Originaire d’Odienné dans le Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire, Soumahoro Mamadou dit ‘’MALAYKY’’ est né le 12 novembre 1972 à Lakota (Côte d’Ivoire). C’est dans cette localité de la région du sud-Bandama, à l’Ouest du pays, qu’il grandit auprès de ses parents commerçants. Dans le «Djiboua» (Lakota), il commence ses premiers pas dans la musique en participant à quelques concours scolaires. Quelques années plus tard, Malayky abandonne les études et se retrouve à Abidjan.
Confronté aux dures réalités de la vie, il se passionne pour le reggae, comme une soupape contre les contraintes de la vie, qu’il écoute tout en fredonnant quelques grands classiques pour amuser et égayer ses amis de la rue. Cet épisode de sa vie à la rue, lui forgera un tempérament de battant. Il exercera ainsi plusieurs petits métiers, dont celui de bagagiste à la gare d’Adjamé pour assurer son quotidien.
Une anecdote liée à cet emploi : une fois, il fut conduit au commissariat du 3ème Arrondissement d’Adjamé, quand un passager perdit ses bagages. Pendant sa détention préventive, les policiers vont lui demander de chanter une chanson populaire de l’époque : «Chef, ce n’est pas moi. C’est mon bras droit Polo» d’Hamed Faras. Dans la douleur et les larmes, l’émotion qu’il dégagea, mit une ambiance folle dans le commissariat qui se prit d’admiration pour sa belle voix.
Après cette triste aventure, il décide d’être apprenti de mini car, communément appelé Gbaka, puis à force de persévérance, il intègre le Studio d’enregistrement «NAVARO» de feu Mamadou Doumbia qui l’adopte et lui apprend les ficelles du métier de chanteur. Sa rencontre avec Feu Mamadou Doumbia, considéré comme son idole et un conseiller, va déterminer sa volonté de devenir un artiste chanteur.
En 1993, lors d’un concert pendant la caravane de la paix à Danané, il croise Tiken Jah Fakoly (son grand-frère d’Odienné) qui commençait aussi sa carrière musicale. De cette rencontre naîtra une grande amitié qui le confortera dans sa décision de ne se consacrer qu’à la musique. Il restera ainsi au côté de Tiken Jah pour apprendre et pratiquer ce qu’il aime le plus au monde : chanter.
En 1999, il fait partie du staff de Tiken Jah pour l’enregistrement de l’album «Le Caméléon», dans lequel il toaste sur la chanson «Yen a marre». Sa rencontre avec l’ex Wailer «Tyrone Donwie» au Burkina, va contribuer à lui faire pousser des ailes. Avec toutes ses expériences accumulées et surtout son atout premier qui est sa fabuleuse voix, Tiken Jah le fait entrer en studio pour l’enregistrement de son premier album en 2000. Mais, compte tenu des problèmes socio-politiques que connaît la Côte d’Ivoire à cette époque, l’album n’ira pas à son terme. Au lieu de le décourager, cette mésaventure le stimule et lui donne de travailler dans l’ombre avec acharnement, car son amour pour la musique, hérité de son père, est bien plus fort que tout.
Malayky se frotte à d’autres musiciens, fréquente les espaces dédiés à la musique, toujours en quête d’expériences. Il participe ainsi à des sounds system et joue dans plusieurs «temples» du reggae, Jamaica City, Parker Place et le Centre Culturel Français. Il participe même à plusieurs éditions du Marché des Arts et du Spectacle d’Abidjan, «MASA off», et de la Fête de la Musique. Toujours en quête d’expériences, il part pour Bamako où il joue avec les groupes Septeto et Soul Train Band, sous le label de Manjul pendant les sounds system de ‘’Radio Libre’’. Tous les mélomanes ont été épatés par son talent au stade Modibo Keïta de Bamako lorsqu’il a assuré la première partie de Tiken Jah Fakoly.
Par ailleurs, le public a pu apprécier sa présence scénique pendant la tournée du RASALAO avec Tiken Jah Fakoly à Man, à Odienné (Gbéléban) et à Abidjan, au Palais de la culture de Treichville, et de même qu’à la sixième édition du Femua. À l’image des stars mondiales du reggae, telles que Bob Marley, Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly, il accorde une place prépondérante au message d’engagement qu’il véhicule à travers sa musique. Ses chansons illustrant des scènes de la vie quotidienne et sa sensibilité face aux problèmes des jeunes du Ghetto fait de lui la voix des sans voix.
Malayky aussi chante la cause des Africains, ses détresses, ses interrogations, ses espoirs et ses révoltes. À force de travail, de persévérance, de courage, Malayky met enfin sur le marché, un album de douze (12) titres «Radykal Roots». Cet album est le fruit de plus de 20 ans d’expérience. L’album révèle ses énormes qualités vocales avec les arrangements exécutés de mains de maître par Manjul au studio Humble Ark Records à Bamako (Mali) et la participation de Moses Doumbia à Abidjan puis de Georges Kouakou côté arrangement au Studio Lion and Fox qui relève le niveau de cet album.
C’est dans ce studio de renom international, Lion and Fox, basé à Washington DC, que le mix et le mastering seront assurés. Cet album est un véritable Opus qui va certainement se hisser parmi les grandes œuvres du reggae mondial. L’aventure qui a commencé il y a 20 ans, s’annonce glorieuse pour le bonheur des mélomanes ivoiriens, africains et du monde.
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