Quelques années après sa mort : L’icône de la musique donso, Balla Guimba Diakité continue d’inspirer des chasseurs et traditionnalistes

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C’est le 25 décembre prochain que tiendra la septième édition du festival du Simbi en hommage au virtuose de la musique donso du Mandé, Balla Guimba Diakité. Il est à signaler que c’est un certain 25 décembre 2011 qu’il est décédé. Ses héritiers et nombreux fans s’emploient déjà à travers une série d’activités à faire de cette édition une véritable rencontre entre chasseurs, traditionnalistes, maitres en art oratoire et spécialistes de sciences occultes. Autant de qualités dont jouissait Balla Guimba Diakité. Au cours d’une rencontre, ses proches et sympathisants ont fait découvrir un pan important de la vie du maitre incontesté du Simbi. Cette édition donnera aussi l’occasion à de nombreux personnes de redécouvrir le parcours atypique de ce vieux sage du Mandé. Non-voyant depuis son enfance, Balla Guimba Diakité n’était pas seulement artiste atypique, mais il a aussi été et demeurera le repère culturel exceptionnel d’une région et d’un pays, le Mandé et le Mali. Balla Guimba Diakité n’a pas utilisé exclusivement son talent et son charisme au service de la musique. Il a été un fervent défenseur de la cause de la femme dans notre pays. Il a aussi mis sa notoriété et son influence en jeu pour soutenir l’abandon de l’excision dans le Mandé.

L’homme, dit-on, n’a jamais milité dans une formation politique. Toutefois, pour l’une des rares fois, il s’est battu aux côtés de l’actuel président de la République alors qu’il était en campagne. Pour la petite histoire, il a même contribué à la création de clubs de soutien pour soutenir la candidature de ce dernier. Balla Guimba Diakité et IBK étaient très liés, explique-t-on.

Ses proches espèrent que le chef de l’Etat se souviendra encore de son vieil ami qui laisse à la postérité un répertoire fort riche de chants sacrés et légendaires comme Koulanjan, Baala-Kononifin, Simbo, pour ne citer que ceux-là.

                          K. THERA

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3 COMMENTAIRES

  1. A ceux qui regardent avec indifférence l’imagerie de ce vieil homme, Sankingba leur dit tout simplement qu’un aède s’en est allé. Oui, les traditionalistes malinke, du Wassoulou, du Beledougou, du Birgo, de Segou l’observent tout autrement n’en déplaise aux ” Nantan” c à d les non-initiés.
    Toujours coiffé de son bonnet orné de miroirs, de corne d’antilope, et de fibre rappelant le shako des gardes républicains de Parie, ou le turban du cornac de Calcutta, Balla Djimba était le maître incontesté de la confrérie des chausseurs er aussi des thaumaturges et des géomanciens. Oui, c’était le grand coucou lors des levées d’armes et représentations des chasseurs.
    Pour la petite histoire, chaque fois ´il y a veillée des chasseurs pour célébrer un esprit, la soirée commence toujours par “l’envol du vautour” autrement le Dougalawili. C’est le moment où tous les chasseurs présents à la cérémonie forment un grand cercle dans l’obscurité totale, en plaçant un “connaisseur” (Karamoko) pour apporter le feu sans allumette et sous l’hymne du mystère, entonné par le seul rythme du “Djandjoba” de la guitare (donso ngoni) en berçant la place, pour glorifier les grands hommes. Interdiction absolue de bouger et même de tousser tant que Balla Djimba pinçait les notes mystiques de sa guitare. Oui, le monde de la cosmogonie engendrant l’immatériel, l’invisible,et l’inconnu .
    Sankingba comme tout autre adepte de cette confrérie se concentre et fait son onirisme vers le monde des Simbo et des grands prêtres.
    Balla Djimba, tout comme Batomoma Sanogo de NGama, Samouni, Yoro du Wassoulou, sont de ceux-là même qui méritent une place dans le panthéon de la culture des mages et des esprits du Mali. Une salle du conservatoire Balla Fassekè pourra pérenniser le grand Gnamatoutou de Gouanan, du Bassidougou. Le générique de la radio LIBERTÉ (Mandé Mori de Kassemady ) est une symphonie du Grand Ballla Djimba.
    Pour la République 🇲🇱🇲🇱🇲🇱🇲🇱🇲🇱🇲🇱AW DANSOKO.

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