Sidiki Diabaté, instrumentaliste : «Mon premier grand projet, c’est mon album solo»

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Votre rubrique « coin des artistes » est allée à la rencontre d’un jeune musicien qui n’est plus à présenter dans le monde de l’art et de la culture de notre pays. Sidiki Diabaté, il s’agit de lui, est griot de sang.  Fils de Toumani et de Fanta Sacko, ce producteur- arrangeur de 22 ans est propriétaire d’un studio de production. Dans l’interview que nous vous proposons de lire, nous avons amené cet étudiant du Conservatoire Multimédia « Bala Fasséké Kouyaté » à parler de sa carrière musicale et ses rapports avec d’autres artistes, entre autres. Lisez plutôt !

Sidiki Sidibé
Sidiki Sidibé

Le Prétoire : Voulez-vous vous présentez à nos lecteurs ?
Sidiki DIABATE : Je suis Sidiki Diabaté, griot de sang,  fils de Toumani et de Fanta Souko. Je suis artiste musicien. Je joue la kora et le piano. En dehors de cela, je suis producteur-arrangeur et propriétaire d’un studio.

Comment êtes-vous venu dans la musique ?
Comme je vous disais tantôt, je suis griot de père et de père. Donc, je suis issu d’une famille griotte et d’artistes. Alors, ma venue dans la musique n’est nullement un hasard, encore moins une surprise. Pour la petite histoire, mes jouets étaient des instruments de musique qui m’étaient offerts par mes parents. Je trouve donc que ma venue est naturelle.

Pouvons-nous en savoir sur votre carrière musicale, notamment les difficultés et les réussites ?
Ma carrière, je dirais que ça va par la grâce de Dieu. Mais comme vous le savez, la carrière d’un artiste ne peut pas être tout rose. Nous sommes souvent confrontés à des difficultés qui ne disent pas leur nom. Mais nous nous accrochons durement surtout avec cette crise. Ce n’est pas facile. J’en profite pour dire au public que je n’évolue pas seulement dans le milieu du giottisme. Je suis très impliqué dans le monde du rap. Je fais pas mal de « bits » pour les rappeurs, surtout ceux de la nouvelle génération.

Quels  sont vos rapports avec les autres artistes?
Ils sont bons. Je n’ai vraiment pas de problème avec quelqu’un. D’ailleurs, je considère que les autres artistes et moi sommes de la même famille. Je les aime tous et j’éprouve beaucoup de respect pour eux. Je dirais que je suis à la disposition de tout artiste qui souhaiterait travailler avec moi.

Vous étiez récemment en tournée au Brésil. Pouvons nous savoir c’était dans quel contexte?
C’est vrai. Mais je suis revenu il y a un peu longtemps. C’était dans le cadre de la promotion de l’art et de la culture africains, mais surtout maliens. Le séjour s’est bien passé. Nous étions une dizaine d’artistes. Au cours de cette tournée, nous nous sommes produits dans la capitale brésilienne dans une salle de plus de 3 mille places. J’ai rencontré les élèves d’une école d’art et de la culture du Brésil. Ils avaient hâte de voir et de connaitre la culture malienne, mais surtout prendre connaissance de mon instrument de musique, à savoir la kora. Nous étions, lors de cette  tournée, accompagnés par le maestro Toumani Diabaté.

En tant qu’artiste musicien, comment vivez-vous la crise que vit notre pays?
C’est pitoyable. Les artistes souffrent sur beaucoup de plans. Nous sommes appauvris, car nous n’avons pratiquement plus d’activités culturelles dans notre pays. Pas de ‘’Sumu’’ pour les ‘’djélis’’ lors des cérémonies de mariage et de baptême. Alors vous devriez comprendre ce que nous vivons. Ça nous fatigue beaucoup, la crise.

Avez-vous des projets dans le cadre de la musique?
Bien sûr que oui. Mon premier grand projet, c’est  mon album solo. Viendront ensuite les autres, comme des duos («featuring») avec des grands musiciens et artistes du monde. J’en ai fait mais je compte faire beaucoup encore. Il y a également le projet d’album de mon père et moi. Celui-ci fera feu et flamme, ‘’Inchallah’’.

C’est pour quand cet album?
Ce sera une surprise. Le moment venu, le monde le saura.

Votre ami Iba-One est dans l’humanitaire, envisagez-vous faire autant?
Qui n’aime pas venir au secours des nécessiteux quand les moyens et l’opportunité sont là? Je m’engagerai volontiers avec tout organisme international qui souhaite que je sois son messager auprès des bailleurs de fonds surtout en ce temps de crise alimentaire sans précédant. J’ai aussi une pensée pour les personnes qui vivent aujourd’hui avec le VIH/Sida dans notre pays. Elles sont confrontées à un manque d’antirétroviraux. Alors, je profite de cet entretien pour lancer un appel aux partenaires financiers de l’Etat afin qu’ils leur viennent en aide.

Quel appel avez-vous à lancer aux Maliens, les jeunes en particulier, pour le rétablissement de la paix dans notre pays?
Vous savez, il ne me reste plus que l’Australie pour finir avec mon premier tour du monde. Partout ou je suis passé, le Mali est beaucoup respecté et aimé. Alors, nous avons une valeur sûre qui est la culture. Je demande aux Maliens d’enterrer la hache de guerre sur toute l’étendue du territoire. Car la guerre ne nous fait pas honneur. Notre pays a été toujours cité en exemple en matière de paix. Alors pourquoi nous n’allons pas nous donner la main pour sortir ce pays de cette crise? Il n’y a pas un problème de couleur chez nous, nous n’en avons jamais connu d’ailleurs. Je trouve également que nous les jeunes, nous avons un rôle important à jouer pour la résolution de cette crise. C’est nous qui sommes amenés à prendre les armes pour nous entretuer. Parlons avec nos mamans, nos papas pour qu’ils comprennent que ce pays est à nous tous et que la guerre n’a jamais résolue un problème. Alors, mes chers frères et sœurs jeunes, donnons nous la main pour faire émerger ce pays qui est doté des valeurs culturelles immenses.
Propos recueillis par
Seydou Oumar N’DIAYE

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1 commentaire

  1. Félicitation fiston!!!! Mer le journaliste vous vous êtes trompė de photo merci de corriger
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