L’espace culturel de la Maison des jeunes de Bamako a servi de cadre pour l’artiste Mamou Sidibé pour animer une conférence de presse à l’occasion de la sortie toute prochaine de son 3è album intitulé Juguya (la méchanceté). C’était le jeudi 28 juin dernier. Pour la circonstance, une bonne quinzaine de journalistes étaient au rendez-vous. Les parents, les amis et quelques fans de l’artiste ont aussi pris part à l’évènement, aux côtés du Directeur général de la Maison des jeunes, Modibo Traoré, invité d’honneur. Au cours de cette conférence, Mamou Sidibé a parlé du succès de ses deux précédents albums, de ses attentes par rapport au nouvel album après avoir présenté ses excuses pour l’affaire dite affaire du drapeau.
Qui est Mamou Sidibé ?
Né dans l’arrondissement de Niéna en 3è région, de Bourama et de Manseye Diallo, Mamou Sidibé a fait ses débuts sous les ‘’ailes’’ de Oumou Sangaré. «J’ai passé des années chez la maman de Oumou Sangaré qui m’a beaucoup aidé», a déclaré Mamou. Fille d’artiste, Mamou a hérité la musique de son père, lui-même balafonniste qui accompagnait les cultivateurs au champ. Mamou est célibataire sans enfant. Elle mène, en dehors de la musique, d’autres activités lucratives.
Les thèmes chantés dans Juguya ?
Le 3è album, intitulé Juguya, est composé d’une dizaine de titres. Juguya, le titre phare, traite de la méchanceté des hommes. Mais selon Mamou Sidibé, cette méchanceté des autres ne nous empêche pas de réussir. Pour cela, elle a cité l’exemple de Soundjata (empereur de l’empire du Mali du 12è siècle) et de Nelson Mandéla (emblématique prisonnier de l’apartheid devenu premier président de l’Afrique du sud libre). «Tout ce dont j’ai peur c’est peut-être la maladie», a dit la conférencière. Dans ce nouvel album qui paraît ce début juillet, elle donne des conseils, exhorte les hommes au courage et à la bravoure. Toute cette mélodie est soutenue par des chansons bamanan du Ganadougou, fulfulbé, sarakholé. Avec un hommage rendu aux forgerons, ses esclavages de tous les temps. Résolument polyglotte en musique, Mamou chante également en Songhoï.
Les attentes de Mamou
Les deux premiers albums, Nimissa en 1999 et Muso en 2002 ont marché selon Mamou Sidibé. «J’ai vendu plus de 5 000 cassettes pour le premier et 10 000 pour le second», dira t-elle avant de poursuivre : «cette fois-ci, je mise sur 200 000 ventes». « Je ne suis pas pressée ; le succès ne s’obtient pas en un jour », un appel à la patience et à la persévérance qu’elle le lance à ses parents et à ses fans dans un des morceaux du nouvel album Juguya.
Les excuses de Mamou Sidibé au public malien
Lors des festivités de l’investiture du président de la république, ATT, au stade omnisport, l’artiste Mamou Sidibé aurait été accusée d’avoir jeté le drapeau du Mali à terre. Elle s’en est défendue lors de la conférence de presse à l’occasion du lancement de son nouvel album Juguya. Une vieille femme m’a effectivement apporté le drapeau quand je chantais. Mais au moment de le déposer sur mes épaules, un geste de mon bras est parti. Le drapeau est tombé sans que je me rende compte. Tel est le fait relaté par Mamou. Elle a présenté ses excuses au public qui l’aurait compris autrement. «L’interprétation donnée par certains spectateurs m’a profondément touché et j’ai passé plusieurs heures à pleurer » a dit Mamou. Ses excuses ont valu les hommages de Mamoutou Kéïta qui a félicité Mamou pour sa fidélité, sa simplicité et son naturel.
Drissa Sangaré
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