Au Mali, le 29 juillet 2021, l’artiste Dr Keb est enlevé par un groupe terroriste avec deux membres de son équipe, alors qu’il était en tournée dans la région de Tombouctou. Détenu durant trois mois, il a été libéré en novembre. Au soir du samedi 12 mars, Dr Keb donne son premier concert, depuis sa libération, au Palais de la Culture, à Bamako.
Il est un peu plus d’une heure du matin quand Amadou Kébé, alias Dr Keb arrive sur l’esplanade du Palais de la Culture. Blouse blanche et stéthoscope autour du cou, ses musiciens et amis le congratulent dans les loges: « J’ai hâte de monter sur scène. Comme ça faisait longtemps, voilà… mettre le paquet pour faire un bon show aux fans. »
Remerciements
Sur le podium, ses premières paroles sont des mots de remerciements à son public.
Amadou Togo, le producteur, est fier de son protégé. Il voit en ce spectacle une renaissance de l’artiste qu’il représente: « Apres trois mois de captivité, il y a beaucoup de gens qui pensaient qu’à son retour, parce qu’il avait été pris par des islamistes, ce serait finit pour sa musique. Aujourd’hui, c’est l’occasion, pour lui, de s’affirmer pleinement. Aujourd’hui, il montrera au monde entier que sa musique ne s’arrêtera pas là. »
Dr Keb était, avant sa captivité, l’un des seuls artistes de premier plan à oser continuer de se produire dans le nord du pays, malgré l’insécurité.
« Il est unique »
Fousseini Kanté comédien loue son courage d’alors: « On ne peut pas dire que c’est possible de faire son concert ici à Bamako et ne pas faire de concert là-bas au nord. Comme les risques sont toujours à prendre, ce qu’il a fait, je dirai qu’il est unique, c’est unique de sa part. »
Durant plus de deux heures face à 8 000 personnes, Docteur Keb déborde d’énergie… il danse, sourit, harangue le public au rythme de ses compositions, un retour sur le devant de la scène sous forme de célébration de la liberté.