n’est pas assurée. Pour nous l’avenir c’est l’école, elle est toujours sur un pied”.
Après avoir bouclé 8 titres, ils sont actuellement en train de parfaire la composition des 4 morceaux restants. Cela prendra un peu de temps, parce que ce sont des morceaux qui doivent coller à l’actualité. Les mots et les termes doivent être murement choisis. Une fois le travail du studio Cabral fini, il restera le mixage des titres aux Etats-Unis. Si tout va bien, et selon les jeunes artistes, ”Lèkèssé” ou la vérité sera dans les bacs, au mois de décembre, cela pour coïncider avec la fin de l’année. Ce qui en facilite la promotion, dans les médias.
Kassim TRAORE