Les artistes maliens sont aujourd”hui unanimes : il n”y a pas de solidarité entre eux. Chacun mène son jeu de son côté. Pourtant, c”est l”union qui fait la force. Telle est, en tout cas, la vision de la grande cantatrice Naïny Diabaté. Elle n”a pas hésité à défendre sa thèse lors de la rencontre du cinéaste malien Souleymane Cissé avec la presse, vendredi dernier au siège de l”UCECAO. En plus de Naïny, la diva Amy Koïta était elle aussi invitée à cette rencontre.
"Je pense que quand les artistes maliens se donneront la main, nous allons aller de l”avant. Tant que nous ne serons pas solidaires, je pense que ça va être difficile pour nous. Les Français disent que l”union fait la force. Raison pour laquelle les Européens nous devancent aujourd”hui, parce qu”ils sont solidaires. Alors que chez nous, les gens sont égoïstes" dira Naïny Diabaté, avec force. Elle est convaincue que le Mali a une place importante qui lui est destinée dans le domaine de la culture mondiale, surtout en matière de musique. Mais, si les artistes maliens ne travaillent pas ensemble, nous risquerons de perdre cette place au profit des autres pays, où les artistes sont solidaires. Tel n”est pas le cas, aujourd”hui chez nous, puisque chacun ne défend que ses intérêts personnels.
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En tout cas, l”une des préoccupations de Naïny est d”aider les jeunes artistes afin qu”ils puissent être connus sur le plan international. Pour la petite histoire, c”est elle qui représentait le Mali au festival d”Avignon en 1983 : "Je n”étais pas invitée en tant que Naïny, je représentais mon pays" souligne l”artiste. Elle a représenté dignement notre pays à ce grand rendez-vous de la musique durant quatre éditions. C”est après qu”elle a suggéré aux organisateurs le nom d”autres artistes maliens afin qu”ils participent à ce festival. Finalement, c”est Oumou Kouyaté de Bamako-Coura qui y est allée. Après, ce fut le tour de Mah Damba, la fille de Djéli Baba Sissoko. "Si, j”avais été égoïste, ces artistes n”auraient pas participé à ce festival, alors que c”est un honneur pour le Mali d”être représenté".
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Pour ceux qui ne le savent pas, Naïny a passé un mois en 2006 dans une université des Etats-Unis afin d”éduquer et de sensibiliser les étudiants sur le VIH-Sida. Ce choix n”est pas un fait du hasard, puisque la chanson de l”artiste sur le Sida a été l”une des meilleures d”Afrique sur le thème. Un documentaire a d”ailleurs été produit à cette occasion.
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Cette année, Naïny a proposé le nom de quatre artistes maliens pour que les organisateurs eux-mêmes puissent faire leur choix. Tout cela pour que la musique puisse aller de l”avant. En tout cas, les artistes doivent mieux s”organiser pour que la culture malienne puisse garder ses lettres de noblesse. Pour ce faire, ils invitent les jeunes générations à se donner la main.
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