Le coin des artistes se pencher aujourd’hui sur une des figures emblématiques de la musique malienne voire mondiale : Ramata dite Doussou Bakayoko, «Mama» pour les intimes. Qui est donc Doussou?
Cette illustre personne, Ramata Doussou Bakayoko, est la fille de la reine du «Didadi», Nahawa Doumbia, et de N’Gou Bakayoko, chef d’orchestre de Nahawa Doumbia. Très petite déjà, Doussou a commencé à avoir de l’amour et le souhait d’être comme sa mère, qui n’est plus à présenter dans le monde du showbiz. Doussou rejoint alors sa mère dès ses huit ans, pour chanter quelques morceaux sur scène. Et dès lors, la « Mama » est vite remarquée à travers son style unique en son genre. Pour qui connait cette reine du «Didadi», Nahawa, et son père enseignant de formation, ils ont aussitôt jugé que l’école est primordiale. C’est alors suite à cette décision de ces parents que Mama poursuit ses études jusqu’au baccalauréat. Comme on a coutume de le dire chez nous, «telle mère telle fille», Doussou s’est lancée comme une «folle» dans la musique où elle ne tardera pas à être encore révélée. Suite à des recherches auprès des grands de la musique malienne, elle remporte successivement plusieurs concours tel que «jeunes talents en faveur de l’Association malienne de lutte contre les déficiences mentales».
Les Œuvres de Doussou
Faut-il rappeler qu’avant le départ de Doussou pour différents concours à Bamako et en Côte d’Ivoire pour l’enregistrement de son tout premier album, elle avait accompagné le tout premier groupe de Rap de Bougouni à l’époque fondé par le regretté Youssouf Sougoulé alias «spakli», lors de l’émission «Top Etoile», dans un morceau «le sot est là» enregistré a Bougouni, avec comme invité sa mère Nahawa Doumbia. Après avoir été le vainqueur de ces différents concours, elle regagne la Côte d’Ivoire pour enregistrer son tout premier album «Sumba» en 2001.
Dès lors, l’héritière de la reine Nahawa a commencé à être connue suffisamment par le monde de la musique.
Ramata Doussou Bakayoko dite ‘’Mama’’, le rossignol, réussit à se frayer un chemin dans la «forêt des divas» avec un style moderne, des instruments traditionnels. Doussou n’a pas mis du temps pour mettre le feu dans le cœur des amoureux de la musique du Mali et devient une idole surtout pour la jeunesse du Mali et de la côte d’Ivoire où on lui a donné le surnom «Doussou Paradis».
Après donc son premier album «Sumba», ‘’Mama’’ se retrouve en Europe en 2003, aux côtés de Frédéric Galliano, autour d’un projet initié par ce dernier, et intitulé «Frédéric Galliano and The African Divas». Cette création mélange des bits électroniques, avec des instruments traditionnels et des voix de divas africaines. Elle se produit donc dans plusieurs festivals européens. Beaucoup de tournées suivront, notamment dans toute l’Europe et en Asie. En 2005, ‘’Mama’’ se consacre, après plusieurs années de tournée en dehors du Mali, à son deuxième opus, intitulé «Dayelé». Ce deuxième album marque un pas supplémentaire dans la carrière de Doussou puisqu’il sera également un succès. Elle fut par la suite récompensée par le Ministère de la Culture du Mali par le trophée «Sorofé Kono» pour son engagement auprès des questions sociales, de la place des handicapés, de la prévention sanitaire.
Son troisième opus sur le marché discographique national et international a été «Danaya», sorti en Juin 2011. D’après les professionnels de la musique, Danaya se rayonne comme un album de transition, d’affirmation d’un style. Les sons toujours influencés par la musique traditionnelle se distillent avec des accents de funk, de soul, et la voix de Doussou Bakayoko prend une subtilité supplémentaire entre sensualité et maturité. Doussou, dans le cadre de sa lutte pour le bien-être des enfants de part le monde, fait un album du nom de «Nana jolie», un conte pour les enfants.
Au plaisir de la recevoir dans les jours à venir pour des interviews, nous lui souhaitons bonne chance dans sa carrière musicale et longue vie.
Seydou Oumar N’DIAYE