Sékou alias Dragon : Du « Clash » au Rap engagé

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Sékou alias Dragon, il s’agit là d’un jeune rappeur qui n’est plus à présenter dans les milieux de jeunes. Arrivé presque par accident dans le rap, ce jeune rappeur a commencé par le « clash» pour dit-il faire savoir aux camarades rappeurs qui s’adonnaient à des injures graves à travers des chansons qu’ils ne sont pas sur la bonne voie. Après avoir « balancé » quelques morceaux qui ont plu à la jeunesse, il est aujourd’hui le chouchou de toute cette jeunesse.

Sékou alias Dragon dit s’être lancé dans la musique rap après avoir fait un constat : « j’ai remarqué qu’un bon nombre de jeunes rappeurs maliens, bien que talentueux  commençaient à transformer la musique  « RAP » en champ d’injures. Cela à travers des chansons. Certains n’hésitent pas à reprendre les chansons d’autres en les insultant. C’est pour cette raison que je me suis dit que pour que mes camarades comprennent qu’ils ne sont sur le bon chemin, il fallait quelqu’un pour les amener à changer de langage musical. Il fallait que quelqu’un d’autre les « clashe » afin que les uns et les autres arrêtent avec cette façon de faire de la musique qui se résume à se lancer des injures très graves à travers le rap, en se comparant à d’autres rappeurs.

Pour Dragon, au lieu de se mettre à se faire des comparaisons entre rappeurs maliens, il faut plutôt se comparer aux rappeurs d’autres pays. Car, quand on prend le classement mondial du Rap, le Mali n’occupe pas une très bonne place alors que le potentiel n’y manque pas.

« Si tous les rappeurs faisaient du vrai rap, le rap engagé, le Mali gagnerait en place dans ce classement » estime t-il.

Donc, selon ses explications, il est venu dans le Rap car pour lui, s’adonner à des injures par le rap n’est pas la bonne manière de faire de la musique et ne fera jamais avancer le Rap malien. C’est pourquoi dit-il « moi-même je me suis engagé dans la musique en « clashant » ces jeunes rappeurs « clasheurs » afin qu’ils sachent que ça fait  mal quand ses parents sont insultés à travers la musique par quelqu’un d’autre».

« J’ai composé et chanté quelques morceaux avec comme cibles quelques rappeurs « clasheurs » avec des injures. Je pensais que ce sont seulement ces derniers là que j’ai « clashé » qui allaient entendre cette musique et changer de comportement car on n’a pas besoin du clash au Mali ».

Selon lui, au Mali, nous avons plutôt besoin d’un rap qui traite des problèmes de la société, des maux qui minent la société et non des injures qui ne font que polluer l’atmosphère à différents niveaux.
« Ces quelques morceaux de clash que j’ai balancé ont plu à la jeunesse et j’ai commencé à avoir des fans. Du coup, mon nom a commencé à circuler dans les milieux jeunes de la capitale et même à l’intérieur du pays. Et j’ai commencé à être sollicité pour faire des prestations lors des spectacles au niveau des quartiers ».

J’avais voulu donner une leçon à ces clasheurs et à ma grande surprise, ma musique a plu aux gens. « Quand j’ai su que ma musique plaisait aux gens, je me suis dit que si je dois continuer le rap, il faudrait que je chante des chansons qui vont plaire à mes nombreux fans et j’ai commencé à faire du rap engagé traitant des maux de la société.» explique t-il. « Ce que je veux, c’est l’avancée du rap malien, l’entente et la fraternité entre les rappeurs maliens ». Depuis qu’il a commencé le rap, Dragon a déjà fait plusieurs concerts à travers le Mali  notamment à Sikasso et à Kayes plusieurs fois, à Mopti, Koro, Bankass,à Ségou,à Markala, à Kati, Manantali, Kéniéba, Mahina, à Bamako et plusieurs autres villes du pays. Il remplit les salles partout où il passe.

Il dit entretenir aussi de bons rapports avec d’autres jeunes rappeurs de sa génération à savoir Papito, Minta, Dri de Kati, Mobjack, Raph B, Cosby etc.
D.D

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