Le single intitulé «Faso-Kounkan» du jeune rappeur, Master Soumi, dépeint parfaitement la situation socio-politique qui prévaut au Mali.
Les vraies préoccupations des Maliens sont relayées par le jeune rappeur qui dénonce la gestion calamiteuse des affaires publiques. Autant que ce rappeur, la majorité des maliens se dise aujourd’hui déçue par la gestion d’IBK. Une gestion qui, en moins d’une année, a montré toutes ses limites.
En effet, depuis son accession au pouvoir, IBK multiplie les maladresses et pose des actes qui enfoncent le Mali dans l’incertitude. Aux dépenses inopportunes pour son confort personnel (l’achat d’un avion à 20 milliards CFA), s’y greffe son incapacité notoire à résoudre la question du nord, particulièrement Kidal. Et pourtant, «IBK a été élu uniquement pour régler la situation de Kidal…» rappel Master Soumi.
Pour le rappeur le « Mali est en train d’être géré par le mensonge, la corruption ». Le bonheur de la famille d’IBK et de son clan passe avant celui des Maliens. Bref, «l’Etat de droit a été réduit en Etat de famille » dénonce l’artiste. Pour preuve: le gouvernement est composé des membres de la famille présidentielle, des cousins, des cousines, des neveux et alliés. Un tel gouvernement, selon Master, ne peut pas… faire face aux problèmes des Maliens. «Ils ne feront que renforcer leur famille pour ne pas dire la famille présidentielle».
Au lieu des discours populistes, IBK devrait se ressaisir, regarder la réalité en face. C’est du moins une conviction forte de Master qui, dans son single, revient sur les propos du président : «On ne me trimbalera jamais ; les travailleurs seront corrects au service public ; les voitures de l’Etat ne serviront que l’Etat ». La réalité est que « les gens continuent de vendre des bissap dans les services, les fonds bleus de l’Etat circulent entre les boîtes de nuit et transportent des charbons entre Bamako et Kassela. Où est la vérité ?», s’interroge t-il.
Evoquant l’achat de Ladji Bourama air force one, le rappeur dit : « la présidente de la Malawi a vendu son avion pour acheter du riz ; nous, on convertit notre prix du riz pour acheter un avion… Où est la nécessité ?»,
En somme, dit-il, il y a trop de désaccord entre les faits et les actes posés au quotidien. «Le citoyen malien est très déçu », clame Master Soumi.
IBD