L’artiste-musicien guinéen Sékouba Bambino Diabaté vient de sortir un nouvel album intitulé "Ma Guinée" (SBD Production) dans lequel il chante le "retour de la Guinée" et fait l’éloge de la paix, de l’unité et du travail pour la mettre sur le chemin du développement économique.
Contrairement à ses précédents opus où les chansons d’amour dominaient, ce nouveau disque propose, dans un élan patriotique, un message fort d’unité et de paix qui constitue en même temps un appel au travail. Bambino accompagne ainsi à sa manière ce qu’il considère comme une "nouvelle ère" pour son pays après l’élection d’Alpha Condé à la présidence de la République. Il rend hommage aux prédécesseurs de Condé (Sékou Touré, Lansana Conté, Moussa Dadis Camara, Sékouba Konaté) et se projette.
Le premier titre de l’album, une reprise du mot d’ordre lancé par le nouveau président, lors de son investiture, "La Guinée Is Back", est surtout un cri d’espoir, celui de voir ce pays meurtri prendre le chemin du développement en s’appuyant sur les valeurs de liberté et de dignité ainsi que sur les ressources humaines et naturelles du pays. "N’acceptons plus que notre grand pays soit à la traine/L’heure est à l’unité et au travail/Gouvernement, paysans, journalistes, forces de sécurité, tout le monde est concerné", dit l’artiste dans le morceau "Ankawouly" (Levons-nous), véritable hymne au travail.
Dans le but de galvaniser ses compatriotes, Sékouba Bambino rend hommage, dans "L’Indépendance", aux "héros" qui ont lutté pour rendre à la Guinée sa dignité et sa liberté : Samory Touré, Alpha Yaya Diallo, Kissi Kaba, Mamba Sano, Saifoulaye Diallo…
L’artiste espère de ses compatriotes un sursaut qui leur permette de dépasser les clivages ethniques et régionaux. Il le dit dans "Kanben" (Unité) : "Si les enfants s’unissent, le pays connaîtra la prospérité/Si nous nous unissons, nos ressources vont nous profiter/Les jeunes veulent l’unité/Les femme veulent l’unité/Les syndicats veulent l’unité/Alors unissons-nous". "Il n’y a pas de Malinké, il n’y a pas de Kissi/Nous sommes tous Guinéens/Il n’y a pas de Peul, il n’y a pas de Soussou, il n’y a que des Guinéens", lance Sékouba Bambino Diabaté accompagné de notes de guitare solo.
Entre ces chansons "patriotiques", il y a cette belle chanson d’amour – ça ne pouvait manquer pour le "musicien des dames" – qu’est "Ayemi" (Où est-il/elle ?). Un titre sur lequel il atteint les sommets, rappelant les airs des groupes guinéens à succès des années 1960/70.
Pour ce nouvel album arrangé par Kaba Kouyaté, Bambino s’est bien entouré : le jeu mêle instruments traditionnels mandingues (balafon, djembé, ngoni, kora), guitares (sèche et basse), faisant sortir l’originalité de ce musicien lancé dans une carrière solo depuis une vingtaine d’années.
Quatre des meilleures choristes de la scène musicale mandingue, Mama Keïta, Hadja Maningbé, Nana Kouyaté et Menton Kamissoko, soutiennent la voix ténor de Sékouba Bambino qui, même s’il s’inscrit dans une transition, incarne encore une certaine pureté de la musique mandingue.
APS