Le 19 avril 2011, le célèbre groupe de Rap Tata Pound a mis sur le marché discographique son 6ème album. En prélude à la sortie de cet album, Ramsès, Dixon et Jo Dama ont animé le samedi 16 avril 2011, une conférence de presse au Café des arts du Palais de la culture.
Composé de 12 titres, l’album «Lekessé» de Tata Pound fera parler de lui dans les jours à venir. Jo Dama, Dixon et Ramsès sont restés fidèles à leur style. L’album est composé de titres très engagés. «Tous les textes sont engagés politiquement et socialement. Nous y abordons la situation du Mali, notamment de l’école malienne et de l’Afrique», a indiqué Dixon. Pour sa part, Jo Dama dira que cet album a été essentiellement réalisé dans le studio «Cabral», appartenant à Ramsès. Ce dernier dira que la réalisation de l’album leur a pris 6 précieux mois. Il a tenu à préciser que cet album a été entièrement «mastérisé» à Ouagadougou au Burkina Faso dans le studio de leur collègue rappeur Smoky. Pour permettre aux journalistes d’apprécier la qualité de l’album, les trois mousquetaires du groupe Tata pound, dans une démarche pro-active, en plus du DJ qui a joué trois morceaux, ont repris les paroles en accapela. «Akoubougnena» est le premier morceau qui a été présenté à la presse. Selon Jo Dama, dix ans après sa création, quand Tata Pound a laissé ses membres faire des albums en solo, nombreux sont les détracteurs qui ont cru que le groupe était cassé. Selon lui, trois ans sans avoir mis un album sur le marché, les mauvaises langues avaient fini par faire croire que le groupe était à bout de souffle. Pire, il dira que certains sont allés jusqu’à dire que le groupe était noyé par le succès de nouveaux groupes arrivés sur la scène bien après lui. «Akoubougnena est en quelque sorte un morceau qui vise à donner une réponse à tout ce monde », a-t-il déclaré. Quand au titre « Lekessè» ou la vérité crue, qui a donné son nom à l’album, Jo Dama dira que le groupe y parle de la politique au Mali. A vrai dire, ce morceau est une critique de la création du parti politique PDES par les proches du Président ATT. «Nous avons senti la création de ce parti politique comme la volonté des opportunités de tout bord qui ses sont données la mission de pousser ATT à briguer un 3ème mandat», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que ce morceau dénonce le PDES et interpelle les dirigeants africains qui avalent toutes les théories qui viennent de l’occident. «Oui à l’évolution, mais prenons en compte nos réalités et notre environnement», a-t-il déclaré. Le troisième morceau présenté aux journalistes et intitulé «Ecolisso», selon Jo Dama est un retour sur une ancienne thématique en relation avec le sempiternel problème de l’école malienne. A la différence du précédent morceau, celui dénonce le partage de responsabilité entre l’Etat, les parents, les enseignants et les élèves et étudiants. L’AEEM, le syndicat des élèves et étudiants du Mali y est sérieusement tancé. Cet album qui fait appelle à des instruments traditionnels comme la kora est présenté par ses maîtres d’œuvres comme un produit qui joint l’utile à l’agréable avec des paroles très engagés sur un beat très dansant. Mais, mieux, l’album est présenté comme un nouveau point de départ dans la carrière du groupe qui s’est engagé à ne plus faire de concert en play back, ni en semi live. «Avec cet album, Tata Pound va désormais jouer pendant les concerts en live», a déclaré Dixon. En plus des trois morceaux présentés aux journalistes, l’album comporte d’autres titres comme «On s’en fou», «Silaman djama», «Bamako», «Tikelaw», «Baby One», «Polis Système», «Les femmes» et «Sebe mogo».
MTT