Musique : Iba Montana met le Burkina dans un dilemme

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Dans le clip "Siriké Djo", le rappeur tend à plusieurs reprises sa machette vers la caméra pour expliquer qu'il ne craint personne.

Des Burkinabé expriment leurs embarras depuis l’annonce du prochain concert du jeune rappeur malien Iba Montana à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays. Ce qui dérange au sujet de ce rappeur peu apprécié d’ailleurs au Mali, c’est l’image violente qu’il véhicule dans ses clips controversés et le langage non rassurant de ses vers.  Le concert prévu pour le 3 mars prochain à Bobo pourrait être interdit au regard des réactions négatives.

« Je n’ai pas pour habitude d’être un donneur de leçon parce que je suis loin d’être sage ou irréprochable. Je ne suis pas non plus un partisan acharné de la censure vu que j’en ai été quelque fois victime. Mais quand il faut trancher dans le vif, il n’y a pas à hésiter à poser le débat », indique le journaliste Burkinabé Souleymane Ouédrago, dans une publication intitulé « Quand l’art est source de controverse ».

Pour plus de précision, Ouédraogo explique qu’il parle d’un jeune artiste malien de 22 ans du nom de Iba Montana « qui fait un buzz extraordinaire depuis 2017 ».  « Il est programmé le 3 mars 2018 pour un concert à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du Burkina. Il se trouve que IBA MONTANA est très violent dans ses textes et ses chansons incitent particulièrement aux actions malsaines », poursuit le journaliste.
Ce qui ne passe pas au Burkina, c’est que le sulfureux rappeur encourage la jeunesse à la consommation de la drogue. Le journaliste passe en revue plusieurs dérives qui ont déjà été rapportées dans les clips où le bonhomme s’affiche avec des machettes: drogue, sexe et violences se rapportant à des drames personnels de l’artiste.

A cause de cette image de violence, Iba Montana est interdit de scène dans la commune IV du district de Bamako. Le journaliste Burkinabé rappelle cette interdiction, avant de poser la question de savoir si un tel artiste devrait être autorisé à se produire au Burkina Faso. Réactions en chaîne. De nombreux Burkinabé veulent l’interdiction du concert du 3 mars prochain. « Sans hésiter oui ! Les jeunes de Bobo ont besoin de modèles plus structurants et non déstructurant », témoigne sur un réseau social Blaise Bonou.

Pour ce citoyen du pays des hommes intègres, il ne faudrait pas en ajouter aux malheurs des jeunes de Bobo, « eux qui sont déjà stigmatisés malencontreusement : buveurs de thé, paresseux » comme s’ils avaient refusé la création « des conditions socio-économiques favorisant leurs utilités, leurs mises en activité ». Il est évident que le rappeur controversé met le pays des hommes intègres dans un dilemme. Doit-on laisser Iba Montana se produire au nom de la liberté d’expression ? Le chanteur lui-même se défend avec cet argument, expliquant qu’il ne fait que montrer la réalité des quartiers pauvres de Bamako.

Soumaila T. Diarra

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