A partir de la première semaine du mois d’avril 2017, les mélomanes maliens pourront se régaler du nouvel album de l’artiste kidaloise Keltoum Walet Emastagh. La conférence de lancement de cet album de 10 titres a eu lieu le mercredi 29 mars 2017 au Grand Hôtel Azalaï de Bamako.
Parlant de l’artiste, Boncana Maïga “Maestro” dira qu’avant de commencer à chanter, Keltoum Walet Emastagh produisait des artistes en Côte d’Ivoire. C’est après qu’elle a commencé à chanter. “Keltoum est mon coup de cœur. Il faut l’aider car son album est bien fait avec un enregistrement de qualité. L’album de 10 titres a été enregistré à Bamako et en France. Le clip du morceau Watcha a été filmé à Kidal (30 %) et 70 % au bord d’une oasis en Algérie”, a précisé Boncana Maïga le “ Maestro “.
Keltoum Walet Emastagh dira qu’elle s’est mise à chanter pour exprimer ses sentiments par rapport à ce qui se passe à Kidal et dans le monde. Elle chante l’amour, l’unité des peuples et les valeurs humaines. “Au Mali, la culture n’est pas tellement mise en avant, alors qu’aucun peuple ne peut aller de l’avant sans sa culture. Il faut encourager les chanteurs du terroir. J’ai eu la chance d’être encouragée par Boncana Maïga “Maestro” et des autorités comme le gouverneur de Ménaka, Daouda Maïga. Et j’espère que mes frères maliens seront nombreux pour m’encourager, promouvoir la culture malienne et contribuer à trouver une solution à la crise malienne”, a-t-elle préconisé avant d’ajouter qu’il y a beaucoup d’autres artistes poètes qui sont dans l’ombre et qui sont dans la protection des valeurs culturelles.
L’artiste de Kidal se prononce sur la tenue de la Conférence d’entente nationale : “J’ai espoir que durant la Conférence d’entente nationale, les Maliens pourront s’asseoir, se regarder, se parler sincèrement pour aller de l’avant et trouver solution à la mésentente, à la haine. Que chaque Malien sache qu’il a un devoir et un droit. Au Nord, nous ne faisons pas que la guerre. Nous faisons aussi la paix”, s’est-elle exprimé, avant de dire que son rêve est de transformer le sable du désert en verdure, mettre de l’eau partout dans le désert.
Née le 22 décembre 1959 à Kidal, de culture touareg, artiste peintre, poète et chanteuse, Keltoum Walet Emastagh fait du blues touareg empreint de l’importance morale de nos valeurs, piliers de notre survie et socle de notre avenir, dénonce les dérives de notre société. Présent à la cérémonie, Daouda Maïga, le gouverneur de Ménaka, soulignera que sa région est une zone désertique qui a beaucoup de problème d’eau. “Je me fais le devoir d’encourager toutes les initiatives culturelles qui sont facteurs d’unité nationale. Il y a des hommes et des femmes qui se battent pour promouvoir la culturelle malienne. Nous serons toujours présents aux côtés de nos artistes pour les encourager. Tous les actes de développement sont initiés pour la cohésion, le partage de la culture de l’autre pour le brassage du peuple malien”, a-t-il laissé entendre.
En bouclant la cérémonie, Abdoul Berthé (opérateur culturel) dira que chaque Malien a son mot à dire pour le développement de la culture malienne.
Siaka Doumbia