Dans le cadre du colloque international sur l’histoire des musiques modernes d’Afrique, l’orchestre de Ségou a symbolisé le « retour aux sources » désiré par l’Institut Français. Parmi les orchestres régionaux du Mali, le Super Biton de Ségou occupe une place de choix. Présenté comme « le plus ancien » orchestre du continent Africain, les membres du Super Biton se sont réunis comme en hommage à l’histoire de la musique malienne. Les spectateurs ont voyagé dans le temps des années 70, là où les chanteurs et orchestres africains venaient tout juste d’amplifier leurs instruments.
Dans la salle se trouvaient le Ministre de la culture et l’ambassadeur du Venezuela qui ont fait honneur de leur présence au Super Biton de Ségou, mais aussi et sûrement à leur plaisir personnel en venant voir ainsi un groupe qui a du les réjouir dans les années de leur jeunesse. Avant hier à l’Institut Français, le Super Biton est monté sur scène accompagnée par les applaudissements des admirateurs mais aussi des experts de la musique africaine réunis en marge du colloque. Inévitablement, le temps passé a quelque peu diminué l’entrain des chanteurs à rebondir sur les rythmes dansants des musiciens.
L’âge a fait son œuvre et les musiciens par moment étaient obligés de se retirer dans les vestiaires pour reprendre leur souffle.
Au départ, les artistes étaient hésitants, peu convaincus de leur capacité à jouer. Mais une fois le charme installé, ils se sont pris au jeu, à leur propre jeu et le public a pu comprendre qu’un bon concert ce sont des artistes qui sur scène se laissent aller à faire ce qu’ils aiment sans craintes. Le Super Biton de Ségou a certes vieilli mais il reste un orchestre professionnel et passionné à découvrir et à redécouvrir.
Tom PIEL
