Salif Kéïta propose la privatisation du Bureau malien du droit d’auteur
Lors de la conférence de presse du Bureau malien du droit d’auteur (BUMDA, le mardi 16 avril, dans le cadre de la journée de mobilisation contre la piraterie, le président de l’Union des Associations des Artistes, des Producteurs et Editeurs du Mali (UAAPREM), Salif Kéïta a déclaré qu’un ultimatum sera bientôt lancé aux candidats à l’élection présidentielle du 7 juillet prochain. Le candidat qui acceptera de prendre en compte les doléances des artistes aura leurs voix. Une grande assemblée générale est prévue dans les jours à venir pour définir toutes les préoccupations des artistes. Salif Kéïta propose aussi la privatisation du BUMDA et de confier la gestion de cette structure à une société privée.
La journée de mobilisation de lutte contre la piraterie avait dans son programme, mardi dernier, l’organisation d’une conférence de presse animée par les acteurs de la culture, au siège du Bureau Malien du Droit d’Auteur (BUMDA). Il s’agissait du Directeur général du BUMDA, Andogoly Guindo, du chanteur Salif Kéïta, président de l’Union des Associations des Artistes, des Producteurs et Editeurs du Mali (UAAPREM)et M’Baye Boubacar Diarra, producteur. Le doyen Kardjigué Laïco Traoré était également au rendez-vous en tant que personne ressource. Pendant plus de deux heures d’horloge, les conférenciers ont échangé avec les journalistes sur la piraterie des œuvres artistiques et littéraires . Avant de préciser que : “nous assistons à une banalisation du phénomène de la piraterie par les populations. Combien sommes-nous à exiger le sticker du BUMDA en achetant un support d’œuvre ? Combien sommes-nous à refuser de télécharger gratuitement un fichier de musique ou de film ? Qui s’émeut de voir ces containers déverser leur contenu de cassettes, DVD, CD, VCD, made in China ou en provenance de Dubaï renfermant des œuvres piratées de nos grands artistes ?”.
Pour M’Baye Boubacar Diarra, la lutte contre la piraterie est une lutte très complexe. Selon lui, les artistes ont été les premiers ambassadeurs du pays. “Cela fait plusieurs années que nous discutons sur la piraterie, malheureusement, nous n’avons toujours pas trouvé de solutions. Aujourd’hui, nous les producteurs, nous sommes très fatigués à cause de ce fléau.
C’est pourquoi, la production des artistes se fait rare au Mali puisque le producteur dépense beaucoup pour faire une cassette et en contre-partie, il n’a rien parce que le produit est piraté. En réalité, nous n’avons pas vu venir la nouvelle technologie. L’internet est en train de tuer aussi notre musique” a déclaré M’Baye Boubacar. Après avoir accusé l’Etat d’être le premier responsable, Salif Kéïta estime que la seule solution pour lutter contre la piraterie, c’est de privatiser le Bureau Malien du Droit d’Auteur. En d’autres termes, il s’agit de confier cette structure à une société privée. Il souhaite également que celui qui aura la chance de gérer cette société soit nommé par les artistes.
Pour le Directeur général du BUMDA, toutes les mesures ont été prises pour mieux lutter contre la piraterie. Son objectif est de réduire le taux de la piraterie. C’est pourquoi, il a déclaré la tolérance zéro aux pirates. Selon lui, l’Etat perd plusieurs milliards de FCFA par an à cause de la piraterie.
Au cours de cette conférence de presse, Salif Kéïta a lancé son cri de cœur à l’endroit des candidats à l’élection présidentielle du 7 juillet prochain. Selon lui, un ultimatum sera lancé par les artistes afin que leur doléance soit prise en compte par le futur Président de la République. L’une des préoccupations des artistes, c’est l’amélioration de leur condition de vie.
Alou B HAIDARA
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