SAN FAN THOMAS ETAIT A BAMAKO : «Je forme actuellement de jeunes artistes dans mon pays»

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Il était à Bamako dans le cadre des Tamani 2006. San Fan Thomas est un célèbre artiste africain d’origine camerounaise. Nous l’avons rencontré lors de la nuit des trophées de la musique au Mali, au cours de laquelle il a reçu un Tamani d’honneur.

Bamako-Hebdo : Qu’est-ce cela vous fait de recevoir ce Tamani ?
San Fan Thomas : Cela me fait énormément plaisir. C’est déjà une reconnaissance pour tout ce que je fais de plus de vingt-cinq ans. Si le peuple malien m’a désigné et honoré ainsi, je ne peux qu’en être fier.

Qui est San Fan Thomas ?
Je suis Camerounais. Je suis né à Bafoussam, à 300 kilomètres de Douala. Je suis auteur-compositeur et guitariste de métier. Je suis donc un musicien. Je suis né dans une famille de huit personnes. Je suis marié et j’ai énormément d’enfants. J’ai créé chez moi un studio d’enregistrement, c’est pourquoi je peux permettre aux plus jeunes d’enregistrer leurs disques aujourd’hui. De temps en temps, j’essaye même de les produire.

Combien d’albums avez-vous à votre actif?
J’en suis à dix-huit albums en douze ans. J’ai fait des albums qui ont été de grands succès comme " African Typic Collection " et "Emotion". Ces deux titres étaient à un moment N°1 au hit parade au Cameroun et dans la sous-région.

De quand date votre premier album ?
Mon premier album, je l’ai enregistré au Cotonou à la Chapelle, mais il n’a pas tellement marché. C’était en 1977 ou 1978, au début de ma carrière et ce n’était pas facile. Mais avec le courage tout peut marcher. C’est comme au cinéma, les meilleurs films sont les fruits de plusieurs mois de sacrifices. C’est d’ailleurs à cause d’un film que j’ai reçu mon surnom de Fantômas, que j’aime beaucoup. C’est pourquoi j’ai décidé de le garder. Sinon mon vrai prénom est Thomas.

Qu’est-ce qui explique votre absence des scènes depuis quelque temps ?
Je n’ai pas tourné au Mali, mais je suis constamment en tournée en Europe et en Afrique aussi. Je sors d’une tournée au Canada et aux Etats Unis qui a duré un an. C’est pourquoi je ne suis pas venu aux Tamani l’année dernière. De plus j’encadrais des jeunes, parce ce que la moindre des choses, c’est que quand Dieu nous a donné quelque chose, s’il y a des gens qui nous aiment et qui veulent faire ce que nous faisons, on ne peut que les aider. Parce que Dieu nous a donné le peu de moyens que nous avons aujourd’hui nous nous devons de le partager avec les plus jeunes. C’est ce que je fais.

Est-ce la première fois que vous venez au Mali ?
Non, c’est la deuxième. Au cours de ma première visite, j’ai fait des spectacles à Ségou et Koutiala. C’était dans les années 80. Mais j’aime beaucoup Bamako qui est devenue très jolie maintenant. Je profite de vos colonnes pour remercier les organisateurs des Tamani. Ils prouvent tout simplement que l’Afrique peut organiser de grandes choses. J’en suis fier, parce que ça vient d’un pays où la culture est reine, le Mali. J’ai été très content de participer à cet événement.

Kassim TRAORE

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