Connue publiquement sous le nom « Eden », Kané Marie Eden est une danseuse de talent exceptionnel. Venue au Mali en mars 2011 à cause de la crise postélectorale qui a secoué sa terre d’origine, la Côte D’Ivoire, elle s’est vite intégrée et son art est entrain de prendre une dimension fulgurante. C’est pourquoi elle estime que le Mali est un véritable carrefour culturel. Découverte.
Originaire de la Région de Touba, commune de Silakoro, Kané Ziné Marie Eden dès à bas âge se voit déjà immerger par l’amour de la danse. Ce don naturel a permis à Eden de se construire une popularité d’abord au niveau de son quartier, mais aussi à travers Abidjan.
Douée en danse traditionnelle, elle sera invitée à faire des prestations sur toutes les scènes en danse traditionnelle, notamment Aluku. C’est ainsi qu’elle s’est attelée à développer son savoir artistique grâce à des formations mais surtout auprès de sa mère qui était aussi danseuse et comédienne. Du coup, de la danse, Eden arrive à élargir son champ d’action en scrutant d’autres domaines de l’art, ce qui l’a value d’ajouter d’autres cordes à son arc, à savoir la musique, la comédie, le Théâtre …
Pourtant c’est par le biais de la télévision que le grand public ivoirien découvrira cette talentueuse artiste, notamment à partir des émissions de divertissement comme « Podium » , « Variétoscope » ou « Star 2 demain » ( d’où elle a été finaliste en 2009). Son repertoire est également riche en théâtre et en série sit-com télévisuelle, elle a été actrice dans le théâtre « Faut pas fâcher » où elle a joué le rôle de la Secrétaire de Zoumana, dans « Douleur de Femme », la femme d’un mari inconscient qui la marginalise et « Déchets toxiques », vendeuse d’Achéqué intoxiqué.
Une intégration réussite sur la terre d’accueil
« A quelque chose malheur est bon », dit-on. Venue au Mali à cause de la crise poste électorale en Côte D’Ivoire le 12 mars dernier seulement, Marie Eden n’a pas mis du temps pour se faire connaître. Dès son arrivée, animée de la philosophie qu’« un artiste est international partout » elle s’adapte plus facilement dans le monde des arts au Mali. Elle érige un groupe à l’image du tient en Côte d’Ivoire, un groupe de danseurs dénommé « J- Eden ».Avec son nouvel ensemble artistique elle part à la conquête du public malien. Sa première sortie avec succès sur la terre malienne a été possible grâce à ses prestations de qualité lors de la semaine de l’intégration où elle a représenté avec son groupe, son pays d’origine, la Côte D’Ivoire et lors de la journée des réfugiés qui s’est tenue le 20 Juin dernier.
Dans le domaine cinématographique elle vient de participer dans un court métrage « Nord-Sud réconciliation », dans lequel une femme Dioula mariée à un Bété se fera virer par son mari pour un problème ethnique. Eden a aussi fait des mises en scène en théâtre avec le comédien malien Madou Wôlô et est en contact avec les comédiens de Yèlèbougou où elle a montré son savoir faire.
De nos jours elle anime des spectacles de proximité à travers les espaces culturels de Bamako, c’est ainsi que le 02 juillet dernier à l’Espace Farafina sis au Badialan III chez Gotha elle a emerveillé le public par un spectacle riche en couleur de danses traditionnelles de chez elle , à savoir le Tematé, le Lengué, le Wêhilé, le Kôlétan, le Goha, le Gônô et le Glaa.
De nombreux refugiés ont rejoint la Côte D’Ivoire après la chute de Gbagbo en Avril dernier. Quant à Eden, elle n’a pas en tête de retourner au pays, comme aime-t-elle à dire, elle se sent au Mali comme « Joseph en Egypte ».
Mère de deux enfants vivant en concubinage, Eden a profité de cet entretien pour véhiculer un message à l’endroit des artistes Maliens : « Je demande à mes frères et sœurs maliens de ne pas leur laisser trop emporter par le gout de l’argent car rien ne vaut le travail et c’est lui seul qui paie »
Boubacar Yalkoué