Mort de James Brown : Le dernier coup de blues

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ATLANTA (AP) – Le "Parrain de la soul" James Brown est mort, a annoncé son agent, tôt lundi. Il était âgé de 73 ans.

Dimanche, James Brown avait été hospitalisé pour une pneumonie et est mort vers 1h45 locales, a précisé son agent Frank Copsidas de la société Intrigue. Son ami de longue date Charles Bobbit était à son chevet, a ajouté Copsidas.

Selon Copsidas, le légendaire chanteur espérait tout de même se produire sur scène le week-end prochain. Il avait dû annuler deux concerts cette semaine mais espérait être remis sur pieds pour son spectacle prévu samedi à Red Bank (New Jersey).

Copsidas a déclaré que la famille de l’interprète de "Sex Machine" avait été informée de son décès dont la cause de la mort n’est pas encore connue. "Nous ne savons pas vraiment au moment où je vous parle de quoi il est mort", a dit Copsidas.

Tout au long de sa longue et parfois cahotique carrière, il aura collectionné les surnoms aussi dithyrambiques que colorés tels que "Soul Brother", "Mister Dynamite" ou encore "Original Disco Man".

En compagnie d’Elvis Presley, Bob Dylan et une poignée d’autres, James Brown aura exercé une influence majeure sur la musique des 50 dernières années. Il a été idolâtré par au moins une génération qui n’hésitait pas à l’imiter ouvertement. Ses pas de danse rapide hérités de sa longue pratique de la boxe ont notamment inspiré Mick Jagger et Michael Jackson entre autres.

Si les fans de Ray Charles ou de Sam Cooke peuvent légitimement lui contester le titre d’inventeur de la soul, James Brown aura incontestablement marqué de son empreinte les genres du rap, du disco ou encore du funk.

"James avait à l’évidence le meilleur groove", avait déclaré à l’Associated Press le rapper Chuk D de "Public Enemy". "A ce jour, personne n’a été aussi funky. Il n’y en même pas un qui pourrait s’en approcher".

James Brown en était convaincu. Ainsi lors d’une interview qu’il avait accordée à l’Associated Press en 2003, il déclarait sans modestie aucune: "Le disco c’est James Brown, le hip-hop c’est James Brown, le rap c’est James Brown; vous entendez ce que je dis? Quand vous écoutez tous ces rappers, 90% de leur musique vient de moi".

Né le 3 mai 1933 dans une famille pauvre de la campagne de Géorgie, James Joseph Brown est élevé en partie dans un bordel et endure la ségrégation raciale et le racisme en vigueur alors dans le Sud profond. A 7 ans, il est rabatteur de prostituées avant de devenir cireur de chaussures et boxeur. A 16 ans, en 1949, il est arrêté pour vol et restera quatre ans dans un pénitencier où il découvre le gospel.

Un temps boxeur puis joueur de baseball semi-professionnel, il intègre un groupe vocal. Mais il lui faudra attendre 1956 pour connaître son premier vrai succès "Please, Please, Please" puis "Try Me" en 1958. En l’espace de trois ans, James Brown devient le roi du rythm&blues et l’idole de tous les Noirs. La consécration définitive arrivera en 1970 avec la sortie du mythique "Sex Machine".

Des années 1950 jusqu’au milieu des années 1970, Brown s’est lancé dans une série frénétique de tournées, de concerts et d’albums, héritant du surnom "travailleur le plus acharné du show business".

Après une traversée du désert, James Brown reviendra au premier plan grâce au cinéma grâce notamment aux "Blues Brothers" dans lequel il interprète magistralement un prédicateur ou encore "Rocky IV" pour son tube "Livin’ in America". Il fera son entrée au Rock and Roll Hall of Fame en 1986, l’année de la sortie de "Rocky IV".

> Redécouvrir sa discographie sur http://fr.music.yahoo.com/ar-289615—James-Brown

Source: AP

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