Mais que s’est-il passé ce samedi 18 décembre lors de la nuit du parrain de la Biennale à Sikasso ? Bien malin qui peut deviner ce qui s’est passé cette nuit là. Qui a provoqué l’overdose d’Oumou Sangaré qui a chanté dans cet état sur scène ? Tout le monde a constaté le vide autour de l’artiste qui aurait dû être assistée et secourue par au moins dix personnes de son proche entourage. Mais rien n’y fit.
Qui a drogué Oumou Sangaré dans son entourage? Ses fans doivent porter plainte contre X pour intoxication et la vérité verra le jour. En tout cas ce n’est pas l’artiste elle-même qui s’est voulue dans cet état car Oumou est de nature modeste et modérée. A moins que ça ne lui soit monté la tête avec la présence de Malamine Koné qu’elle voudrait convaincre de sa bonne foi et surtout de toutes ses qualités de grande artiste.
La démonstration passée, l’Equipementier doit désormais compter avec l’engagement sans faille de notre Ambassadeur de la culture malienne, qui n’est pas n’importe qui. Oumou Sangaré est une très grande star qui a provoqué la liesse dans toutes les grandes salles de spectacles à travers le monde entier. Ses albums et ses morceaux anthologiques en disent plus long que ces phrases.
Le film d’une ivresse
Cette nuit du parrain à Sikasso, Oumou Sangaré, à la suite des autres artistes, est passé sur scène avec brio, pour ne pas dire un passage trop remarqué. Elle a chanté avec enthousiasme, pour ne pas dire avec trop d’audace, devant un public malien à Sikasso. Pour dire la faille, c’est que ses expressions corporelle et verbale ont traduit, non pas une envolée ou la verve qu’on retrouve chez une artiste superbement inspirée, mais la lourdeur des gestes et de la langue, le déficit de pudeur et de politesse, l’absence de réserve.
L’artiste, la grande star de renommée internationale, habitée par ce tempérament, a dit tout haut des mots qui relèvent du domaine de l’intimité, ou en tout cas du confidentiel, comme ‘’je t’aime Malamine Koné’’. Mais si ce n’est qu’une déclaration de flamme à l’endroit du « patriote Malamine Koné » qu’elle compare à elle-même, une entreprenante qui est « partie chercher de l’argent pou venir secourir ceux qui en ont besoin, les démunis », cela peut être facilement avalé par un public de fans qui se complairait aussi à répéter ‘’Wéléwélé wéléwélé’’, à la suite de l’artiste. Mais hic… ! Hic…!, je veux dire, le hic dans cette affaire, c’est que notre idole avait presque pris son envol sur une autre planète, et à peine ses jambes la supportaient, parce que la tête était ailleurs. Bien malin qui peut deviner ce qui s’est passé cette nuit là. Qui a provoqué l’overdose ? En tout cas, ce n’est pas Oumou qui a fumé ou délibérément avalé ça. Nous vous dirons, certainement après enquêtes, ce qui s’est réellement passé avant et après le concert d’Oumou Sangaré à Sikasso.
La chaîne nationale de télévision émettait le direct pour le monde entier et la Chaîne du continent Africable relayait simultanément les images de l’ORTM, en vertu de la bonne collaboration entre les deux chaînes. « Ah ! wéléwélé, wéléwélé wéléwélé wéléwélé wélé… », et l’artiste chantait sans savoir ni pouvoir s’arrêter. Le morceau fini, l’orchestre avait arrêté de jouer. Mais l’artiste, elle voulait continuer, alors même qu’elle n’en pouvait plus, lâchée par ses forces.
Au stade Wembley de Sikasso
La scène pouvait être comprise comme tel et chaleureusement applaudie si nous étions au stade du Wembley à Londres. Sous les projecteurs colorés, les tonnes de décibels et les fumées parfumées, Oumou Sangaré, la reine du Wassoulou s’en tirerait avec les honneurs d’une artiste hors pair, telle qu’elle. Mais non, c’est le lieu qui a trahi. Non, ce n’est qu’une petite fausse manœuvre récupérable. Tout le monde peut trébucher, comme peuvent le faire un chirurgien, un pilote (c’est encore plus dangereux), un chauffeur ou même un présentateur de journal télévisé. C’est un simple trébuchement qui ne se répétera pas. D’ailleurs qui peut lancer la première pierre ? Entre nous artistes, qui ? Ecrivains, poètes, joueurs et chanteurs, qui ne connait pas les nuages ?
Salif Kéita, Alpha Blondy, Bob Marley, Oumar Koïta, Miriam Makéba, Aicha Koné, Nayanka Bell, Tchalla Muanna, Mbilia Bell qui n’a pas bâti une excellence en ayant ses petits secrets ? Si le redoutable chanteur de chasse Toumani Koné a usé du cola, des ficelles et des aiguilles pour arroser, attacher et détacher ses petits objets porteurs de gloire et d’éminence, pensez-vous qu’il en a été de même pour Jimmy Cliff, Dia Bob Marley ou Dianna Ross ? Que nenni ! ‘’Sôn yé môgô la, sôn yé sarama la, son tè môgô la, sôn yé sarama la’’. Qui n’a pas apprécié ‘’Les Fleurs du mal’’ de Baudelaire, qui l’a écrit plongé dans son spleen, la tête dans les nuages. ‘’L’albatros’’, ‘’Réversibilité’’ ou ‘’Le soir’’. Qui n’a pas aimé ces écrits ?
Le morceau ‘’Welewele Wintou’’ doit être désormais surclassé et vendu aux enchères en Europe ou aux Etats-Unis. Oumou Sangaré ne doit surtout plus la chanter ni en concert ni en live, que sur recommandation expresse par le Consortium acquéreur après l’adjudication au dernier enchérisseur. En raison du sacrifice de l’artiste qui y a consacré lors de cette nuit du parrain tout son potentiel pour se surpasser et émerveiller le public. Et surtout pour séduire notre compatriote Malamine Koné qui doit le lui reconnaître en achetant ce morceau au prix hors classe. Nous vous tiendrons informés de la suite, avec si possible des témoignages à Sikasso et à Bamako.
B. Daou