« Taragalte rend hommage à Tombouctou, patrimoine de l’humanité » : la quatrième édition du Festival Taragalte, en soutien aux artistes maliens chassés du nord du Mali s’est tenue, au Maroc, début novembre. Maroc et Mali, deux pays « frères ».
« C’est une opportunité pour nous d’exprimer notre soutien à leur égard, notre soutien à la liberté artistique », a expliqué l’artiste marocaine Oum El Ghait, interrogée par l’AFP. Organisée à M’Hamid El Ghizlane, dans la province de Zagora, du 9 au 11 novembre, par une équipe d’artistes marocains d’origine nomade saharienne, la quatrième édition du festival Taragalte a rendu hommage aux artistes maliens chassés de Tombouctou, lors du passage d’Ansar Dine. La marraine du festival, Oum El Ghait ajoute que leur « message est d’autant plus fort, qu’il s’exprime par la voix des femmes ».
Les Transsahariens n’ont « pas une culture que l’on enferme dans une maison »
« C’est un événement tragique qui s’est produit au nord du Mali. Beaucoup de musiciens ont fui vers la Mauritanie, le Sénégal, le Burkina Faso », regrette l’un des musiciens présents, se réjouissant que de nombreux artistes maliens aient pu assister au festival malgré tout. Tristes ou nostalgiques, ces artistes étaient sincèrement fiers de participer à ces festivités. « Chanter est un droit universel, clame une artiste malienne présente. Pour les Touaregs comme nous, c’est même une thérapie. […] Notre culture est une culture de joie, pas une culture que l’on enferme dans une maison ».
Pour la circonstance, donc, Marocains, Maliens et Mauritaniens étaient présents ensemble, partageant la même musique à quelques sonorités près. Au total près de 300 personnes étaient réunies. Halim Sbaï, l’un des organisateurs et initiateur de l’hommage à Tombouctou, évoque avec passion le « patrimoine culturel et naturel » commun au Sahara.
Maroc et Mali, pays « frères »
C’est un lien fort qui lien le Maroc au Mali et qui va au-delà des musiciens transahariens. Un lien que Rabat a qualifié de « fraternel » lorsque les mausolées de Tombouctou ont été détruits par les troupes d’Ansar Dine, demandant une intervention urgente de la communauté internationale. Depuis que ce pays d’Afrique de l’Ouest connaît ces boulversments, le royaume chérifien est comme à son chevet. La CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a récemment demandé l’intervention militaire du Maroc dans le conflit malien, mais Rabat n’a, toutefois, pas encore officiellement réagi.
yabiladi.com/ Publié le 14.11.2012 à 19h10 | Par Ristel Edimo
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