‘’ Si j’embauche une fille de ménage, je ne peux pas la faire travailler pour la simple raison que je suis passée par là. C’est pourquoi je m’entoure de mes sœurs et cousines qui m’aident à faire le ménage. Le jour qu’elles ne seront pas avec moi, je pourrai me débrouiller toute seule.’’
Mamou Sidibé,’’Mamou techno’’ est en train de faire son petit bonhomme de chemin. Venue de son Ganadougou natal pour la capitale chez son oncle, elle a commencé par le petit ménage pour subvenir à ses besoins.
C’est par hasard qu’elle a rencontré Oumou Sangaré qui, ayant vu des talents d’artiste en elle, l’a encouragée jusqu’à ce qu’elle devienne ce qu’elle est aujourd’hui.
Elle est à son troisième album et compte aller loin. Nous avons échangé avec elle.
Mamou Sidibé, bonjour. Quand as-tu commencé à chanter ?
A peu près, à l’âge de 15 ans.
Tes parents font- ils de la musique ?
Pas tout à fait. Mais mon père, Bourama Sidibé, jouait occasionnellement du balafon au village. Quant à ma mère, Mansé Diallo, on ne peut pas dire qu’elle était artiste au sens propre du terme. Elle ne jouait pas, à part les petites animations auxquelles elles se livraient entre amies au champ.
C’est Oumou Sangaré que j’ai rencontrée à l’époque chez une de ses amies à Djélibougou. Elle venait s’entraîner à la musique surtout la musique traditionnelle. Chaque fois, elle m’appelait pour leur tenir compagnie. Elle battait une calebasse et fredonnait des chansons et je faisais comme elle. Cela a continué et elle m’a invitée dans sa famille.
Je suis restée longtemps. J’ai chanté dans son album « Djarabi néné ». C’est comme ça que c’est parti. Je lui dois beaucoup, à elle et à sa famille.
As-tu rencontré des difficultés ?
Comme dans tout métier, les difficultés ne finissent pas. Mais une fois que ça marche, on arrive à les oublier.
Des déceptions ?
Beaucoup. Je préfère ne pas en parler. L’essentiel est que, aujourd’hui, ça va
D’où te vient ton inspiration ?
D’un peu partout. De ce que je vois, autour de moi, des choses que j’ai vécues aussi.
Tout ce que je chante, ce sont des choses que j’ai vécues et que d’autres vivent. Je chante par exemple ‘’kana koroto: ne pas se presser, ou djougouya’’: la méchanceté.
Pourquoi ?
‘’Kana koroto ‘’ est un message que j’ai adressé à ma mère. Je lui dis de ne pas se presser surtout pour moi car chaque chose se fait en son temps. Dieu a un plan pour tout le monde.
Quel est le message que tu adresses à tes fans ?
Je dis aux Maliens de travailler car seul le travail libère l’homme. Quel que soit le travail que l’on fait, il faut le faire sérieusement sans penser tout de suite aux retombées financières. Car je vous assure, le succès se trouve au bout de l’effort.
Binta Guadiaga
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