Appelé l’”avocat des femmes”, Roberto Magic Sapeur s’est attiré la sympathie de la junte féminine. C’est ainsi qu’il s’est frayé un chemin au sommet de la musique malienne.
Toujours au service des femmes, notre Roberto se consacre aussi à la coiffure des jeunes branchés de la capitale. Car, selon lui, “on ne peut pas vivre seulement de la musique au Mali”. Nous l’avons rencontré pour vous.
26 Mars : Qui est Roberto Magic Sapeur ?
Je m’appelle Harouna Sylla. Je suis né à Ségou et j’ai grandi à Mopti et à Bolibana. Actuellement, je suis installé à Magnabougou.
26 Mars : Comment es tu venu à la musique ?
J’ai appris à chanter avec quelqu’un à Ségou. J’ai fais ma formation musicale avec un chanteur de l’orchestre Super Biton de Ségou, Papa Gaoussou Diarra. J’ai commencé ma carrière solo en 2000. Ma musique est surtout basée sur la sensibilisation et les conseils.*
Je chante pour les malades, les pauvres et surtout pour les femmes. Certains journalistes m’ont même surnommé « l’avocat des femmes ». Parce que, je chante la condition des femmes pour qu’elles puissent prendre conscience de leur valeur. Je les pousse même à tenir tête aux hommes.
26 Mars : Que penses-tu de l’évolution de la musique malienne
Moi, j’ai commencé il n’y a pas longtemps. Mais, je pense que la musique malienne beaucoup évolué et il y a beaucoup de maturité dans les chansons. Chaque artiste à son niveau, a évolué. Je pense qu’on peut encore faire mieux. Le seul problème, c’est que, la piraterie a pris de l’ampleur et a eu un nouveau collègue (NDLR : les nouvelles technologies de l’information).
Malgré cette évolution dans la qualité des styles et des chansons, l’artiste ne peut toujours pas vivre totalement de son art. C’est pourquoi, vous allez trouver beaucoup qui font d’autres choses parallèlement à la musique.
26 Mars : Que penses-tu des mésententes entre les artistes ?
Je pense que le clash fait partie intégrante de la musique. La chanson est surtout faite pour conseiller et sensibiliser les gens. Quand tu chantes, quel que soit le texte, quelqu’un va se sentir directement indexé, pendant que d’autres l’apprécient. Donc, chacun interprète une chanson à sa manière. C’est le cas concernant la chanson que j’ai faite pendant la crise. Mon objectif premier, c’était de pousser nos soldats à prendre leurs responsabilités. Parce que moi, je pense que nous avons de braves soldats au Mali. Si cette chanson a été mal interprétée, ce n’est pas de ma faute. Cela m’a même créé des problèmes très sérieux.
A propos des mésententes entre les artistes, c’est juste un problème de compréhension. Parce que, selon moi, chaque artiste a son style. Même si c’est le même genre musical, on doit laisser le soin au public d’apprécier.
Ce n’est pas en dévalorisant l’autre qu’on aura la meilleure vente. La jalousie et les problèmes familiaux ne doivent pas avoir d’incidence sur la qualité de l’artiste.
26 Mars : On ne te voit plus sur la scène, qu’est ce qui se passe ?
Je suis en pause, mais pas une pause voulue. C’est parce qu’il y a certains problèmes qui font que l’on ne peut plus vivre de son art. Cela ne nous encourage pas à nous investir à cent pour cent dans la musique. Avant, c’était les pirates qui nous détruisaient, mais, maintenant c’est pire. Avec l’évolution des nouvelles technologies qui distribuent nos chansons sans autorisation, nous ne gagnons rien sur nos productions.
Je demande aux nouveaux dirigeants de notre pays de prendre des mesures pour nous sortir de cette situation. Il y a tellement de talents aux Mali, qu’une aide serait la bienvenue.
26 Mars : Qu’est ce tu as à dire aux femmes maliennes en tant que leur avocat ?
Ce que je veux dire aux femmes, c’est de rester soudées pour revendiquer ce qui leur revient de droit. Quand je vois des femmes mener campagne pour les hommes et aller voter pour eux alors qu’il y a des femmes candidates, ça me dérange et ça me fend le cœur. Parce que, pour moi, les femmes doivent se soutenir mutuellement. Si elles ne se soutiennent pas, elles auront du mal à affronter les hommes devant les postes electifs.
Propos recueillis par Rokya Berthé
merci ROBERTO pour votre chanson sur armee malien.ROBERTO tu na jamai parle du mal, tu a dit laverite.
Rokya, pourquoi ne l’as-tu pas demandé les nouvelles de sa dernière chanson sur l’armée au moment où le Capitaine Sanogo faisait la bamboula entre Kati et Bko?
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