Reconnus par l’Etat sous Modibo Kéita, peu après l’indépendance, les orchestres au Mali ont connu des heures de gloire dans les années 1960 à 1980. Favorisés par les grandes rencontres artistiques et culturelles, chaque région ou cercle avait son ou ses orchestres. Mais depuis quelques années, notre pays assiste à leur disparition.
Facteurs d’intégration et de cohésion sociale, les orchestres, mères de la symphonie des temps anciens, ont porté haut le flambeau de la culture malienne. Il s’agit, entre autres, du Badema National, l’Orchestre régional de Kayes, le Ciwara Band de Kati, le Mystère Jazz de Tombouctou, le Super Biton de Ségou, le Kanaga de Mopti, le Kéné Star de Sikasso, le Koulé Star de Koutiala ou encore le Bamassaba de Bamako. La belle époque qui a fait du Mali un fabuleux réservoir d’orchestres d’une rare inventivité.
Malheureusement, on assiste depuis des années à la disparition de ces différentes troupes. Que s’est-il passé ? Pour Ntji Diakité, facilitateur et consultant au Palais de la culture, ancien directeur du Ballet national, la disparition des orchestres s’explique par le désintérêt de l’Etat vis-à-vis des activités artistiques et culturelles.
“L’Etat a laissé pour compte des activités artistiques et culturelles. Il a laissé toutes les activités de promotion culturelle et d’avancée culturelle aux mains des privés. Il y a trop de problèmes dans ce pays. Et le financement de la culture par les privés n’est pas une chose aisée. Et si dans le temps les orchestres existaient un peu partout, c’est parce que l’Etat soutenait l’action culturelle”.
Si pour certains, la disparition des orchestres est due à la politique de l’Etat à s’intéresser peu à ce secteur, pour Kardjigué Laïco Traoré, un autre homme de la culture, c’est la prédominance de l’individualisme sur le groupe qui explique dans une large mesure ce dépérissement.
“L’individualisme dans le domaine des arts est en train de dominer l’esprit de groupe. Les gens sont devenus véritablement individualistes. Le vedettariat domine le sentiment national parce que les orchestres c’est vraiment le sentiment national”.
Promotion de la culture malienne, cohésion sociale, entente et la paix, tels étaient le credo des orchestres. “Ces formations, dans la plupart du temps s’exprimaient dans nos langues nationales, donc la culture s’en trouvait meilleure. Les orchestres dans le temps aussi bien au niveau national que dans les régions, travaillaient pour la cohésion sociale. Ils travaillaient sur des thèmes d’unification de comportement de l’être humain. Le social était leur vecteur”, affirme Ntji Diakité.
Pour le retour en grâce cela, M. Diakité propose l’aide de l’Etat : “Il faut obligatoirement que l’Etat aide les régions. Que les régions s’y mettent. Que les gens acceptent de se dire que la culture est un pan important du développement social, économique et cultuel d’un pays”, soutient-il.
A preuve : la Biennale artistique et culturelle reste un élément clé de l’intégration parfaite, car promouvoir la culture c’est cultiver la paix, l’intégration et le vivre ensemble et le Mali en a chèrement besoin.
Ousmane Sagara
Et Dieu seul sait combien donnera demain,un franc investit aujourd’hui dans LA CULTURE.
Que deviendra CE NOUVEAU MALIEN qui est entrain de naitre d’ici 50 ans?
Qu’est ce qu’on n’a pas ABANDONNE ici au Mali.
Le Mali ne pense plus a CES MINES A CIEL OUVERT et INEPUISABLE.
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