Moulaye dit Dicko Fils, Auteur de “Denke Denke” : ” Je viens de sortir un dernier album le 29 janvier 2016 “

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Si Moulaye a reçu du Ministère de la Culture burkinabé en 2011 la Croix de Chevalier de l’ordre du Mérite, c’est que Dicko Fils (son nom d’artiste) représente un pan important de la tradition musicale de son pays. Nous l l’avons rencontré pour vous le mercredi soir à Ségou, accompagné de son groupe, à l’occasion du Festival sur le Niger qui se poursuit jusqu’au dimanche 07 février dans la cité des balanzans. Il nous parle de son parcours, de ses albums, de sa vie partagée entre le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, de ce qu’il dit dans sa chanson fétiche ” Denke Denke “. Lisez plutôt !

D’abord penchons-nous sur le dossier de presse qu’il a bien voulu nous transmettre.

Né en 1975 dans un village près de la capitale Ouagadougou,  le petit Moulaye Dicko, sixième d’une fratrie de quatorze enfants, commence des études en français à Abidjan où son père s’est installé pour développer son commerce de bétail.

Agé de 11 ans, Moulaye est envoyé au Mali (1986) pour suivre des études coraniques. C’est là où il découvre et est fasciné par les voix que sont celles de Salif Kéita, Oumou Sangaré, Ali Farka Touré entre autres.

De retour à Abidjan en 1992, c’est la musique reggae qui anime l’âme de l’adolescent lui donnant le cœur de s’exprimer et partager ce qu’il a acquis dans ses années passées. Ses activités dans le monde de la couture, gagne-pain nécessaire, seront vite mises de côté pour ne travailler qu’au développement de son groupe de musique ” LE FASO KANOU “. Talent et envie de regarder l’avenir conjugués au travail permettent la sortie d’un premier album en 200555. C’est au moment de la sortie de cet album que Dicko Fils décide de revenir au pays de ses racines, le Burkina Faso.

Il recompose son groupe où s’assemblent instruments modernes (batterie, guitares basse et solo) et instruments traditionnels (balafon, djembé, tamani), Dicko Fils s’appropriant le kamalen n’goni dont il excelle depuis longtemps. Se joignent aux musiciens deux choristes-danseuses. Grâce à sa voix particulièrement mélodique, passant du grave à l’aigu d’une façon surprenante, s’appropriant les rythmes particuliers de son terroir, jouant tout autant sur la tradition dioula que sur la tradition peulh dont il originaire, Dicko Fils devient rapidement un artiste reconnu dans toute l’Afrique de l’Ouest, enchainant la sortie d’albums en 2005, 2007, 2010, 2012, 2014 et 2016. Les médias nationaux s’emparent en 2014 de son album ” Fina Tawa ” entièrement composé en fulfulde la langue peulh. Le succès est tel que le morceau phare ” Denke Denke ” franchit les portes de tous les lieux de danse.

Régulièrement invité pour le FESPACO, le SIAO, la SNC, la Saga Musik, les WEELTARE, le FECHIBA, JAZZ OUAGA, les Nuits Atypiques de Koudougou, ses qualités d’artiste complet le font intervenir dans des créations théâtrales telles que RECREATRALES ou UN VILLAGE DANS UNE VILLE. Nous donnons ici quelques indications sur ses participations à ces évènements : Massa Festival en Côte d’Ivoire en 2003, Les Nuits Atypiques de Koudougou en 2007 et 2013, Festival les Blues du Fleuve au Sénégal en 2008, Jazz à Ouaga de 2008 à 2014, Festival du Théâtre en Allemagne en 2009, Festival Mondial de la Musique en Hollande en 2010, Création théâtrale ” ANTIGONE ” évocation de la vie de Nelson Mandela en 2013, Caravane Tour Sahel à Niamey en collaboration avec Bourdé 2rda Galo du Niger et Koudy du Bénin en 2013, Jazz-Création ” De Là à Là-bas avec Klode Gomez, Tim Winsley et Marcel Balboné en 2014, FAMA 2015 (Faso Music Awards – Meilleur artiste de l’année Prix spécial Ado Léontine Gorgo le 21 Mars 2015…

DISCOGRAPHIE

TOUNGA (2005) : le Mali et la Côte d’Ivoire ont inspiré cet album reggae et ” blues-mandingue ” ; LADA KORO (2007) de textes en mooré, bambara, fulfulde et français pour parler d’amour, de paix et de traditions ; FARAFINA (2010) et SABABOU (2012) produits sous le label Dicko Fils, sont le fruit de la richesse culturelle du continent africain ; FINA-TAWA (2014) interprété en fulfuldé dont le titre Denke Denke a fait entrer la musique peulh dans tous les endroits où l’on danse de jour comme de nuit.

Enfin, en réponses à nos questions complémentaires, Dicko Fils a déclaré :

” Je dis d’abord ” a ni tché ” à tous les Maliens. J’ai commencé la musique en Côte d’Ivoire. Artiste musicien, j’ai commencé la musique en Côte d’Ivoire. Je réside à Ouagadougou

            Le morceau Denké Denké signifie la danse peulh. J’appelle tout le monde à venir danser, les bobos, les mossis, les peulhs…

            Le morceau avait été chanté par Ali Farka Touré et Oumou Sangaré. Mais je me suis dit que les gens adorent la musique peulh mais elle n’est pas jouée et dansée partout. J’ai réfléchi à comment faire pour que la musique peulh soit partout. J’ai fait un mélange de musique moderne et traditionnelle, et Dieu merci la musique peulh est partout. 

            Pour la composition du groupe musical, je joue au kamalé n’goni, je suis accompagné par Zoumana Drabo à la batterie, Adama Sawadogo à la percussion (djembé), Dramane Diabaté à la guitare basse, la choriste s’appelle Mariam Doumbia.

            Les deux danseuses c’est quand je sors en play-back.

            Je dis merci aux hommes de médias, à tout le peuple malien, à tous les Africains, je demande à tous de faire confiance aux jeunes artistes.

            Je viens de sortir un dernier album intitulé wakadou le 29 janvier 2016 “.

Dicko Fils est marié et père de 3 enfants dont deux filles et un garçon.

 

Par Mamadou DABO

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