Rencontre avec Iba One : “J’abandonnerai obligatoirement mon flot pour un nouveau style”

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Iba One la nouvelle étoile montante du rap malien fait monter la pression d’un cran. Beaucoup plus sollicité par la jeunesse, Iba  ne fait aucunement la grosse tête. Très humble, discret et souvent  moins communicatif, mais extrêmement phosphorescent sur scène,   la vedette du rap   malien est en passe d’emprunter un autre chemin dans sa carrière musicale. Iba One s’est imposé brutalement  dans l’arène du rap malien par un style connu sous le jargon rappologique  de ”l’égotripe” ou ”l’égotrisme”. Un style égocentrique qui  consiste à se placer au centre et au sommet de tout le système.

 Il y a trois ans lorsque l’artiste rappeur Iba One arrivait dans l’espace du rap malien, le style dominant était ”la Révolution”. Un rap plutôt engagé et militant assez revendicatif qui trouvait son fondement dans le mouvement  socio politique et économique  qu’il dénonçait avec frénésie et rage. À l’instar des pionniers du rap révolutionnaire,   de la génération de Tata Pound, Fanga fing qui donnèrent sa carte de noblesse au rap malien, il fallait venir d’une autre planète avec une formule diabolique pour déloger la révolution. Iba One s’inspire donc  du mouvement rap américain, en l’adaptant à la réalité du rap malien. Le titre ”Iba One number One”,est un tube, que les enfants des localités les plus reculées du Mali savent répéter à cœur joie. Iba One multipliera les titres jusqu’à la réalisation d’un premier album dénommé ”The First”  enregistré au studio Bogolan. Un album qui  fut vendu comme de la galette au coin de la rue. ” Je ne pouvais  grandir auprès de ces monstres du rap malien, il me fallait un style particulier que les gens allaient apprécier. Ça a marché et aujourd’hui l’égotrisme donne du flot à beaucoup de rappeur sur la scène du rap malien” s’est il confié. Mais la vie change comme les générations passent. Vu la réalité des conflits de génération, Iba n’entend pas marcher unilatéralement sur la même  voie dans sa carrière de peur de se voir renverser par un nouveau style imposé par une nouvelle génération. Il compte très tôt entreprendre un style plus mûr et plus socialisant. Cela dans le but de rendre sa musique utile à toutes les générations.

S’agissant du Clash, Iba One pense que la grossièreté dans la musique est un détournement de moralité, car les injures grossières entre rappeurs  donnent  une mauvaise image du rap qui est déjà couvert  de préjugés  auprès de la vieille génération. ” Je n’admets pas non plus qu’on puisse réunir les gens dans les concerts et aller insulter père et mère devant eux, nous avons tous des mères qui nous ont donné la vie et donc il faut les respecter ” condamne t-il. Dans un double album  de 36 titres qui sera sous peu  sur le marché discographique, l’artiste compte surprendre les Maliens par son style nouveau. ” Ce que nous perdons dans la musique au téléphone, nous les gagnons dans les concerts, parce que les fans nous apprécient et assistent  Iba demande aux rappeurs maliens de s’investir courageusement dans le travail pour devenir acteurs du développement socio économique du Mali.
Zoumana NAYTE

 

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