Les mélomanes de Nevada City (Californie/États-Unis) se préparent à vivre un spectacle inédit en guise de cadeau de fin d’année. En effet, à partir du 3 novembre 2023, le duo Madou Sidiki Diabaté et Salif Bama Kora va y lancer une série de 5 concerts. Ce tandem atypique du maître (Madou Sidiki Diabaté) et son élève promet un spectacle inédit aux mélomanes.
Une soirée très spéciale de virtuosité de la kora animée par le maître de la Kora Madou Sidiki Diabaté (71e génération des virtuoses de la kora) accompagné de son élève, Salif Bama Kora ! C’est ainsi que les critiques décrivent le concert prévu le 11 novembre prochain à Nevada City (Californie/États-Unis). Le public attend surtout Madou Sidiki, l’un des plus grands joueurs de kora, connu et respecté dans le monde entier pour ses profondes connaissances traditionnelles et sa virtuosité stupéfiante. A travers une série de 5 concerts qui débute déjà le 3 novembre 2023, les deux virtuoses vont tisser de riches tapisseries musicales sonores et partager des histoires sur l’histoire et les connaissances traditionnelles encodées dans la musique de Djeliya.
De son vrai nom Gordon Hellegers, «Salif Bama Kora» (ou Bamakora est un Américain originaire de la Californie. «En 2005, il est venu chez moi à Bamako parce que, entre 2000 et 2001, j’ai fait une tournée américaine et il avait assisté à l’un de mes concerts. Il m’a avoué avoir été tout de suite fasciné par mon style. Il avait déjà commencé à apprendre à jouer la kora. Mais, il a tout laissé tomber pour venir me confier sa formation», nous a confié Madou Sidiki. «Il était surpris que, contrairement à beaucoup de maîtres, je ne lui aie pas demandé de l’argent. Je lui ai dit que ce que je lui transmettais à plus de valeur que l’argent et sa rétribution devait être le respect, la confiance, la fidélité, la loyauté, la sincérité…», a ajouté le virtuose héritier.
«Je l’ai formé en l’intégrant dans ma famille sans rien attendre en retour. Cela l’a beaucoup impressionné», a assuré le grand maître sans une once de vanité. «Après, il m’a fait savoir qu’ils ont un label (KSK system krush) et qu’ils souhaitent qu’il ait une renommée mondiale en produisant des artistes comme moi. En 2006, c’est avec ce label que j’ai fait mon premier album Kora Solo», s’est rappelé Madou Sidiki. En 2009, a-t-il poursuivi, «ils m’ont invité pour une tournée américaine. Salif étant mon élève, je lui ai proposé de se produire en duo. De 2009 à nos jours, nous avons poursuivi cette expérience dans la joie et le respect».
«Cette année, nous avons souhaité relancer le projet comme un vrai duo. Autrement, il ne m’accompagne plus sur scène, mais il fait partie intégrante du projet. Cinq concerts sont ainsi programmés en Californie entre le 3 et le 12 novembre 2023», nous a confié le monstre sacré de la kora. Et de souligner, «pendant cette petite tournée, nous allons enregistrer un album entre maître et élève, ou plutôt entre un héritier des propriétaires de la kora et un Blanc passionné et fasciné par cet instrument mythique».
Pour l’héritier des grands joueurs de kora, «il est clair qu’un Blanc a beau jouer la kora, il ne saura jamais la maîtriser comme nous à qui elle appartient. Cet album, comme nos concerts, sera donc un délicieux échange entre deux styles, deux cultures musicales…». Et si tout se passe bien, le duo prévoit une grande tournée américaine en 2024 pour la promotion de cet album. «La particularité de cette tournée, c’est que nous allons surtout nous produire dans endroits reculés voire isolés où on n’a pas tellement l’habitude de voir la kora. Cette fois-ci ce ne sera pas les San Francisco, Los Angeles… où j’ai déjà joué à plusieurs reprises. Mais, des petites villes où beaucoup vont sans doute découvrir la kora pour la première fois».
Autant dire que les mélomanes californiens ne vont pas s’ennuyer dans les mois à venir !
Moussa Bolly